Côte d’Ivoire-Armée: «Ils ont demandé à certains d’entre nous de se soulever pour exiger de nos chefs et de Guillaume Soro, le paiement de 10 ans d’arriérés de prime de guerre à chacun de nous» (les 8400 anciens de «farakôrô»)
Nous les 8.400, avons lu avec étonnement un courrier publié en notre nom sur le portail Abidjan.net par un certain sergent-chef Adama Coulibaly. Nous sommes d’autant plus étonnés que nous n’avons tenu aucune réunion dans ce sens et nous n’avons mandaté personne pour parler en notre nom.
Nous faisons cette déclaration pour répondre au prétendu sergent-chef Adama Coulibaly et éclairer l’opinion publique nationale et internationale.
Nous les 8.400 sergents-chefs issus des Forces Nouvelles, nous tenons à dire clairement que nous n’avons jamais mené des revendications d’ordre politique et, comme toute la Côte d’ivoire en a été témoin, nos mouvements étaient toujours relatifs à l’amélioration de nos conditions de vie, de travail et à notre avancement dans nos grades respectifs. Nous ne nous reconnaissons pas dans le courrier publié par le prétendu sergent-chef Adama Coulibaly et nous doutons même de son existence. S’il existe vraiment, autant il a eu le courage d’indiquer son nom, qu’il dise quel est son matricule et à quelle unité il appartient. Nous pensons qu’il s’agit d’une invention pour nous salir et nous impliquer dans des combats politiques qui nous dépassent.
Nous ne sommes pas des ingrats. Nous reconnaissons que la plupart de nos revendications ont été satisfaites et qu’il reste quelques-unes à régler.
Nous sommes reconnaissants à son Excellence Guillaume Kigbafori Soro, qui nous a élevés au grade de sergents pendant la rébellion et a obtenu la reconnaissance internationale de nos grades lors des accords de Pretoria. Nous sommes reconnaissants également au Président Alassane Ouattara, qui a entendu nos revendications et le remercions pour tout ce qu’il a fait pour améliorer nos conditions de vie, aussi bien matériellement que financièrement.
Nous tenons cependant à marquer notre inquiétude face aux nombreuses tentatives de manipulations dont nous sommes l’objet depuis un certain temps, de la part de militaires gradés se disant missionnés par la Présidence de la République ou le Ministère de la Défense. Ces militaires ont approché certains d’entre nous pour leur demander de se soulever contre nos anciens chefs de guerre et contre notre leader Guillaume Kigbafori Soro, au motif que ces derniers se sont enrichis pendant la rébellion et que nous n’avons rien reçus. Ils ont demandé clairement à certains d’entre nous de se soulever pour exiger de nos chefs et de Son Excellence Guillaume Kigbafori Soro, le paiement de 10 ans d’arriérés de prime de guerre à chacun de nous.
Nous les anciens de « farakôrô », nous tenons à dire à nos chefs, à tous les hommes politiques et à la population ivoirienne que nous ne sommes pas des mercenaires. Nous nous sommes engagés dans le combat pour obtenir la reconnaissance de nos droits dans notre propre pays. Dieu merci, ce combat a abouti. Nous demandons donc aux hommes politiques de nous laisser tranquilles et de tenir l’armée loin de leurs querelles politiciennes. Nous sommes étonnés que depuis la publication de cette lettre, ni notre hiérarchie ni le Ministère de la Défense ne nous ont convoqué pour voir qui était derrière cette action. Pourtant en temps normal, c’est ce qui devrait se passer.
Nous demandons une fois de plus aux hommes politiques ivoiriens de laisser les 8.400 en dehors de leurs querelles car mêler l’Armée à la politique est toujours dangereux pour la nation. Enfin, nous remercions le président de la République et nous l’encourageons à tenir la dernière promesse qu’il nous a faite : celle de donner une villa et une voiture à chacun de nous pour nous récompenser d’avoir gagné la guerre. Nous restons dans l’attente de la satisfaction de cette dernière promesse.
Fait à Abidjan, 22 janvier 2019
Au nom des 8.400, Adama Ouattara, Sergent-chef
1 comment
Ouais! des promesses faites sur on ne sait quelle base qui se respectent dans la poche du contribuable… encore voiture et maison, après on dit on ne sait rien de la rébellion… Ok! allons seulement.