N’dri Pierre-Narcisse, Porte-parole du Pdci-Rda révèle: «Le PDCI-RDA a un plan d’action pour 2020… Nous souhaitons le retour du président Gbagbo en Côte d’Ivoire et dans le jeu politique»
La 124ème session du secrétariat exécutif du Pdci-Rda s’est tenue, mardi 5 février, au siège du parti à Cocody. A l’issue de cette importante réunion, N’dri Pierre Narcisse, Secrétaire exécutif, Directeur de cabinet du président Henri Konan Bédié, porte-parole dudit parti, a fait le point à la presse.
Monsieur le porte-parole, que doit-on retenir des débats de cette 124e session du secrétariat exécutif?
Nous avons débattu principalement sur deux points. A savoir la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, depuis la date du 26 janvier, date au cours de laquelle, le président du parti a bien voulu recevoir la jeunesse du parti et également le 31 décembre, lorsqu’il recevait les députés, les inspecteurs du parti et les différents membres du conseil économique et social. En deuxième point, nous avons échangé sur la mise en place du comité provisoire de l’instance qui va gérer, fédérer et regrouper l’ensemble des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire.
Vingt-deux partis politiques dont le vôtre ont adressé, récemment, une déclaration au Gouvernement depuis le siège du Pdci à Cocody. Quel commentaire en avez-vous fait ?
La déclaration ne fera pas l’objet de commentaire de notre part. Puisqu’elle contient les éléments essentiels suite à la première réunion convoquée par le Gouvernement sous la haute autorité du Premier ministre qui nous présentait un cadre de travail, méthodologique en deux phases : l’approche par laquelle nous devrions parvenir à la réforme de la Cei. Donc les partis politiques, comme vous l’avez dit, se sont réunis au nombre de 22 au siège du Pdci-Rda et nous avons présenté notre requête. L’actuelle requête met en exergue une exigence fondamentale qui est de parvenir à une concertation élargie qui regroupe et le gouvernement et l’ensemble des partis politiques sans exclusion et la société civile. Et cette concertation nationale permettra à l’ensemble des acteurs de parvenir, dans un consensus général, à une réforme consensuelle de la Commission électorale indépendante. Cette requête a été adressée au gouvernement.
Quel retour avez-vous de cette requête déposée auprès du gouvernement ?
Nous sommes en attente de la réponse du gouvernement.
En ce qui concerne l’identification et l’immatriculation des militants du Pdci-Rda, que doit-on retenir de cette opération qui a démarré sur le terrain ?
C’est un processus qui est en cours. L’engouement existe à ce niveau.
L’actualité a été dominée, ces temps-ci, par des injures proférées par une députée du Rdr à l’encontre de la présidente urbaine de l’Ufpdci. Le Pdci a porté plainte. Quelles autres actions la direction du parti entend mener ?
Notre avocat s’est exprimé sur le sujet. Suite à la plainte qui a été déposée entre les mains du Procureur de la République, nous estimons que cette affaire est pendante devant le tribunal. Là-dessus, nous ne ferons aucun commentaire et je pense que dans les jours qui suivent, nous serons situés là-dessus.
Mais en tant qu’homme politique, comment qualifiez-vous ces propos de la députée Mariam Traoré?
En tant qu’homme politique, je n’ai pas de commentaire particulier à faire, à la seule différence que c’est un acte singulier et qui ne peut pas appeler de ma part un commentaire particulier. Je dis singulier parce que c’est inédit. Dès lors que c’est inédit, l’appréciation échoit à chacun d’entre nous et celui qui peut nous ramener dans un cadre de concertation unique et de vision unique, c’est le Procureur de la République. Et nous sommes soumis à sa décision.
La députée n’a pas encore été interpellée, la session du secrétariat exécutif a-t-elle dénoncé cela ? Avez-vous condamné cette situation ?
Une condamnation de quoi ? Il se donne le temps de l’examen du dossier. La Constitution ni la loi lui donne pas le délai d’appréciation. Pour nous, en ce qui nous concerne, le plutôt serait le mieux dans l’intérêt de la réparation du préjudice fait à Mme Sita Coulibaly.
Monsieur le porte-parole, quel est l’état d’avancement de la mise en place de la Plateforme ?
Son excellence Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda, a bien indiqué que c’est une Plateforme non idéologique et en la matière, c’est une construction qui se fait sur la base des grandes questions de la vie de la nation. Et déjà, il faut noter le fait que le Pdci ait fédéré, aujourd’hui, près 21 formations politiques, ça augure de lendemain meilleur pour la mise en place de cette Plateforme, parce que si nous avons été capables au sein du Pdci-Rda de regrouper 21 formations politiques pour parler d’une seule voix et faire la déclaration, vous êtes d’accord avec moi que la naissance de la Plateforme est une suite logique. Dans les semaines prochaines, nous arriverons à établir cette Plateforme pour mettre en synergie l’efficacité de chacun des partis politiques pour que nous puissions parler d’une même voix sur les grandes questions de la vie de la nation.
Un des leaders politiques, M Affi N’guessan, avait souhaité que cette Plateforme soit mise en place avant fin janvier. Qu’est-ce qui a empêché l’atteinte de cet objectif ?
