Côte d’Ivoire : Un projet de l’ONAD suscite des inquiétudes…

Côte d’Ivoire : Un projet de l’ONAD suscite des inquiétudes…

Des propriétaires de bâtisses sises à Cocody Riviera-Bonoumin ont le sommeil troublé en ce moment. La raison ? Leurs concessions sont menacées de démolition par les autorités alors que celles-ci se situent loin de l’emprise de la cuvette de Bonoumin B13.

Plusieurs avertissements servis aux populations

 « Je tiens à vous informer que vos concessions occupent l’emprise de la cuvette de Bonoumin B13, dans la commune de Cocody. En application des décisions du Comité National de Sécurité en date du 21 juin 2018 et du Conseil des Ministres du 27 juin 2018, il sera procédé à la démolition systématique de toutes les constructions érigées sur les emprises des réseaux et ouvrages d’assainissement et de drainage. A cet effet, les services compétents du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme procéderont à l’évaluation des bâtis érigés sur ce site avant leur démolition », telle est la teneur de la mise en demeure de démolition, signée des mains innocentes de Brahima Fofana, le directeur de Cabinet de Anne Désirée Ouloto, le 18 juin 2019, et adressée aux populations riveraines. T.M. est troublée après lecture de ce document qui lui a été communiqué. Car sa concession située à Cocody Angré 7ème tranche est visiblement touchée par cette opération de démolition.

Et pourtant, le plan cadastral de son lot situe son bâti à une distance considérable, environ 400 mètres de la cuvette de Bonoumin B13. En prélude donc à cette opération, une étude d’actualisation du Plan d’action et de réinsertion (PAR) de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) de l’aménagement du bassin versant Riviera Bonoumin-Palmeraie est confiée au Groupement BURGEAP/BETICO-CI/SETICE par l’Office national de l’assainissement et du drainage (Onad). « Dans le cadre du projet d’aménagement du bassin versant Riviera Bonoumin-Palmeraie, BURGEAP CI a été mandaté par l’ONAD pour l’actualisation du Plan d’Action de Réinstallation, en vue de la prise en compte des biens qui se trouvent dans l’emprise du projet. Dans cette optique, nous venons par cette note vous informer qu’une équipe d’enquêteurs sera déployée sur le terrain. Les enquêteurs passeront chez vous pour procéder au marquage de vos bâtis et à votre identification. Nous vous prions de bien vouloir leur réserver un bon accueil », écrit le directeur général du groupement BURGEAP/BETICO-CI/SETICE dans une note d’information. T.M. reçoit effectivement des enquêteurs à son domicile et répond aux différentes questions des ceux-ci. « Pendant cet entretien aucun justificatif technique tendant à soutenir la proximité de ma propriété sur les voies de passage d’eau et donc du bassin constituant le ravin à aménager ne m’a été prouvé par les agents enquêteurs », s’indigne cette dernière. Quelques semaines après le passage des agents enquêteurs, une autre mise en demeure de libération des emprises d’ouvrages d’assainissement et de drainage lui est servie.  « (…) Sommation vous est faite de quitter les lieux sans délai, faute de quoi, les services compétents du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme procéderont à l’évacuation des bâtis érigés sur ce site avant démolition », lit-on dans la sommation qui lui a été remise le 1er juillet dernier par voie d’huissier à la diligence du directeur général de l’Onad.

Les assurances de l’Onad face aux inquiétudes des populations

Face à cette menace de plus en plus persistance d’une opération de démolition de son immeuble, T.M. désemparée, ne sait plus à quel saint se vouer. Surtout ajoute-t-elle qu’« aucun Plan d’action de réinsertion prenant en compte ma concession qui se trouverait dans l’emprise du projet ne m’a été proposé jusque-là. »  Face aux inquiétudes de ces populations, «L’Eléphant » a approché la direction générale de l’Office national de l’assainissement et du drainage pour avoir des éclairages sur les conclusions de l’étude d’actualisation du Plan d’action et de réinsertion (PAR) de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) de l’aménagement du bassin versant Riviera Bonoumin-Palmeraie (Commune de Cocody) et les mesures d’accompagnement prises au profit des populations impactées par ce projet. « En effet, les sites faisant l’objet d’occupation en constructions précaires et sans titre de propriété, sont déguerpis systématiquement alors que ceux sur lesquels les occupants ont des titres de propriété, font l’objet d’une procédure plus élaborée qui passe par l’évaluation des bâtis dont les résultats sont soumis aux autorités compétentes pour décision, avant toute action de démolition…Au total, les détenteurs de titres de propriété réguliers doivent être rassurés qu’aucune démolition ne sera réalisée en dehors du cadre décrit ci-dessus », a rassuré Aboubakar Bamba, directeur général adjoint de l’ONAD. « L’Eléphant » suivra donc de près cette imminente opération de démolition pour s’assurer qu’elle s’effectuera dans les règles. 

NOËL KONAN, in L’ELEPHANT DECHAINE N°647

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