Lettre ouverte au Président KONAN BEDIE, président du PDCI-RDA, pour sa sortie sur l’orpaillage et la fraude sur la nationalité ivoirienne…

Lettre ouverte au Président KONAN BEDIE, président du PDCI-RDA, pour sa sortie sur l’orpaillage et la fraude sur la nationalité ivoirienne…

Excellence Monsieur le Président,
Merci. Mille fois merci.
Votre longévité politique vous autorise à certains moments à nous donner des cours magistraux gratuits en matière de stratégie politique et de communication.
Merci Excellence monsieur le Président. Mille fois merci.
Vous avez appuyé, à l’instant voulu, là où ca fait, semble t’il, mal au regard des réactions que nous observons depuis votre sortie médiatique.
N’en déplaise aux éternels aboyeurs du régime RHDP qui ne sont que des caisses de résonance de leur famille politique sans égard pour la souffrance quotidienne du peuple ivoirien et volontairement aveugles de ce qui se trame actuellement en préparation des futures échéances électorales, nous vous félicitons de notre modeste position, pour avoir orienté le débat où il devait l’être et au moment opportun.
D’aucun vous diront que vous êtes resté silencieux quand cela vous arrangeait et que maintenant que vous vous êtes séparé de ces gens vous en parlez…Nous leur répondrons simplement par cette vérité: « Dans un mariage, même si on voit beaucoup de choses, ce n’est pas tout on dit. »
Au delà de la volonté manifeste des gouvernants de noyer le débat ailleurs que dans l’essentiel, nous souhaitons rappeler à tous que vous n’avez jamais dit que les nordistes ou que les dioulas sont des étrangers…Ce sont nos frères ivoiriens et nous pouvons même dire sans risque de nous tromper qu’un grand nombre d’entre eux le sont beaucoup plus que certains ivoiriens du Sud.
Que cela soit bien dit et bien clarifié dans les esprits de chacun d’entre nous.
Les vraies questions ont été posées par vous et appellent des réponses claires de la part de nos dirigeants:

  1. Le phénomène de l’orpaillage clandestin dirigé, organisé et planifié par des étrangers armés jusqu’aux dents, venus des pays limitrophes n’est-il pas réel? Les exploitants ne sont-ils pas armés afin de protéger leur « récolte »? Ne nous trouvons nous pas donc en face de milices armées mettant à mal la sécurité des biens et des personnes en Côte d’Ivoire?
  2. N’y a t’il pas, depuis un certain moment en côte d’ivoire, une tentative de fraude manifeste à la nationalité ivoirienne? 300000 fiches pour la CNI n’ont elles pas été saisies, il y a peu, par la douane ivoirienne en provenance du Ghana (quel est cet étrange besoin de passer par le Ghana pour acheminer des fiches de CNI en Côte d’Ivoire)?
  3. Afin d’atteindre ses objectifs, le pouvoir n’encourage-t-il pas et ne tolère t’il pas la fraude sur la nationalité ivoirienne? N’est-ce pas du moins l’impression que cela pourrait nous donner à tous quand on se rappelle encore qu’en 2015, une femme a été appréhendée par les forces de l’ordre entre Gagnoa et Soubré, avec en sa possession 500000 CNI qu’elle s’en allait distribuer à on ne sait qui, sans que nous n’ayons jamais eu la suite de cette affaire?
  4. La police n’a-t-elle pas récemment démantelé deux réseaux de fabrication frauduleuse de CNI à Adjamé et à Yopougon ? N’est-ce pas là, bel et bien, la preuve qu’il y a une fraude massive à la nationalité ivoirienne qui se prépare dans notre pays? Ne pas le reconnaitre de la part du gouvernement n’est il pas étrange et soupçonneux? Depuis quand opéraient ces réseaux? Combien en existe-il encore et, surtout, combien de CNI ont ainsi pu être frauduleusement fabriquées? Il est évident que ces CNI frauduleusement confectionnées sont destinées à des étrangers, cela va de soi.
  5. Si tout cela perdure et que nous laissons faire, l’ivoirien ne risque-t’il pas de devenir un jour un paria dans son propre pays?
    Excellence Monsieur le Président,
    Merci. Mille fois merci.
    Vous savez assurément que Abidjan peut se flatter d’être, à côté de Lagos et de Dakar, la capitale ouest africaine qui accueille le plus de nationalités différentes. Une course en « Taxi compteur » vers le Plateau, le quartier des affaires, vous offre la possibilité de discuter avec un chauffeur burkinabè, béninois, malien ou guinéen. Un tour au marché de Treichville, d’Adjamé ou d’Abobo et vous êtes sûr d’entendre parler le bambara, le dioula, le wolof sénégalais, le yoruba ou l’igbo nigérian, le haoussa nigérien ou l’arabe avec les libanais, les marocains et autres mauritaniens. Arrivé à Koumassi, vous êtes dans le ghetto ghanéen et y côtoyez également des libériens, des sierra-léonais qui exercent dans les métiers liés à la mer. Une fois à Port Bouet, le ghetto des togolais, vous conversez à loisir en langue mina avec les menuisiers.
    Nous pouvons valablement, sans gros risque de nous tromper, nous afficher comme étant le peuple le plus accueillant de la sous-région!
    D’où vient donc ce courroux suscité par votre sortie médiatique de ces derniers jours? si ce n’est de ceux qui se sentent morveux?
    Qu’ils se mouchent alors!
    Excellence Monsieur le Président,
    Les ivoiriens sont prêts pour le changement espéré et tant attendu. N’en doutez pas un seul instant…
    Contrairement à la distraction dans laquelle veulent nous mettre certaines personnes nous resterons concentrés sur l’impérieuse nécessité de la mise en place d’une nouvelle CEI respectueuse de l’impartialité et de l’indépendance de ses membres, sur le cas de la fraude sur les CNI et surtout sur la stratégie à mettre en place pour la sécurisation des 20000 bureaux de vote de Côte d’Ivoire.

Excellence monsieur le Président,
Merci. Mille fois merci.

Jean Yves ESSO ESSIS
Membre du BP PDCI-RDA
Coordonnateur Général des Cadres Dynamiques du PDCI (CD-PDCI)

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