Libération sous conditions de Gbagbo et Blé Goudé: Voici ce que demande la représentante légale des victimes…
Suite à un appel du procureur Eric Mc Donald après la décision de l’acquittement et de la liberté immédiate de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé de la prison de la Haye, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont décidé d’une liberté conditionnelle jeudi 1 février 2019.
Le mardi 15 janvier 2019 au cours de l’audience publique de la Chambre de Première Instance de la CPI Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé avaient obtenus clairement l’acquittement et la liberté immédiate. Les juges avaient estimé que l’accusation n’avait pas fourni assez d’éléments de preuves pour inculper l’ex-président Ivoirien et son ministre à la prison de Haye.
Coup de théâtre, en lieu et place de cette liberté immédiate tant célébrée par les partisans de ces derniers, c’est un maintien en détention que les juges annoncent deux jours plus tard. Par ailleurs, si cette décision des juges, d’acquitter et de libérer immédiatement Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a été célébrée par les partisans de ces derniers, plusieurs associations des victimes se sont interroger sur leur sort.
Des manifestations ont éclaté à Abidjan notamment dans la commune d’Abobo et dans les villes de Bouaké et de Korhogo. On pouvait lire entre autre sur les pancartes des manifestants, « Si Gbagbo est innocent, qui a tué les femmes d’Abobo ? ». Paolina Massida, la représentante légale des victimes avaient même effectué le déplacement à Abidjan le 23 janvier 2019 pour exprimer son regret face à la décision des trois juges de la CPI. Selon elle, cette décision du 15 janvier 2019 est une grande préoccupation pour les victimes qui craignent des répercussions immédiates sur la situation politique en Côte d’Ivoire.
Pour elle, Il faut maintenir Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en détention pour qu’ils puissent se présenter devant la cour en cas de besoin. Toutefois, s’il devait avoir une possibilité de libération des deux prisonniers, elle a estimé que cela devrait être une libération sous condition. « Que Laurent Gbagbo et Blé Goudé ne puissent pas sortir d’Europe, qu’ils puissent rester dans un pays d’Europe proche de la CPI », avait-elle lâché en conférence de presse.
Accusés pour crimes contre l’humanité, pour des faits liés à la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011, qui a causé plus de 3000 morts, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été conduits en Hollande à la prison de Scheveningen. Si le transfèrement de Laurent Gbagbo s’est effectué le 29 novembre 2011, celui de Charles Blé Goudé s’est fait deux ans plus tard.
Roxane Ouattara, ivoiresoir.net