CONSEQUENCES DU COVID-19:  Zoungrana Rasmané, Pdt des bouchers-chevillards,  fait des révélations ( Interview)

Zoungrana Rasmané est boucher-chevillard agréé du District d’Abidjan. Depuis décembre 2019, il assure la présidence de la Coopérative des bouchers, chevillards et auxiliaires d’Abidjan. BETAIL D’AFRIQUE l’a rencontré sur son lieu de travail, à l’abattoir de Port-Bouët, pour échanger avec lui sur les conséquences de la COVID-19 sur son secteur d’activité : nouvelles attitudes professionnelles, actions de sensibilisation, fixation des prix de la viande…Il fait le tour d’horizon et lance un appel aux gouvernants.

 Quelle est la situation des bouchers et chevillards depuis que la maladie COVID-19 est apparue ?

Zoungrana Rasmané ( Z R) : Vous savez que nous les bouchers et chevillards, nous achetons les bêtes pour ravitailler la ville d’Abidjan en viande. Quand le premier cas a été signalé par le gouvernement ivoirien le 11 mars 2020, avec l’instauration du couvre-feu, tout Abidjan pensait que l’abattoir allait fermer. Donc, les populations sont arrivées en grand nombre pour se ravitailler. Cela a occasionné des moments difficiles en termes de ravitaillement. C’est d’ailleurs à ce moment que vous avez vu que le prix du kilogramme de viande avait quelque peu augmenté suite à la fermeture des frontières. On ne savait pas comment faire pour acheminer les animaux vers les abattoirs. Les embouches qu’on avait faites aux alentours de la ville d’Abidjan nous ont permis de ravitailler la ville d’Abidjan. On a quand même enregistré des plaintes relatives à la viande qui était un peu chère. On n’arrivait plus à acheter la viande mais avec les réunions qu’on a eues avec le ministère du commerce et celui de la production animale, nous avons pu faire comprendre nos doléances et nous avons obtenu les arrivages du bétail. Donc aujourd’hui, les prix reviennent à la normale.

A l’arrivée de la COVID-19, quelles sont les dispositions que vous avez prises pour préserver les bouchers et les consommateurs parce qu’il y a le risque de contamination de la viande par une personne malade ?

Z.R : Les premières mesures que nous avons prises, c’est que nous avons arrêté des heures pour l’achat et des heures pour l’abattage ; ce qui n’était pas habituel. A l’entrée du parc à bétail et des boucheries, nous avons déposé des seaux d’eau, du savon et du gel hydroalcoolique qui servent au lavage des mains. Nous avons instruit nos bouchers sur la nécessité du port du cache-nez et du respect de la distance d’au moins un mètre entre le client et le boucher. Nous avons aussi demandé de porter les gants et d’avoir à portée de main du gel hydroalcoolique pour désinfecter les mains du client qui arrive. Donc depuis l’arrivée de la COVID-19, il y a eu un changement de comportement vis-à-vis de nos clients, dans la manière d’exercer nos activités en respectant les mesures barrières mises en place par le gouvernement. Notre organisation a été l’une des premières à accompagner l’Etat dans ce sens et le ministère de la production animale et des ressources halieutiques nous a fait des dons que le directeur (de l’abattoir de Port-Bouët, NDLR) nous a remis. La Fédération nationale et la Confédération ont fait des dons qui nous permettent de contrôler et de sécuriser les entrées et les sorties au niveau de l’abattoir de Port-Bouët.

Comment faites-vous la sensibilisation sur le terrain, afin que vos membres respectent les consignes ?

Z.R : Vous savez, généralement en termes de sensibilisation, les gens ont des difficultés à respecter les règles édictées. Sinon dès que le couvre-feu a été annoncé, le directeur a mené des séances de sensibilisation des acteurs sur les mesures à respecter auxquelles nous avons pris part. Les organisations professionnelles de la filière ont aussi engagé des actions de sensibilisation auxquelles nous avons été associés. Nous-mêmes avons travaillé sur le terrain pour amener les bouchers et les consommateurs à comprendre que la maladie existe bel et bien. Parce que quand on interroge certaines personnes, on se rend compte qu’elles doutent même de l’existence de la maladie. Nous leur faisons savoir que nous qui sommes leurs responsables, nous ne doutons pas et qu’ils n’ont aucune raison de douter. Avec ce que nous disent les gouvernants, nous ne devons pas avoir de doute. Cette maladie est donc …………. ( la suite de l’interview à lire dans BÉTAIL D’AFRIQUE no 004 )

 

 

 

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