Réforme de la CEI avant les élections locales/La Jpdci hausse le ton: «Nous nous sentons contraints d’entreprendre des actions démocratiques…»
Une conférence de presse a été animée conjointement par la Jpdci urbaine et la Jpdci rurale, ce jeudi 13 à 15h au siège du Pdci-Rda, sis à Cocody.
CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA JPDCI-RDA
PROPOS LIMINAIRES DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA JPDCI-RDA DU 13 SEPTEMBRE 2018
Mesdames et messieurs les journalistes de la presse nationale et internationale ;
Chers amis animateurs des réseaux sociaux, cyber activistes et facebookeurs ;
Le président de la JPDCI – Rurale, et moi-même, président de la JPDCI – Urbaine, voudrions vous exprimer toute notre gratitude pour avoir répondu massivement à notre invitation.
Le 30 Août 2018 dernier, vous journalistes comme l’ensemble des ivoiriens aviez été témoins de l’historique séance de travail entre les jeunesses du PDCI et la jeunesse-EDS à la maison de la presse sise à Abidjan-Plateau.
Au cours de cette rencontre qui a porté sur plusieurs questions d’urgence nationale, figurait un point sur lequel il est d’une importance capitale de revenir ce jour à savoir :
La réforme de la commission électorale indépendante avant les élections locales du 13 octobre 2018.
Comment ne pas exiger aujourd’hui et maintenant la reforme de cette CEI quand l’on sait que la notion de Démocratie rime avec toutes nos approches ; nous, jeunesse du parti démocratique de côte d’ivoire ?
Comment ne pas exiger aujourd’hui et maintenant la reforme de cette CEI alors que celle-ci telle que constituée à ce jour, ainsi que tous ceux qui en font l’apologie agissent à contre-courant des principes fondamentaux devant garantir une saine expression du jeu démocratique dans notre cher pays la côte d’ivoire ?
Nous nous étonnons de ce que le régime du RHDP Unifié s’entête à conduire tout le peuple de côte d’ivoire à des élections alors que la CEI qui est censée être l’instrument garant soulève et fait preuve de tant de controverses.
Jamais cette institution n’a donné lieu à autant de raisons qui nécessitent sa réforme. A preuve, plusieurs voix se sont déjà élevées pour dénoncer et interpeler les dirigeants de ce régime sur :
▷ L’image (négative) renvoyée par la CEI lors des élections de 2010, qui reste gravée dans la mémoire collective des ivoiriens sans aucun effort de changement.
▷ La nécessité de réforme reconnue par la société civile et les partis politiques suite à l’atelier de réflexion sur les réformes électorales tenu du 14 au 16 juin 2017 à Grand-Bassam,
▷ L’arrêt du 18 novembre 2016 de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des peuples qui a ordonné à l’Etat de côte d’Ivoire de modifier la loi 2014-335 du 18 juin 2014 pour la rendre conforme aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, et rassurer l’ensemble des acteurs politiques en construisant la confiance autour des élections par une CEI crédible.
▷ Le dépôt d’une proposition de loi le 20 avril 2017 par le Député Kouassi Kouamé Patrice(KKP) et enregistrée sous le numéro dossier de base 070A. Cette proposition de loi est inscrite sur la liste des 53 textes en instance sur le bureau de l’Assemblée Nationale. A en croire les réformes majeures contenues dans le texte, la proposition visait à renforcer l’indépendance de la CEI vis-à-vis du gouvernement et des partis politiques.
▷ Sans oublier que dans sa forme actuelle la CEI compte en son sein des représentants de certains partis politiques mais aussi ceux du groupement politique RHDP qui tous n’existent plus depuis le 16 juillet 2018, laissant place à un nouveau parti politique dénommé RHDP unifié, et ne pouvant plus de ce fait, être représentés au sein de cette institution qui se veut équitable dans sa composition.
C’est fort de toutes ces raisons que nous avons cru bon de féliciter et d’encourager le Président de la république Alassane Ouattara, après son discours du 06 aout 2018 lorsqu’il a dit et je cite : « J’ai, également, suivi avec attention les divers avis sur le processus électoral, en particulier la composition de la Commission Electorale Indépendante. Je voudrais réaffirmer, encore une fois, que la composition actuelle de la Commission Electorale Indépendante résulte d’un large consensus de tous les acteurs politiques Ivoiriens de premier plan, après la crise post-électorale. D’ailleurs, ils y sont tous représentés.
Cependant, comme le recommande notamment la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, j’ai instruit le Gouvernement à l’effet de réexaminer la composition de la Commission Electorale Indépendante »
Et le Président d’ajouter « Je souhaite, en effet, que les prochaines élections soient inclusives et sans violence »
Mais fort étonnés avons-nous été d’entendre malheureusement le chef de l’Etat, Monsieur Alassane Dramane Ouattara se dédire à son retour de sa visite d’Etat en Chine ce vendredi 24 Aout 2018 au sujet de la réforme de la Commission électorale indépendante. En effet le chef de l’Etat a déclaré que l’annonce de la réforme ne concernait que l’élection présidentielle et non les municipales et régionales du 13 octobre prochain.
