L’élection présidentielle française de 2002 a pourvu à l’élection, au suffrage universel et au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, du président de la République française pour le premier quinquennat de l’histoire. Elle est la huitième élection présidentielle de la Ve République et la septième au suffrage universel direct. Le scrutin se tient les 21 avril et 5 mai 2002.
Cette élection intervient après cinq ans de cohabitation entre le Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, et le président de la République, issu du RPR, Jacques Chirac. Tous deux sont donnés favoris tout au long de la campagne, mais souffrent de leur grande proximité programmatique, notamment sur les sujets européens. Lionel Jospin affirme que son programme est « moderne, mais pas socialiste », ce qui continue de brouiller les lignes. Jacques Chirac axe sa campagne sur sa critique des prélèvements obligatoires et de l’insécurité1.
Le « troisième homme » est un temps Jean-Pierre Chevènement2, avant que la fin de campagne n’avantage le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, qui présente un programme nationaliste en seize points3.
Cette élection marque durablement la vie politique française. Le premier tour place en tête Jacques Chirac (19,88 %) et, à la surprise générale, Jean-Marie Le Pen (16,86 %). Lionel Jospin arrive en troisième position avec 16,18 % des voix. Ce résultat s’explique en partie par la division de la gauche plurielle et par les scores réalisés par l’extrême gauche. C’est la deuxième fois (avec celle de 1969) qu’un candidat de gauche n’est pas présent au second tour d’une élection présidentielle sous la Ve République et la première fois qu’un candidat d’extrême droite y figure. Enfin, et pour la première fois sous la Ve République, aucun candidat ne franchit le seuil de 20 % au premier tour.
Au second tour, Jacques Chirac l’emporte avec 82,21 % des suffrages, grâce au soutien massif de la gauche, qui applique ce concept du front républicain face au candidat du Front national. La quasi-totalité des candidats éliminés au premier tour, de la société civile et des médias de masse avait appelé à voter Jacques Chirac, explicitement ou non.
Au soir de sa défaite, Lionel Jospin annonce son retrait de la vie politique, puis présente la démission de son gouvernement. Après sa réélection, Jacques Chirac nomme un gouvernement dont les ministres proviennent de partis appelés à former un parti recentré : l’UMP. Ce scrutin a par la suite favorisé le concept de vote utile, tandis que l’expression de « 21 avril », en référence aux résultats du premier tour de cette élection, s’est imposée.
Source : Wikipédia