Grève dans le supérieur-Johnson Kouassi Zamina (Cnec) crache ses vérités au gouvernement et révèle: «Nous remarquons que notre salaire n’est pas vraiment à la hauteur du doctorat…»

Grève dans le supérieur-Johnson Kouassi Zamina (Cnec) crache ses vérités au gouvernement et révèle: «Nous remarquons que notre salaire n’est pas vraiment à la hauteur du doctorat…»

Grève dans le supérieur, les universités publiques, les instituts de recherche et grandes écoles de Côte d’Ivoire seront à nouveau paralysés à compter de ce lundi 20 mai sur toute l’étendue du territoire. C’est ce qu’a laissé entendre Johnson Kouassi Zamina le secrétaire général de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire (Cnec).
« Nous voudrions aller en grève si rien n’est fait. Je le dis parce que les minutes, les heures, les jours qui suivent peuvent nous amener à changer d’attitude, si le gouvernement réagit positivement sur nos revendications. Si ce n’est pas fait, le lundi à 7 heures, tous les centres de recherche des instituts, toutes les universités et les grandes écoles devraient dès 7h 30mn entamer une grève d’une semaine, à partir du lundi 20 mai 2019 », a déclaré Johnson Kouassi Zamina, le secrétaire général de Cnec.
Aussi a-t-il fait savoir les raisons de cette grève : «Nous avons émis depuis le 4 février 2019, une plateforme revendicative à l’Etat de Côte d’Ivoire qui n’a pas pris en considération tous les aspects autour de ces revendications. Ces revendications sont de trois ordres.»
Les conditions de vie
« Le premier ordre concerne les conditions de vie. Cela est relatif à nos salaires, nous voudrions de nouveaux salaires, de nouvelles primes de recherche et de nouveaux taux horaires. Parce que le doctorat que nous avons, nous, cette corporation qu’on appelle enseignant-chercheur, chercheur de Côte d’Ivoire, nous commençons à travailler à partir du doctorat. Et nous remarquons que notre salaire n’est pas vraiment à la hauteur du doctorat. Et donc nos salaires étant en deçà du doctorat, il convient que nous luttions pour que les choses changent», a expliqué Johnson Kouassi.
« Le plus grand qu’on appelle professeur titulaire, c’est comme le général dans l’armée, il n’a que 650 000 francs de prime par trimestre comme prime de recherche. Et pourtant, ailleurs, les primes pour une simple secrétaire à la fonction publique à 900 000 francs de prime trimestriellement. Ceux qui sont dans les régies financières ont au moins trois millions de prime au moins chaque trimestre A-t-i fait observer ».

https://www.afriksoir.net/johnson-kouassi-un-professeur-titulaire-ivoirien-a-600-000-fcfa-de-prime-contre-3-millions-pour-un-fonctionnaire-de-regie/amp/


Ajoutant : « Le cumul de nos primes de recherche annuelles n’équivaut pas à la prime trimestrielle d’un étudiant parce que c’est nous qui le formons et à l’université et à l’Ena parce que l’Ena n’a pas de professeurs. Cela est une grave erreur pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui se voudrait un pays émergent, il faut vraiment assoir un développement à partir de la science. Et comme c’est nous qui sommes les praticiens de la science, il faut qu’on nous prenne au sérieux si on veut que le développement passe par l’éducation-formation ».
Les conditions de travail
Le deuxième ordre de la grève concerne les conditions de travail. A en croire le secrétaire général, Aucun n’établissement n’a de wifi au supérieur. Alors que selon lui, c’est l’élément indispensable pour être à la hauteur de l’évolution scientifique du monde.
« En 2012, on nous disait :”allez à l’école, quand nous allons réhabiliter les universités, les centres de recherche, vous rentrerez avec le wifi, avec la visio conférence. Malheureusement, cinq à six ans après, nous constatons que tout ça c’était un leurre, c’était une distraction. Il n y a pas de salles de classes, il n’y a pas de bureaux pour les enseignants etc. Les quelques bancs que nous avons sont tombés. A Cocody, les capacités d’accueil sont dépassées », a t-il relevé.
Par ailleurs : « Les heures complémentaires s’imposent à nous. Les gens ne veulent pas payer à la hauteur du bréviaire c’est-à dire du calcul et on nous traite de voleurs. Nous voudrions revendiquer nos droits et c’est le moment de le faire. L’université est à la traîne parce que et la science qu’on y apprend et les infrastructures sont en deçà des attentes des enseignants et des étudiants. Donc, il faut qu’on nous donne les conditions de travail optimales pour ne pas dire maximales pour que la science s’exerce », a-t-il martelé.
Les conditions transversales
Enfin pour le professeur : « C’est tellement fondamental que si les deux premières conditions sont réunies, il convient que ceux qui nous dirigent posent des problèmes A Cocody, le président n’a fait que passé son temps à insulter que nous donner de nouvelles réformes à la hauteur des aspirations scientifiques, culturelles, sociales économiques de l’université ou du pays. On construit les universités, c’est pour faire la promotion de la science. La science à son tour qui permet le développement. Ce n’est pas le cas chez nous, on vient pour contrôler les heures complémentaires ».
Rappelons que le prof Johnson Zamina Kouassi et le Dr Joël Dadé ont été arrêtés et écroués à la Maca et ont été libérés le 1er mars 2019. Un dénouement heureux qui a permis la suspension de la grève de la Cnec, le temps de poursuivre les négociations.
Prince Beganssou, afriksoir.net

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