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FPI : BOYCOTT DE LA LISTE ELECTORALE Le camp Sangaré joue gros

Le boycott de la révision de la liste électorale prévue, du 18 au 24 juin 2018, divise l’opposition ivoirienne. Si Mamadou Koulibaly et certains cadres de l’opposition ont décidé de ramer à contre courant pour tenter de titiller le pouvoir lors des élections locales, Abou Drahamane Sangaré et Armand Ouégnin, de la branche radicale du FPI, ont décidé de maintenir leur position de boycott.

Cette posture de boycott du recensement électoral pourrait coûter cher au gardien du temple et au président de EDS, au regard de la grogne de la base qui estime que ce boycott serait de trop. Les sons discordants qui fusent au sein de l’opposition ivoirienne ne rassurent pas les militants des différents partis politiques opposés, réunis au sein de la plateforme « Ensemble pour la Démocratie » (EDS). Si tous s’accordent à rejeter la composition de la Commission électorale indépendante (Cei), ce n’est pas le cas pour la révision de la liste électorale annoncée par le gouvernement. En effet, tandis que l’enrôlement sur les listes électorales débute le 18 juin, le président de la plateforme EDS, Georges Armand Ouegnin, a lancé, le vendredi 25 mai 2018, un appel au boycott de la campagne d’enrôlement pour dit-il, ne pas ‘’ cautionner le système électoral actuel’’. «  Nous appelons tous les Ivoiriens épris de paix, de justice, de liberté et de démocratie à s’abstenir de prendre part de quelque manière que ce soit à ces opérations d’enrôlement à laquelle une institution illégale et illégitime les appelle», avait indiqué Georges Ouegnin.

Si EDS et le FPI d’Abou Drahamane Sangaré appellent au  boycott, l’autre FPI, présidé par Pascal Affi Nguessan et Lider de Monique Gbékia estiment qu’il faut aller à ses élections plutôt que de les boycotter. Pour plusieurs observateurs, les divergences observées mettent à nu les intérêts personnels et surtout le refus de certains chefs de partis politiques de se laisser entrainer par les idéaux de l’aile radicale du Fpi conduit par Abou Drahamane Sangaré. « Cet appel au boycott est mal compris par certains militants qui estiment qu’a un moment donné, il faudra prendre part au jeu politique pour éviter d’être spectateur surtout que 2020 n’est pas loin », estime un militant. « On boycott sans présenter une autre stratégie pour contraindre le pouvoir à céder aux exigences de l’opposition.

La politique de la chaise vide a montré ses limites, c’est pourquoi moi j’invite les Ivoiriens à prendre part à la révision de la liste électorale si on veut vraiment parvenir au changement »,  indique Gnamaka Dogbo Désiré, un proche de Charles Blé Goudé. Pour plusieurs analystes, Sangaré et les siens jouent gros en laçant cet appel car ces derniers risquent d’essuyer des critiques surtout de la part des jeunes cadres du Fpi (toutes tendances) candidat aux futures élections locales. Natalie Yamb, proche collaboratrice du fondateur de Liberté et démocratie pour la République (Lider), a dans une publication parue sur sa page Facebook, fustigé cet appel à l’abstention. À l’en croire, ceux qui appellent au boycott et à la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei), n’auraient aucune proposition concrète pouvant soutenir leurs revendications. « Vous autres qui hurlez qu’il faut la changer (ndrl : la Cei), et qui prenez même ce prétexte pour appeler de façon insensée au boycott de l’enrôlement, que proposez-vous qu’on change concrètement? A part la composition? Vous voulez quoi ? », s’interroge la collaboratrice de Mamadou Koulibaly. Avant de tacler Sangaré.  «  Vous avez transmis  le virus du boycott à vos partisans sans aucune autre stratégie », dénonce-t-elle.

 Bruno Koné charge Sangaré

Le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, s’est dit surpris par l’attitude d’une frange de l’opposition qui a appelé au boycott  du processus de révision de la liste électorale. « Ils  (les opposants) sont libres de leurs choix. On ne peut pas empêcher les Ivoiriens de s’inscrire sur une liste électorale qui donne droit au vote surtout que cet acte est un devoir civique. Que les Ivoiriens comprennent qu’en refusant de s’inscrire sur la liste électorale, ils ne voteront pas, c’est si simple.  Mais cela n’est pas le désir du gouvernement. C’est pourquoi, nous  souhaitons que chacun adhère à la révision du listing électoral », a  indiqué Koné Bruno, lors du conseil des ministres du 30 mai 2018. Pour Gnamaka Dogbo, cette posture incompréhensible de l’opposition fait largement les affaires du pouvoir qui est en roue libre pour un plébiscite lors des prochaines élections. « Tant que l’opposition sera divisée, le pouvoir en place conduira le pays selon son bon désir. Il faut avoir le courage d’aller à l’enrôlement pour reprendre le combat », prévient Gnamaka, ce proche de Blé Goudé.

 

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