A l’issue d’un sommet extraordinaire par visioconférence le 27 juillet 2020, les Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont fait des recommandations au pouvoir et à l’opposition du Mali, les enjoignant de les appliquer au plus tard le 31 juillet 2020 inclus.
Le plan de l’institution sous régionale recommande la démission de 31 députés dont l’élection a été contestée et l’organisation de nouveaux scrutins partiels.
La CEDEAO prône aussi la formation d’un gouvernement d’union nationale au sein duquel serait représentée l’opposition du M5-RFP. Les Présidents africains réclament enfin une enquête sur les morts survenues ce mois-ci lors de manifestations contre le pouvoir.
La CEDEAO a, en outre, brandi ‘’un régime de sanctions contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation de cette crise’’.
Si le président IBK, élu en 2013 et réélu en 2018, s’est dit favorable aux conclusions du sommet de la CEDEAO, ce n’est pas du tout le cas de la coalition de l’opposition malienne pour qui ces solutions de sortie de crise de l’organisation sous régionale sont loin d’être réalistes.
En effet, le M5-RFP, dont la figure de proue est l’imam Mahmoud Dicko, a dit exiger, ‘’plus que jamais’’ , la démission du président IBK. Les opposants maliens s’étonnent que les dirigeants ouest-africains continuent de ramener la crise malienne à un « simple contentieux électoral ». L’opposition malienne estime, par ailleurs, que la réunion extraordinaire de la CEDEAO ne viserait, au fond, qu’à protéger le président IBK.
La menace de l’institution sous régionale expirant le 31 juillet 2020, qu’en sera-t-il de la situation au mali après cette date ? En tout cas, le mouvement de contestation, qui avait suspendu ses manifestations pour une trêve censée durer jusqu’à la fête de la Tabaski, projette les reprendre à partir du lundi 3 août 2020, en insistant notamment sur la démission d’IBK .
Par André SELFOUR