Alliance Bédié-Soro/Ange Dagaret (BP du Pdci) s’inquiète: «Bédié-Ouattara est entrain de nous laisser un goût très amer des alliances politiques…», ce qu’il propose
Bédié et Soro en grande pompe à Daoukro!
N’est-il pas beau et bon pour des frères de demeurer ensemble? C’est ce que veulent nous prouver Bédié et Soro à Daoukro. Et j’en suis heureux! Leur image de fraternité, du “grand frère” et du “petit frère” ou bien du “père” et du “fils” marchant, la main dans la main, et faisant quelques pas de danses, a fait le tour du monde à cause des réseaux sociaux. Elle me rappelle du déjà vu et vécu. Elle me rappelle aussi et exactement la visite d’”un jeune frère” à “son aîné” dans cette même ville de Daoukro et presque dans la même ambiance d’accueil et d’hospitalité. Dont la suite est entrain de nous laisser un goût très amer des alliances politiques. Désormais faites de “regrets” et de “si je savais” dans notre pays.
C’est le chien qui se le dit : “ Si je savais qu’après la chasse, le partage allait être ainsi ; nous aurions dû partager avant de partir à la chasse.” Beaux regrets de l’animal de chasse dont le rôle essentiel est de chasser pour son maître et non d’être récompensé. Cet adage colle à la réalité que vit en ces périodes clair-obscur le PDCI-RDA et son président Henri Konan Bédié dans le cadre du RHDP devenu parti unifié. Parce qu’au début de l’alliance RHDP, ce qui vient de se passer, à Daoukro, entre “le fils Soro” et “son père Bédié”, c’était ce qui s’était exactement passé entre “le jeune frère Ouattara” et “son aîné Bédié”.
Entre les deux leaders politiques dits houphouétistes, c’était la belle fraternité, le beau rapprochement, la parfaite entente! De beaux mots dans de belles phrases élogieuses comme ce que nous venons d’entendre “Soro n’est pas un soldat. À la tête d’une armée. Il a gagné la guerre.” Comme, hier, “ce pont à lui tout seul vaut à son bâtisseur un second mandat”.
Aucun nuage noir ne semblait pouvoir obscurcir leur alliance politique qui avait l’air d’être en béton. À tel enseigne que ce n’était plus l’affaire de leurs partis politiques respectifs. Mais c’était d’abord les retrouvailles entre un “aîné”, ancien président de la République et son jeune frère devenu lui aussi président de la République. Ils se la coulaient douce que les partis qui les supportaient n’étaient pas au premier plan. Leurs partis devraient entendre leurs instructions. Ce qui avait fait dire au “jeune frère” et qui avait été amplifié, en son temps, par l’un de ses porte-parole qu’”au PDCI-RDA, ne compte que Bédié”.
Les deux alliés circonstanciels se consultaient, entreprenaient et prenaient les décisions pour laisser leurs partis exécuter. Tout venait d’eux sans que tout ne parte des instances de leur parti. C’était les deux ou rien. Et, c’est lorsque leur lune de miel a commencé par tourner au vinaigre qu’ils ont commencé à mettre leurs partis en avant. Ce qui était déjà trop tard.
Nous espérons que ça ne sera pas ainsi entre ce que “le fils Soro” et “son père Bédié” sont-ils entrain de rééditer, de répéter face à la nation et aux militants du PDCI-RDA. L’on me répondra certainement que Soro n’est pas Ouattara.
Nous ne sommes pas contre le fait qu’un homme politique et d’Etat de la dimension du président Henri Konan Bédié entretienne des relations privilégiées et intimes avec des figures de prou de notre vie politique nationale. Mais cette attitude politique dès qu’elle doit engager la vie politique d’un parti et de nombreux militants, elle doit d’abord s’appuyer sur le parti.
Un serpent nous a déjà mal mordu et son venin est encore dans notre corps épuisé par tant de résistance aux effets du poison. Alors, faisons attention à un simple lacet ou à un verre de terre. Certes quelqu’un laisse ; quelqu’un prend, comme le disent les jeunes. Mais il faut que ça soit le parti qui contrôle la qualité de ce que le chef prend. À bon entendeur ! Salut !
Les militants du PDCI-RDA sont désormais méfiants et avertis. Ils pleurent depuis le 24 décembre 1999, les effets négatifs indélébiles du coup d’Etat. Ils déplorent depuis presque vingt ans les affres d’une opposition politique vraiment très amère, ces derniers temps.
Que DIEU Tout-Puissant nous inspire à nous servir du passé pour construire le présent et engager le futur.
Fait à Cocody, le 19 décembre 2018.
Ange-Romain Dagaret-Dassaud
Membre du BP du Pdci-Rda