Une déclaration incompréhensible pendant que cette CEI se rend de plus en plus coupable de violation des attributions qui sont les siennes, notamment :
▷ La gestion des fichiers électoraux : Dans plusieurs localités du pays, dont celle du Plateau des candidats aux municipales ont en effet été soupçonnés d’avoir convoyé des électeurs pour les faire inscrire sur des listes en dehors de leur zone territoriale de vote mais pire la découverte des centres d’enrôlement en dehors de la commune du plateau pour le compte de cette commune et ce, avec la complicité de certains agents de la CEI. Contactée par RFI, Victoire Alley, la porte-parole de la CEI, a assuré que l’institution électorale avait d’ores et déjà reçu des plaintes et enquêtait sur ses allégations,. Qui peut nous dire à ce jour les résultats de ces enquêtes, sachant que les candidats cités dans ces affaires sont ceux soutenus par le pouvoir ?
▷ La réception des candidatures : comment comprendre que la CEI ne puisse pas statuer à temps et objectivement sur l’utilisation autocratique du logo du PDCI-RDA non pas par des candidats issus du PDCI, mais par un autre parti politique. La CEI aurait dû invalider purement et simplement ces candidatures.
▷ La réception des candidatures, la proposition au gouvernement des dates du scrutin et des dates d’ouverture et de clôture des campagnes électorale : L’article 149 nouveau de la loi n° 2012-1130 du 13 novembre 2012 stipule que « les candidatures des conseillers municipaux sont reçues en double exemplaire par la commission chargée des élections au plus tard quarante-cinq jours avant la tenue du scrutin. La commission chargée des élections dispose d’un délai de dix jours à compter de la date de dépôt pour arrêter et publier la liste.
Le scrutin étant fixé au 13 Octobre prochain, ces délais ne seront visiblement pas respectés.
Toutes les raisons ci-dessus évoquées, auxquelles s’ajoute une durée pratiquement illimitée d’une Institution dont les animateurs sont sensés avoir un mandat de six ans non renouvelables.
A noter que cette situation anormale est soutenue et entretenue par le Pouvoir en place qui de surcroit est un adversaire pour les échéances électorales à venir.
Ainsi donc, nous sentons-nous contraints, d’entreprendre des actions démocratiques si jusque-là le régime restait sourd à notre appel.
Mesdames et messieurs les journalistes ;
Chers amis;
Parce que le pays vit des moments difficiles de son histoire ;
Parce que les règles élémentaires qui régissent notre société sont violées ;
Parce que le spectre d’une crise aigüe se profile à l’horizon sur notre pays ;
Nous devons agir maintenant et vite pour sauver la mère patrie.
C’est pourquoi nous comptons rencontrer toutes les forces vives de la nation qui partagent la nécessité du report des élections afin de reformer la CEI.
▷ Le Sit-in des jeunes est prévu devant le siège national de la CEI dans les plus brefs délais pour exiger la reforme immédiate et sans délai de cette commission ;
▷ Des actions démocratiques (à dénommer) sur l’ensemble du territoire ivoirien à la date du 13 Octobre 2018.
Nous rappelons à toutes fins utiles, que ce report avait été réclamé par notre direction afin d’examiner la question de la CEI. Chose que le pouvoir n’a pas semblé comprendre. Hors tout ce glissement de délai de publication de la liste des candidats induit inévitablement le report des élections et ce pour le mois de Décembre 2018 au minimum en tenant compte du décret du mois de Mars 2018 portant prolongation du mandat des maires et présidents régionaux au 31 Décembre 2018 ;
Il faut qu’également noter le flou dans lequel les électeurs baignent depuis la naissance du parti unifié qui mérite d’être clarifié avant ces élections ;
En plus de ce flou il ya le braquage des sièges du PDCI-RDA par les partisans du parti unifié ;
Enfin, il faut que cesse le chantage, le débauchage, les menaces, les radiations qui planent sur les cadres du PDCI et tous ceux qui ne sont pas membres du RHDP Unifié. Et tenez-vous bien, même la tête du Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA, le ministre Maurice Kakou GUIKAHUE est mise à prix.
En tout état de cause, la jeunesse du PDCI-RDA se battra, en accord avec d’autres forces vives, jusqu’à la satisfaction de ces points qui sont de nature à contribuer à la cohésion sociale et à consolider la paix dans notre pays.
Déterminés pour combattre nous parviendront ensemble à impacter positivement notre société.
Nous vous remercions pour votre aimable attention et sommes à votre disposition.
POUR LA JPDCI-RURALE
YAO Innocent
POUR LA JPDCI-URBAINE
KOUASSI Valentin