Sita Coulibaly (Pdte Ufpdci urbaine) dévoile ‘’la triste réalité’’ que vivent les femmes en Côte d’Ivoire…
Cet après-midi (ndlr mercredi 30 octobre dernier), nous sommes à la 6ème étape du train des derniers « Mercredi du PDCI-RDA » initiés par le Comité des Sages, Organe Consultatif du Président du Parti.
Ce Mercredi 30 octobre 2019 est une grande première pour l’Union des Femmes du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, qui est invitée à la Prestigieuse tribune des « Mercredi du PDCI-RDA » pour défendre les couleurs de la Femme de notre Parti et de la Côte d’Ivoire et montrer le rôle important, crucial dans la politique.
C’est aussi, pour nous Femmes du PDCI-RDA, une belle opportunité pour faire connaître nos points de vue en tant que militantes et Citoyennes à part entière, sur l’avenir de notre Pays et en particulier celui de notre Parti.
L’UFPDCI s’honore de la présence remarquée et combien réconfortante de toutes nos aînées, nos sœurs, nos membres d’Honneur, et du soutien de la 1ère Dame du PDCI-RDA, qui n’a jamais cessé d’apporter son précieux soutien aux activités impliquant les Femmes de notre Parti. Au nom de toutes les Femmes du PDCI-RDA, recevez l’expression de notre infinie reconnaissance ainsi que nos sentiments de profonde admiration.
Je voudrais également saluer avec respect Madame Tehoua Marie, vice-présidente du PDCI-RDA, unique Femme à avoir occupé le poste de Ministre de l’industrie dans notre Pays. Militante émérite de par son parcours élogieux au sein de notre Parti, Madame Tehoua a su garder les pieds dans la tradition et la tête dans le modernisme. Madame la vice-présidente, vous demeurez, pour toutes vos sœurs militantes du PDCI-RDA, un modèle achevé du militantisme vrai, vous êtes pour nous un modèle. Soyez vivement remerciée d’avoir accepté de présider cette importante conférence des Femmes.
Qu’il nous soit permis, à présent, de saluer tous les Dignitaires de notre Parti qui ont accepté d’accompagner leurs sœurs, leurs épouses militantes du PDCI-RDA dans cette belle aventure qui leur est consacrée.
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Il nous a été demandé de vous entretenir sur le thème « Les Femmes et l’avenir du PDCI-RDA et de la Côte d’Ivoire. »
Ce thème nous renvoie à la problématique du Genre, qui est un sujet d’actualité brûlante tant au niveau national qu’au niveau international. Mais comment peut-on définir le mot Genre? C’est une approche de développement qui prend en compte, de façon équitable, tous les acteurs sociaux, hommes et femmes, jeunes et vieux, handicapés et bien portants etc …. Le Genre n’est donc pas une discrimination en faveur des femmes : c’est plutôt un mode équitable de développement participatif.
Ce thème interpelle également sur la place et le rôle des Femmes en politique. Mais qui sont les Femmes dont il est question ?
Que représentent-elles ?
Avant de répondre à toutes ces questions, laissez-moi vous rappeler cet adage qui dit : celui qui éduque une femme, éduque une nation.
Ceci pour insister sur la place prépondérante de la femme dans la société et particulièrement au sein de notre beau parti.
Pour revenir à notre question, on pourrait répondre par une autre, que serait le monde sans les Femmes ? Sans leur beauté, sans leur douceur, sans leur charme, sans leur intelligence, sans leur don de soi et sacrifices, et surtout sans le rôle important qu’elles jouent dans l’éducation de la nouvelle génération. La liste n’est pas exhaustive, je voudrais donc m’arrêter là pour dire que numériquement et selon les statistiques de l’INS, en Côte d’Ivoire, les Femmes représentent 49 % de la population et 51 % de l’électorat puisque nous sommes dans un cadre politique. Ces chiffres, il faut le souligner, sont les mêmes que l’on retrouve partout ailleurs à travers le monde.
Ce n’est donc pas exagéré d’affirmer que les Femmes constituent l’autre moitié du monde.
