Fpi-situation sociopolitique : Aboudrahamane Sangaré appelle au «rassemblement de toutes les forces sociales et politiques pour la restauration de la démocratie en Côte d’Ivoire»
« Déclaration du FPI version Sangaré : RASSEMBLEMENT DES FORCES SOCIALES ET POLITIQUES POUR LA RESTAURATION DE LA DEMOCRATIE, DES LIBERTES ET DE L’UNITE NATIONALE
Depuis l’avènement brutal du régime OUATTARA, la vie politique ivoirienne est marquée par la violence sous toutes ses formes. Ce régime a instauré la division au sein de la population, notamment au sein des communautés ethniques et religieuses, mais aussi au sein des partis politiques, des forces sociales et même des forces de défense et de sécurité. Il a institué en Côte d’Ivoire une pratique désastreuse, appelée « rattrapage ethnique », qui a érigé le clientélisme et la violation permanente des lois de la République en modes de gouvernance. Sa politique a :
- contraint des dizaines de milliers d’Ivoiriens à l’exil
- jeté en prison des centaines d’Ivoiriens pour des raisons politiques
- appauvri et réduit à la misère et à la précarité des milliers de familles sans défense, par des opérations de déguerpissements sauvages et de chasse aux petits commerçants
- porté le taux de chômage à des niveaux sans précédent
- spolié les ivoiriens de leurs terres et de leurs habitations, en milieu rural comme en milieu urbain
- déstructuré le tissu économique national en étouffant les initiatives entrepreneuriales du fait de la corruption généralisée, du clientélisme et de l’affairisme d’Etat
- hypothéqué l’avenir de la nation sur plusieurs générations par un surendettement irresponsable, de surcroit peu productif pour le pays
- déstructuré et dévalorisé l’Ecole, formant ainsi au rabais des nombreuses générations d’Ivoiriens
- déstructuré le système de Santé publique
- caporalisé l’appareil judiciaire
- caporalisé la Commission Electorale Indépendante (CEI),
- confisqué les média d’Etat et muselé la presse indépendante
Au total, une politique de division, de tribalisation à tous les niveaux de la vie publique, de violence et de prédation, faisant ainsi peser un réel danger sur l’avenir de la Côte d’Ivoire.
C’est dans un tel contexte sombre et préoccupant, fait de vives tensions sociales et politiques ainsi que de déroute des valeurs républicaines les plus fondamentales que sont survenues les mesures prises par ordonnance n°2018-669 du 6 août 2018, lesquelles mesures étaient censées décrisper la situation nationale.
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) observe toutefois qu’au titre de ces mesures, la libération des prisonniers politiques a été certes amorcée mais reste inachevée à ce jour. Quant à la réforme de la Commission Electorale Indépendante, non seulement elle n’a pas encore connu un quelconque début de mise en œuvre mais l’institution s’est lancée avec un zèle sans précédent dans l’organisation des élections locales prévues pour Octobre 2018.
En tout état de cause, ces mesures, dont on attend par ailleurs l’application effective et diligente, demeurent insuffisantes. En effet, pour le FPI, la libération des prisonniers militaires exclus sans raison du champ de l’amnistie, reste une exigence.
S’agissant de la CEI il est impérieux d’aller au delà de la seule refonte pour traiter des questions touchant au découpage des circonscriptions, à la liste électorale et à la sécurisation de l’environnement des différents scrutins.
Pour le Front Populaire Ivoirien le moment est donc venu de se rassembler autour de la Côte d’Ivoire en engageant une action commune pour obtenir du pouvoir en place des actes significatifs et appropriés allant dans le sens de la résolution totale et définitive des problèmes auxquels notre pays est confronté depuis deux décennies.
C’est pourquoi le Front Populaire Ivoirien lance un appel solennel au Peuple de Côte d’Ivoire dans toute sa diversité, à l’ensemble des forces sociales et politiques, en vue d’un grand rassemblement aux fins d’obtenir dans l’immédiat la libération de tous les prisonniers politiques y compris les prisonniers militaires ; l’ouverture sans délai des discussions pour la mise en place d’une nouvelle CEI consensuelle, préalablement à l’organisation de tout nouveau scrutin; et à terme, en vue de la normalisation de la vie publique, à l’issue d’un véritable processus de réconciliation nationale et de restauration de la démocratie.
Fait à Abidjan, le 28 Août 2018
Pour le Front Populaire Ivoirien
Le Président par Intérim
ABOU DRAHAMANE SANGARE »