CÔTE D’IVOIRE /  DIPLOMATIE: Macron reçoit Ouattara, l’opposition ivoirienne interpelle le Président français

 Le président français a reçu, vendredi 4 septembre 2020, son homologue ivoirien au Palais de l’Élysée pour un déjeuner. Au menu : la présidentielle en Côte d’ivoire du 31 octobre pour laquelle le chef de l’État se représente malgré les polémiques sur le troisième mandat, et la crise au Mali. Des échanges sur des sujets sensibles donc, mais rien n’a filtré de cette rencontre.

Ce déjeuner, c’était avant tout un moment de retrouvailles. En témoignent les clichés postés par le président Alassane Ouattara, satisfait de voir « son ami », selon ses mots

Cette rencontre s’est tenue loin des regards. Pas de déclaration côté français comme ivoirien à l’issue de ce tête-à-tête. Quasiment rien n’a filtré de ces échanges. « Des éléments de clarté ont été partagés de part et d’autre », résume –t-on brièvement côté français.

Emmanuel Macron a rappelé qu’il était « fidèle » à son engagement posé lors de son discours à l’université de Ouagadougou en novembre 2017 : le président français est attaché au « principe de ne pas s’ingérer dans la politique intérieure des pays », indique une source à l’Élysée, sans préciser s’il a été question des vives tensions qui agitent la Côte d’Ivoire à quelques semaines de la présidentielle.

                                        L’opposition ivoirienne interpelle le Président français

 Avant que Alassane Ouattara n’ait été reçu par Emmanuel Macron, plusieurs opposants avait interpelé le président français. Ils ont souhaité qu’il se prononce sur la candidature du chef de l’État ivoirien sortant.

Emmanuel Macron avait officiellement salué, le 5 mars 2020, l’annonce d’Alassane Ouattara de ne pas briguer un nouveau mandat, le qualifiant d’« homme de parole et d’homme d’État ». Or, depuis le revirement du président ivoirien le 6 août 2020, Paris garde le silence. L’opposition ivoirienne l’exhorte donc à se positionner de nouveau.

Dernière lettre ouverte en date, celle de Pascal Affi N’Guessan. Le candidat de l’aile officielle du FPI y écrit au président français que l’annonce de la nouvelle candidature d’Alassane Ouattara, qu’il a qualifiée de « coup d’État institutionnel », est « source de conflits ». « Alassane Ouattara vient vous demander sinon votre soutien à sa forfaiture, du moins votre bienveillante neutralité », croit savoir Pascal Affi N’Guessan. « Votre silence est […] diversement interprété dans mon pays. Il est analysé, car il autorise toutes les supputations. […] Votre parole a contrario est très attendue », a ajouté l’ancien Premier ministre ivoirien.

Quelques jours plus tôt, c’est Guillaume Soro qui publiait sa lettre ouverte. S’adressant à Emmanuel Macron, l’ancien président de l’Assemblée nationale et lui aussi candidat écrivait ceci : « Puisque, en vous exprimant une première fois vous êtes désormais partie prenante dans le débat politique ivoirien, votre silence face à la forfaiture qui se dessine serait incompréhensible. Pire aux yeux de beaucoup, il vaudrait complicité », a déclaré Guillaume Soro.

Dans une interview au Monde, le candidat du PDCI, Henri Konan Bédié, a  indiqué avoir lui aussi écrit au président français pour lui décrire « un état des lieux des plus inquiétants ».

Les courriers alarmistes des opposants ivoiriens n’ont pas, à l’évidence, fait changer d’avis au président Emmanuel Macron, qui s’est accroché à son « principe de ne pas s’ingérer dans la politique intérieure des pays », du moins officiellement.  

YAVO avec RFI

 

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