Petroci Holding/Des retraités toujours en attente: Le «un poids deux mesures» du DG qui se presse lentement pour payer les droits
143.045 114 millions de francs CFA, c’est le montant cumulé des avantages sociaux des travailleurs de Petroci Holding qui doivent faire valoir leur droit à la retraite depuis 2017, 2018 et 2019. Pour on ne sait qu’elle raison, le dégé de cette société d’Etat au capital non moins négligeable de 20 milliards a décidé de faire languir ses retraités. Le temps pour lui de certainement retrouver sa bonne humeur.
Dans une note interne en date du 29 juillet 2019 sur laquelle le quadrupède a mis la patte, le directeur de la commercialisation des produits pétroliers, assurant l’intérim du Directeur Général Adjoint chargé de l’administration, des finances et des activités commerciales a rappelé au dégé Ibrahima Diaby que les avantages sociaux liés au départ à la retraite sont traités par la décision N° 005 du 20 Mars 2006 de ladite direction générale. Une décision qui court toujours et qui est définie comme suite : Un don de Pétroci équivalant à trois mois de salaire tous avantages inclus, ce qui équivaut à trois fois le salaire brut. Un don spécial du directeur général défini dans la décision N° 005 du 20 mars 2006 selon la catégorie professionnelle puis enfin un cadeau d’une valeur définie par la même décision et toujours selon la catégorie professionnelle de l’employé. Même le directeur qui l’a précédé a jouit de cette décision. Et il en a même eu, pour preuve, les pièces justificatives faisant foi.
Lui-même, Ibrahima Diaby, devrait d’ailleurs voir cette mesure lui être appliquée le jour de son départ à la retraite. Sauf que voilà, Notre directeur a essayé, selon cette note, d’actualiser la décision. Sans grand succès apparemment. Et donc aurait décidé de se presser lentement pour la faire appliquer pour le grand désarroi des retraités. Pourtant, ce ne sont pas les fonds qui manquent. « Ces montants sont logés dans le compte « Provision retraite » à la direction des finances et de la comptabilités », peut-on lire, écrit noir sur blanc dans la note interne à lui adressée. Il suffit seulement que le grand patron de Petroci donne des instructions. Un bien lourd exercice apparemment. Ces dix-neuf employés, les quatre de décembre 2017, les sept de décembre 2018 doivent se demander ce qu’ils ont bien pu faire à leur directeur pour mériter autant de négligence. Disons-le comme ça. Les huit autres de septembre 2019, n’ayant pas encore trop souffert, s’arment déjà de patience. Mais ce n’est pas que cela.
Même dans l’application du « Car plan » qui est une sorte de subvention à l’obtention d’un véhicule pour les employés, le directeur les en fait baver…
«Car Plan» et l’application de la règle du « un poids deux mesures »
Qu’est-ce que le « Car plan » ? Le car plan est une subvention à l’obtention d’un moyen de locomotion pour les employés de la Petroci Holding remboursable sur 3 ans. Pour permettre à tous les employés d’avoir un véhicule pour se rendre facilement au travail. Après apurement du crédit sur les trois ans, deux ans après, l’employé pouvait à nouveau postuler pour un autre « Car plan ». L’entreprise finance pour 60% et l’employé 40%. Pour bénéficier de ce plan automobile, quand tu es un nouvel employé, il faut avoir fait, en principe, un an de façon effective au sein de l’entreprise. Sauf que voilà, depuis décembre 2015 qu’il est au commande de la direction générale, Ibrahima Diaby, en fin économiste, a décidé de faire économiser un tout petit peu l’entreprise qu’il dirige grâce à la non-application de cette politique de « Car Plan » qui fonctionnait très bien avant son arrivée. Ainsi donc certains agents qui ont fait la demande en 2016 ont accusé une fin de non-recevoir de la part de la direction. Raison évoquée, les agents qui partent à la retraite en 2019 ne pourraient pas tenir les modalités de remboursement du « Car plan » qui doit se faire sur 36 mois par prélèvement direct sur leur salaire mensuel. Et pendant que cette offrande était refusée à certains, des proches à lui qui ne disposeraient pas non plus des 36 mois pour s’acquitter du remboursement, en auraient royalement profité. Grâce à quelques faveurs et petites promotions techniques, pour leur permettre d’apurer, dans le temps, et facilement leur quôte part de 40 %. Vous avez dit un poids deux mesures ?
Mais entre murmure et plaintes qui montent au sein de l’entreprise, il faut essayer de rattraper les choses. Le dégé décide donc via une note de service N° 09/2019 du 27 juin 2019, de donner enfin son accord au titre des « Car Plan » 2016, 2017, 2018 non appliqué. Mais par n’importe comment. Mais bien d’accorder ce « Car Plan » au prorata du temps de service restant avant le départ définitif à la retraite de l’agent bénéficiaire. Comme c’est gentil. Mais là encore, tout le monde n’y aura pas droit. Les bénéficiaires tardifs du « Car Plan » trié sur le volet ont dû fortement apprécier. Ainsi donc, ces derniers, 20 au total, en auraient eu pour 1,3 millions ; 1,6 millions ; 2,4millions ; 3,5 millions ; 4,2 millions; 5millions ; 5,6 millions ; 7,5 millions ; 8,3 millions ; 9 millions ; 10 millions ; 12 millions, 13 millions le plus haut montant de prêt. Ceux des proratistes comme on les surnomme désormais au sein de l’entreprise qui ont perçu les prêts de 1, 2 et 3 millions essaient de trouver une stratégie pour se procurer une voiture de bonne qualité à ce montant de prêt. Eh beh n’allez surtout pas demander des conseils au dégé Ibrahima Diaby. Lequel a, pour le reste, fait un bien grand effort en leur accordant maintenant ces prêts presque tardivement insuffisant.
Pendant ce temps, et dans cette grisaille, les 19 retraités qui regardent tous vers la terre sainte d’Arabie Saoudite, d’où leur reviendra leur nouveau dégé, espèrent qu’à son retour, ils pourront rentrer en possession de leurs avantages sociaux…
PEGNIN PRUNELLE (L’Eléphant déchainé n°651)