Actrices à part entière du développement économique, social, culturel et politique, il importe cependant de noter que les Femmes ont été confinées, pendant des décennies, voire des siècles, dans des rôles d’exécution et à des tâches domestiques et mineures en raison des pesanteurs traditionnelles, culturelles, des préjugés sociaux et les discriminations de toutes sortes.
Pour les maintenir dans ce statut d’infériorité qu’elles ont elles-mêmes intériorisé, la société a conféré aux Femmes le titre ronflant de « gardiennes des traditions » qui, loin de les valoriser, fait d’elles des instruments de la pérennisation de pratiques néfastes telles que :
-L’excision,
-La polygamie qui sont des violences exercées contre les Femmes, ainsi que d’autres pratiques discriminatoires dont
-L’interdiction de prendre la parole en public
-Le non-accès à l’héritage et à la propriété foncière etc …
La population féminine se caractérise également par son extrême pauvreté et le taux élevé d’analphabétisme en son sein (environ 70%).
Par ailleurs, sans vouloir faire de polémique, comment passer sous silence l’impact des Religions sur le renforcement du statut d’infériorité de la Femme à travers le sacro-saint principe de la soumission de la femme à l’homme.
Il découle naturellement de cette situation, des rapports déséquilibrés entre Hommes et Femmes toujours au détriment des Femmes en matière d’égalité des droits et des chances, de représentation dans les Instances de prise de décisions, d’accès aux moyens de production et d’infrastructures.
En Côte d’Ivoire , grâce à la vision éclairée du Président Félix Houphouët-Boigny, une véritable révolution va s’opérer dans la sphère de l’Education : une première rupture à travers ce qu’il est convenu d’appeler « L’Aventure 46 » qui va permettre à 147 jeunes gens dont 47 jeunes filles issus de milieux sociaux divers et sélectionnés parmi les meilleurs de tous les établissements du Pays pour aller à la conquête du savoir Outre-Atlantique.
Pour mémoire, rappelons quelques noms :
-Marie Thérèse Brou qui deviendra Madame Houphouët-Boigny, Première Dame de Cote D’Ivoire
-Madeleine Yao devenue Madame Tchicaya
-Simone Dalouma devenue Madame Guirandou
Pour ne citer que celles-là.
Fidèle à sa vision, le Président Houphouët-Boigny, véritable chance pour la Cote d’Ivoire, fera de l’Education la « priorité des priorités ».
-Construction d’écoles sur toute l’étendue du territoire national
-Création d’internats pour Jeunes filles
– Gratuité des fournitures scolaires etc…
Plus tard, des Etablissements d’excellence verront le jour. Tels que l’ENSTP, l’INPHB et le Lycée Scientifique de Yamoussoukro.
Au niveau des Droits des Femmes, ce domaine va également connaitre sous l’impulsion du Président Houphouet-Boigny, des avancées notables dont:
-L’institution de la monogamie en 1964 en lieu et place de la polygamie
-Le droit pour les femmes d’exercer une fonction libérale
-Le droit d’ouverture d’un compte bancaire sans l’autorisation de l’époux, etc…
D’autres acquis viendront s’ajouter à cette liste :
Ainsi en 1976, 16 ans après l’Indépendance, une Femme faisait, pour la 1ère fois, son entrée dans le Gouvernement ivoirien en qualité de Ministre de la Condition Féminine. Il s’agit de Madame Jeanne Gervais, alors Présidente de l’Association des Femmes Ivoiriennes (AFI). Et depuis, les Femmes ont occupé des postes au sein des différents Gouvernements du Président Félix Houphouët-Boigny en passant par les Présidents Henri Konan Bédié.
A présent, découvrons ensemble quelques chiffres de la représentation féminine dans les instances de décision (voir tableau).
Voilà la triste réalité
Ces différents chiffres que vous venez d’entendre traduisent éloquemment l’état de Sous-Représentation des Femmes dans les Institutions Nationales, qui sont des sphères de décisions.
Avec l’adoption récente de nouveaux textes de Lois portant sur l’Equité et l’égalité du Genre d’une part et le quotade 30 % d’autre part, il est permis d’espérer que des changements majeurs interviendront à l’avenir et surtout au sein de notre parti, le PDCI-RDA.
Par ailleurs, nous constatons que cette disposition légale n’est pas mise en application par ceux-là qui l’ont prise.