Après Abidjan, le 17 juin 2021, il était attendu à Mama, son village natal situé dans la région du Goh (centre-ouest ivoirien). Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire acquitté définitivement par la CPI, est retourné dans son village en fils prodigue, dimanche dernier.

Lundi, lors d’une rencontre avec les chefs traditionnels et les populations, l’ex-chef d’Etat n’a pas été tendre avec la CPI, la présentant à la limite comme faisant partie du complot qui visait à l’écarter de la politique ivoirienne.

« La CPI, ce n’était pas sérieux, il fallait écarter un homme gênant, un concurrent gênant, alors on m’a mis là-bas », a déclaré Laurent Gbagbo. Cependant, le fondateur du FPI a dit n’avoir aucun regret. «Je ne regrette pas, parce que si j’étais revenu avec un titre de criminel, c’est vous tous ici qui alliez avoir honte », a-t-il poursuivi.

« Ma petite femme… »

Le retour de Laurent Gbagbo à Mama, son village natal, a été aussi marqué par l’hommage vibrant qu’il a rendu à sa compagne Nady Bamba. L’ancien président a, en effet, demandé aux chefs traditionnels ainsi qu’aux filles et fils du village de remercier Nady Bamba d’avoir été à ses côtés durant son incarcération et son procès à la CPI.

« Ma petite femme Nady, il faut la remercier. Elle a quitté Accra où elle était en exil pour demander l’asile au Pays-Bas pour être toujours avec moi. C’est la Belgique qui lui a accordé l’asile. Elle a bloqué trois jours dans la semaine et elle faisait 400 Km au volant pour venir me voir », a révélé Laurent Gbagbo qui a ajouté : « C’est elle qui me donnait chaque mois de l’argent. Elle m’a aidé à nourrir tous les Africains qui étaient là-bas ».

Selon le chef de terres de Mama Joseph Goli Obou, Laurent Gbagbo devrait se soumettre ce mardi, suivant la tradition bété, à une cérémonie de purification. « En pays bété, lorsqu’un membre de la famille sort d’une situation difficile, on lui fait une purification. Celle-ci consiste à le laver au seuil de sa porte très tôt le matin, avant le lever du soleil, avec une mixture à base de rameaux et de feuilles traditionnelles Kpobrai et Titai », a fait savoir chef Goli Obou.

Serge YAVO