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CÔTE D’IVOIRE/SINALY SILUE (DG ANAC) : « Au niveau de la sécurité, l’aéroport d’Abidjan a un taux de conformité de 82% »

Invité, mardi 7 septembre 2021, à présenter l’Autorité nationale de l’aviation civile de Côte d’Ivoire (ANAC) qu’il dirige, à faire le bilan de ses actions et à en dévoiler les perspectives, Sinaly Silué a annoncé que l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan présente un taux de conformité au niveau sécuritaire qui est de 82%. Un résultat qui découle, selon lui, des réformes engagées pour la gestion de cette structure.

La 12e édition de la Tribune du Forum des Directeurs de publication de Côte d’Ivoire (FORDPCI), « L’Invité du Forum », avait comme invité spécial Sinaly Silué, Directeur général de l’Autorité nationale de l’aviation civile (ANAC). Le manager du régulateur ivoirien du système du transport aérien a planché sur le thème : « ANAC : Présentation, bilan et perspectives ».

Dans son exposé, le DG a montré que les missions de l’Autorité sont bâties autour des questions de sécurité et de sûreté qui sont, pratiquement, les maîtres-mots de l’activité de régulation.  Il a défini la sécurité dans l’aviation civile comme « l’ensemble des activités qui visent la maintenance de l’avion, la mécanique et le contrôle des avions ». Tandis que la sûreté consiste en « la préservation de l’aviation civile contre les actions illicites comme les actes de terrorisme ».  Sur ces sujets cruciaux qui forment l’ADN de l’aviation civile, Sinaly Silué a affirmé que l’ANAC a fait d’énormes progressions.

« Quand nous avons été nommé, nous avons pris des mesures pour que l’ANAC joue véritablement son rôle de régulateur. Nous avons débarrassé la zone aéroportuaire de toutes les personnes qui n’y avaient pas droit. Il y a eu plusieurs autres réformes qui ont permis d’atteindre 82% comme taux de conformité en ce qui concerne la sécurité, alors que nous étions à 42% en 2011. En 2013, le taux de conformité pour la sûreté était de 78%. Nous attendons un audit de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Mais de son côté, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) table sur un taux de conformité de 90% », a développé M. Silué.

Challenges

Pour Sinaly Silué, les grandes avancées enregistrées par l’aviation civile ivoirienne sous la férule de l’ANAC, ne doivent pas faire perdre de vue les nombreux défis à relever. Bien que l’aéroport d’Abidjan ait reçu l’agrément TSA qui autorise les vols directs vers les Etats-Unis d’Amérique à partir d’Abidjan, l’Autorité de régulation s’active actuellement pour obtenir la classification en catégorie 1 FA de l’aviation civile de Côte d’Ivoire. Cette classification, selon M. Silué, permettra à la compagnie nationale ivoirienne, Air Côte d’Ivoire, de se rendre par vols directs aux Etats-Unis.

« L’objectif majeur de notre aviation civile reste la classification en catégorie 1 FA. Mais nous sommes conscients que ce défi ne sera relevé que lorsque nous améliorerons nos taux de conformité sûreté et sécurité. Nous avons un plan directeur déjà élaboré et les énergies sont focalisées sur ce challenge », a rassuré le patron de l’ANAC.

Par ailleurs, Sinaly Silué a indiqué que l’extension de l’aéroport d’Abidjan s’impose pour répondre aux prévisions d’accroissement du trafic passager, après la pandémie du COVID-19 et pour réaliser l’ambition de devenir le hub de l’Afrique de l’ouest.

Régulateur et maître d’orchestre

L’ANAC, selon son DG, est le régulateur du transport aérien en Côte d’Ivoire mais aussi le maître d’orchestre du système de l’aviation civile en Côte d’Ivoire. Elle contrôle d’une part l’action régalienne d’administration et d’autre part la qualité des services offerts par les entreprises qui exercent en zone aéroportuaire.

Sinaly Silué a souligné qu’en plus d’Air Côte d’Ivoire, cinq autres compagnies dont trois exploitent des hélicoptères et deux des aéronefs, sont présentes à l’aéroport FHB. Il a défini, pour chacune des entités qui évoluent en zone aéroportuaire, les missions et les prérogatives.

« La gestion de l’aéroport est l’affaire de AERIA qui s’occupe des bâtiments et de bien d’autres choses au sol quand l’ASECNA (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar)  prend en charge les avions lorsqu’ils  sont en l’air. Le débarquement est dévolu à NAS Côte d’Ivoire, le catering est confié à SERVER, l’approche finale de l’avion et les aérogares de l’intérieur sont gérées par la SODEXAM (Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologue) et le contrôle des documents et la sûreté sont dévolus à AVISECURE. Toutes ces entités travaillent selon les normes et la réglementation établies par l’ANAC », a-t-il expliqué.

Taxes élevées, décès du jeune Thierry, vols directs vers les USA

La question des taxes élevées a été soulevée par les journalistes. Pour réponse, Sinaly Silué a dit qu’il est bon de faire la distinction entre la redevance et les taxes. Selon lui, ce ne sont pas les taxes qui augmentent les prix des billets d’avion. Il s’est dit convaincu que la prime carburant, qui s’élève parfois à 200 mille FCFA, fait exploser les prix des billets. « Les taxes dont on parle sont de cinq mille pour l’un et de mille FCFA pour l’autre. Pour le reste, il s’agit de la redevance. Le service de qualité qu’ils reçoivent à l’aéroport a un coût et il serait trop facile qu’ils ne paient pas une contrepartie», a-t-il expliqué.

Il a déploré la mort du jeune Thierry, découvert sans vie dans la soute d’un avion à l’aéroport de Roissy, à Paris, en 2020. « Nous étions sous le choc quand est survenu ce drame malheureux. Lorsque vous faites des efforts et qu’un tel drame arrive, ça fait très mal. Quand un tel incident survient, on ne communique pas au risque de dévoiler les failles du système que pourraient exploiter des personnes malintentionnées. Mais rassurez-vous, toutes les entités ont reçu des recommandations pour que cela n’arrive plus », a-t-il promis.

Sinaly Silué a fait une précision en ce qui concerne les vols directs vers les USA à partir d’Abidjan assurés par la compagnie Ethiopian Airlines. « Le secteur a été fortement impacté par le COVID-19. Ethiopian Airlines ne fait pas exception et on ne peut pas leur demander de voler à vide. Il s’agit d’une suspension et non d’une suppression. Au retour de la normalité, ces vols reprendront », a souligné le DG.

Charles Lambert Tra Bi, président du FORDPCI, s’est réjoui de la diligence avec laquelle le Directeur général de l’ANAC a accepté l’invitation de son organisation. « Monsieur le Directeur général, en acceptant d’être l’invité spécial de cette Tribune, vous satisfaites et respectez un droit fondamental des populations qui est le droit à l’information. Soyez donc remercié pour cet acte citoyen de haute portée », a-t-il remercié le conférencier.

Par Serge YAVO

 

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