CÔTE D’IVOIRE / Retour au calme après les affrontements meurtriers à M’Batto

La ville de M’Batto, 230 km d’Abidjan, dans la région du Moronou, a basculé dans l’horreur, hier mardi 10 novembre 2020, lorsqu’ont éclaté des affrontements violents et meurtriers entre les populations autochtones et allogènes, après la marche de protestation organisée par l’opposition contre le 3e mandat du président Alassane Ouattara.

Après ces violences postélectorales qui ont fait 3 morts et 26 blessés selon la Gendarmerie nationale – une douzaine de morts et de nombreux blessés, selon des sources indépendantes -, M’Batto s’est réveillée mercredi avec les stigmates de l’horreur, avec des populations apeurées et toujours terrées chez elles ou cherchant à quitter la ville.

A en croire des sources sur place, le calme est revenu dans cette localité située dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire après l’intervention de la gendarmerie qui y a convoyé des renforts pour le maintien d’ordre. « Les gendarmes sont arrivés et le calme est revenu mais nous avons tous peur », a appris une dame jointe mercredi dans la mi-journée.

Nous apprenons aussi que les autorités administratives et politiques, coutumières et religieuses s’affairent à recoller les morceaux entre autochtones agni et allogènes malinké qui se sont affrontés violemment, faisant glisser la crise postélectorale sur le terrain du conflit intercommunautaire.

Les prémices de ces affrontements meurtriers sont apparues le 3 octobre 2020, lors de la présidentielle lorsque des partisans de l’opposition dans cette localité située dans le fief de l’opposant Pascal Affi N’Guessan, ont bravé les forces de l’ordre pour saccager le dispositif électoral en réponse au mot d’ordre de désobéissance civile et de boycott actif du scrutin présidentiel pour protester contre le 3e mandat d’Alassane Ouattara.

Lundi dernier, la réélection avec plus de 94% des voix d’Alassane Ouattara a été validée par le Conseil Constitutionnel, faisant de lui le président de la République de Côte d’Ivoire pour les 5 prochaines années.

SERGE YAVO

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