L’ancien chef de guerre Amadé Ouérémi, jugé à Abidjan pour des « crimes contre l’humanité » a été condamné, le jeudi 15 avril dernier, à la prison à perpétuité. L’ex-empereur du Mont Péko, forêt classée dans l’ouest ivoirien qu’il occupait illégalement et où il régnait en maître absolu, a été reconnu coupable de 12 chefs d’accusation.
Après le verdict, la réaction de Me Me Roseline Aka Sérikpa, l’avocate commise d’office de M. Ourémi, ne s’est pas fait attendre. « Un procès biaisé ne peut donner lieu qu’à une sentence biaisée. Nous avons eu de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire, de sorte qu’on n’a pas eu de manifestation de la vérité. La vérité étant déjà couverte, on ne peut avoir qu’une sentence pas véridique. Malgré la sentence, je ne pense pas que nous soyons satisfaits », a-t-elle martelé.
Interrogé par un confrère, Issiaka Diaby, président du Collectif des victimes, n’a pas caché sa désolation devant ce verdict qui ne « permet pas l’éclatement de la vérité ». « Pour nous, les colonels Losséni Fofana dit Loss et Coulibaly dit Cool devraient être au tribunal, dès lors qu’ils ont été cités, pour la manifestation de la vérité. Nous avons demandé que ceux-là soient là pour que les responsabilités soient situées », a-t-il déploré.
Les nombreux massacres de populations pour lesquels Amadé Ourémi comparaissait ont eu lieu dans la localité de Duékoué lors de la crise postélectorale 2010-2011 en Côte d’Ivoire. Dans une partie de l’opinion ivoirienne, Amadé Ourémi a été sacrifié car les vrais commanditaires et auteurs sont toujours en liberté.
Sorraya OKAKO