Daniel Anikpo, ancien ministre, sort de sa réserve : «Il est temps de décapiter ce système… pour éviter l’apocalypse qui s’annonce»
L’ex-ministre du Commerce et de l’Industrie, Daniel Anikpo, qui prône le développement de la Côte d’Ivoire par l’industrialisation, a fait une conférence de presse, le jeudi 15 novembre 2018, à sa résidence (Riviera 3) pour appeler ses concitoyens à changer le système actuel qui « appauvrit les Ivoiriens et qui profite aux étrangers. »
Daniel Anikpo est sorti de son silence. L’ex-ministre du Commerce et de l’Industrie a animé une conférence de presse, ce jeudi 15 novembre 2018, à son domicile, à la Riviera 3 pour annoncer son plan pour sortir la Côte d’Ivoire du sous-développement.
Pour le conférencier, le développement du pays passe par l’industrialisation. « Nous faisons ce point de presse citoyen pour faire l’annonce suivante. Que les Ivoiriens doivent industrialiser la Côte d’Ivoire maintenant pour éviter l’apocalypse qui s’annonce, mais aussi pour éviter cette guerre électorale que les ennemis de la paix de la Côte d’Ivoire veulent nous imposer en 2020. Nous sommes prêts et nous avons les moyens de réussir ce pari. », a-t-il déclaré.
Pour lui, le système actuel profite seulement aux étrangers et non aux Ivoiriens. « On donne des marchés aux multinationales étrangères. Nos Pme sont disqualifiées d’avance parce qu’on pense qu’elles n’ont pas l’expérience ni la surface financière et tout autre élément qui les disqualifient. Du coup, on installe une concurrence déloyale en défaveur de nos Pme qui sont priées de prendre la porte de la faillite».
Pour Daniel Anikpo, pendant que les grands marchés des Africains brûlent, on pousse rapidement des multinationales à mettre en place leurs supermarchés pour faire envahir le pays des marchandises étrangères. Conséquence, on bloque la production nationale. « Si on bloque la production nationale, à quel moment les Ivoiriens vont pouvoir produire suffisamment, épargner, investir pour industrialiser leur pays ? Impossible. C’est pour ça que nous avons fait 60 années d’indépendance et que nous sommes restés toujours sous-développés. Donc nous sommes sur la voie du sous-développement perpétuel. »
L’Economiste pense que la Côte d’Ivoire doit suivre l’exemple de la Corée du Sud. Un pays qui était au même niveau de développement en 1960 que la Côte d’Ivoire et le Ghana, et qui n’a mis que 19 années pour devenir un nouveau pays industrialisé. «Il y a donc un problème chez nous ici. C’est pour ça que nous avons lancé le mouvement citoyen pour l’industrialisation». Une initiative pour éviter à la Côte d’Ivoire une explosion en continuan ainsi avec tant de chômeurs et de pauvres.
M. Anikpo a donné une idée de la situation des Ivoiriens aujourd’hui. « En 2017, c’est 5 Ivoiriens sur 10 qui ne peuvent pas manger à leur faim, qui sont incapables de s’offrir un repas par jour…Quand un pays est indépendant et n’a pas le savoir développer, c’est un pays candidat à la pauvreté. Donc plus le temps avance, plus les populations deviennent pauvres. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, c’est 50% d’Ivoiriens qui sont pauvres. Dans 50 ans, c’est 99% d’Ivoiriens qui seront pauvres. C’est la loi du système actuel. Et c’est ce système qu’il est temps de décapiter». Pour y parvenir, l’ancien ministre sous la transition militaire dit être prêt déjà. Il a donné les raisons pour lesquelles il parle de décapiter le système. « C’est parce que nous avons un long retard de développement. Cela veut dire que les problèmes qu’on devait résoudre en 1960 n’ont pas été résolus. Ceux de 1990 n’ont pas été non plus résolus. Ceux de 2000 n’ont pas été résolus. Et nous sommes en 2018, tous les problèmes s’accumulent. »
Le conférencier est convaincu que le système actuel a embrigadé les Ivoiriens. Il a dénoncé la méga économie et l’économie endogène pour remplacer l’ancien modèle néoclassique qui n’a fait qu’appauvrir les Ivoiriens pendant 60 ans. « Vous pensez que c’est parce que vous ne travaillez pas que vous êtes pauvres. Non ! Il y a tout un ensemble de mécanisme en jeu en Côte d’Ivoire. Ils vous ont préparés comme des canards qu’on a mis dans un centre d’élevage. On sait que vous ne pouvez pas sortir de là et on sait ce que vous devez faire pour enrichir l’étranger. Tout ce mécanisme est en mouvement. Tout ce que vous faites ne vous profite pas. Ça profitera qu’à l’étranger. », fait-il remarquer.
Ce grand économiste pense que l’industrialisation est à la portée de la Côte d’Ivoire et demeure la seule et unique voie du développement du pays. «Les gens meurent comme des mouches. Est-ce que nous sommes en guerre ? Nous ne sommes pas en guerre. Les gens sont pauvres. Ils sont mal nourris, mal soignés parce qu’ils ne produisent pas assez. Ils sont mal payés. La pauvreté en Côte d’Ivoire, c’est organisé. Comment un pays peut-il fixer le salaire de base à 36 000 francs cfa pendant 60 ans ? Et deuxièmement bloquer ce salaire de base pendant presque 40 ans. Pendant ce temps, les prix augmentent». Des situations qui, souligne M. Anikpo, maintiennent la masse dans la précarité et conduisent certains à des solutions faciles telles le vol, les agressions, la prositutions et autres maux qui se développement. « L’immigration, aller à l’étranger pour chercher un ciel accueillant. Voilà ce à quoi on a condamné nos populations. Ce temps est révolu. Nous avons le savoir développer. Mieux, nous avons le savoir développer local, c’est-à-dire que nous allons industrialiser non seulement nos villages, mais aussi nos villes et nos régions. »
Au terme de sa rencontre avec les journalistes, Daniel Anikpo a déclaré qu’il animera une autre conférence de presse, dans la matinée du mercredi 21 novembre 2018, au musée national.
Adolphe Angoua, linfodrome.com
http://www.linfodrome.com/vie-politique/43373-daniel-anikpo-sort-de-sa-reserve-il-est-temps-de-decapiter-ce-systeme
1 comment
grandes et sinceres remerciement au ministre daniel anikpo.tout est dedja dit par ce ministre ,nous n avons rien d autres a signaler pour le moment ,mais que ce regime ouattara change de gouvernance.quelques faits injustes ont rattrapés monsieur ouattara et son gouvernement.alors il est clairement inadmissible que nous restions en marge de ces malversations politiques, car nous devons tous endiguer ces fleaux auxquels la nation est confrontée.