Le président burundais Pierre Nkunrunziza, a tiré sa révérence lundi 08 juin 2020 à l’âge de 55 ans, des suites d’un « arrêt cardiaque », alors qu’il s’apprêtait à quitter le pouvoir après quinze années à la tête du pays. Une présidence marquée par une crise politique meurtrière et l’appauvrissement de la population.
Pendant près de 25 ans, il aura marqué la vie politique Burundaise. De la guerre à la paix, puis à la tension liée à sa troisième candidature à la magistrature suprême en 2015, Pierre Nkurunziza aura décliné des facettes multiples : ancien maquisard condamné à mort, évangéliste fervent, passionné de football, accroché au pouvoir au risque de plonger son pays dans le chaos, « Muhuzu » – « le réconciliateur » – s’est éteint à l’hôpital du Cinquantenaire de Karuzi, dans le centre-est du pays, à l’âge de 55 ans.
La rumeur de son décès ne cessait d’enfler depuis le 8 juin, reprise par des médias en ligne burundais et par la presse belge ; elle circulait jusque dans les cercles proches de certains présidents de la région. L’information a finalement été confirmée, ce mardi, par le gouvernement burundais, qui a annoncé « le décès inopiné » du président sortant à la suite d’un « arrêt cardiaque ».
Dans la nuit du 6 au 7 juin, le président burundais Pierre Nkurunziza « a senti un malaise et s’est vite rendu à l’hôpital de Karuzi pour se faire soigner », détaille le communiqué du gouvernement burundais. Si « son état de santé s’est amélioré » le dimanche, il a été victime d’un arrêt cardiaque dans la matinée du 8. « Une réanimation immédiate a été entreprise par une équipe multidisciplinaire de médecins pendant plusieurs heures avec une assistance cardio-respiratoire », précise encore le gouvernement. Mais, « malgré une prise en charge intense, continue et adapté, l’équipe médicale n’a pas pu récupérer le patient ».
Après l’annonce officielle du décès de Pierre Nkurunziza, son successeur Le général Évariste Ndayishimiye s’est engagé fermement mardi « à poursuivre son oeuvre ». « Je compatis à la douleur de la famille, des militants du CNDD-FDD (le parti au pouvoir) et de tous les Burundais. Il nous laisse un héritage qu’on n’oubliera jamais et nous allons poursuivre son oeuvre de grande qualité qu’il a réalisée pour notre pays, le Burundi », a écrit M. Ndayishimiye dans un message en kirundi, la langue nationale, publié son compte Twitter.
Présenté comme son “héritier” par M. Nkurunziza, qui avait décidé de ne pas se représenter, le général Ndayishimiye, âgé de 52 ans, a remporté la présidentielle du 20 mai, avec 68,70% des voix et attend d’être investir en août pour un mandat de sept ans renouvelable une fois, à la fin du mandat de M. Nkurunziza.
Par Flaure ABOLE