Ce n’est pas une question de délai. C’est une question d’actualité politique, c’est une question de savoir aborder les questions les unes après les autres et faire en sorte que la Plateforme puisse intégrer, comprendre l’ensemble des questions essentielles. Donc, je vous dis que le processus est en cours. Une des questions essentielles qui concerne la vie de la nation, c’est la réforme profonde de la Cei. Si cette question fondamentale est en train d’être adressée, c’est la preuve que la mise en place effective de la Plateforme n’est pas loin.
Est-ce que cette libération du président Laurent Gbagbo aura un impact rapide sur la mise en place de cette Plateforme ?
Vous savez qu’à la première audience de la 1ère Chambre qui a rendu son délibéré le 15 janvier, le président du parti, Son Excellence Henri Konan Bédié, a salué cette libération immédiate et son acquittement de fait qu’il a fait plus de 7 ans en prison et que c’était suffisamment payé. Mais cette libération qui vient d’être prononcée après qu’il y a un second examen en appel, je pense que nous pouvons encore marquer notre satisfaction parce que recouvrer la liberté pour un homme politique est une chose essentielle et pour nous, ça va participer, disons, à l’apaisement de la vie de la nation, ça va davantage rapprocher les Ivoiriens entre eux et le processus ou la dynamique de la réconciliation telle que nous la souhaitons au Pdci sera chose faite, d’où la libération du président Laurent Gbagbo.
Pendant ce temps, d’autres hommes politiques manœuvreraient pour que Gbagbo reste en dehors de la Côte d’Ivoire ou qu’il reste en résidence surveillée. Est-ce que cela ne va pas contre l’élan de la réconciliation ?
Je vous remercie de poser la question au conditionnel, mais aucun d’entre nous n’a la preuve de ce qui est avancé. Ce que nous souhaitons, c’est le retour du président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et dans le jeu politique. C’est une attente forte des Ivoiriens que nous n’allons pas interpréter autrement.
Concrètement, comment se fera la mise en place des instances de la jeunesse scolaire et estudiantine ?
C’est un comité provisoire qui sera mis en place par nomination et il y aura un président national, appuyé de 6 vice-présidences. Ceux-ci vont représenter chacune des régions et principalement, un vice-président pour la région du sud. Leur mission, c’est de promouvoir les valeurs, les idéaux de notre parti dans les régions où les universités, les grandes écoles et écoles scolaires sont implantées. Donc c’est une action qui va voir le jour très bientôt. Et nous avons préparé des décisions à soumettre à la haute sagacité de notre président du parti. Donc, le Pdci est suffisamment structuré, organisé pour identifier sur les jeunes élèves et étudiants qui seront appelés à porter sur les fonts baptismaux la mise en place de cette organisation. C’est un projet qui va se faire dans l’immédiat, dans les jours prochains.
Avez-vous un appel à lancer aux militants ?
Je leur demande de rester mobilisés et à l’écoute des mots d’ordre du parti puisque nous sortons d’une période où le président du parti a une claire vision de ce que l’année 2019 est une année décisive, il a reçu toutes les forces vives du Pdci-Rda. D’abord, après son discours à la nation le 30 décembre, il a ouvert le bal avec son secrétariat particulier qui est le secrétariat exécutif, ça c’était le 8 janvier, ensuite, il a reçu à déjeuner la presse nationale et internationale où il a évoqué les grandes questions de la vie de la nation et les perspectives de 2019 concernant le Pdci-Rda. Par la suite, il a reçu les vice-présidents du Pdci-Rda le 15 janvier. Il n’a pas arrêté le processus et il l’a achevé le dernier jour de janvier 2019 en recevant les grands corps d’élus de la nation qui représentent le Pdci-Rda à savoir les députés, les sénateurs. Il a reçu également les inspecteurs et ceux qui sont en charge de notre organe de discipline au niveau du parti, également les élus locaux que sont les présidents de conseils de région, les maires accompagnés des membres du Pdci-Rda qui siègent dans la haute instance qu’est le Conseil économique et social. A chacune de ces structures, le président a donné leur feuille de route et leur mission essentielle pour accompagner la vie du parti et de traiter ces grandes questions qu’il leur a transmises, de les traiter en liaison avec le secrétariat exécutif du parti. Et c’est chose faite. A ce jour, le secrétariat exécutif est en train d’examiner ces questions-là et vous verrez, dès la semaine prochaine, des réunions sont programmées au siège du Pdci-Rda pour recevoir chacune de ces instances-là pour leur délivrer la façon dont cette feuille de route devrait être exécutée. C’est pour vous dire que nous avons un plan d’action qui est en cours, le président du parti, Son Excellence Henri Konan Bédié, est à la barre et je pense que nous sommes très loin de tout ce qui se fait comme bruit qui gênerait notre fonctionnement. Le Pdci va à l’essentiel, le Pdci laisse les Ivoiriens apprécier et nous sommes sur cette trajectoire-là et il nous charge de dire aux populations ivoiriennes de rester vigilantes dans tout ce qu’elles font et d’être à l’écoute des mots d’ordre du parti.
Propos recueillis par Gilles Richard OMAEL et D. SORY