Fonds de prévoyance de la police nationale : 300 policiers retraités réclament plus de deux milliards de francs CFA
Le torchon brûle en ce moment entre des retraités de la police, souscripteurs au Fonds de prévoyance de la police nationale (Fppn) et la direction générale dudit fonds. Le retard accusé par les responsables du fonds pour reverser l’épargne des souscripteurs est la cause de cette discorde.
« Depuis les années 2014 et aujourd’hui 2019, la direction générale du Fonds de prévoyance de la police nationale fait des difficultés pour reverser l’épargne des policiers qui ont souscrit au fonds pour des raisons que nous ignorons encore. Au cours de nos années de service, nous avons choisi de confier notre épargne au Fonds de prévoyance de la police nationale, c’est-à-dire que nous avons eu confiance en notre structure. Mais aujourd’hui, au regard des difficultés que nous rencontrons avec le fonds, c’est un mauvais choix que nous avons fait », a déploré Mathieu Goha, capitaine de police à la retraite et par ailleurs président de l’association des retraités de la police, souscripteurs au fonds de prévoyance de la police nationale. Ces propos, il les a tenus lors d’une assemblée générale extraordinaire de leur association le 28 décembre 2019 à Yopougon. Poursuivant, il a renchéri : « On a épargné notre argent afin qu’au soir de notre départ à la retraite, on prenne cette épargne pour faire face à nos besoins immédiats. Aujourd’hui, le paiement de cet argent est devenu une affaire d’Etat. Et pourtant, il y a des veuves et des orphelins, des personnes malades couchées dans les hôpitaux qui attendent le paiement de cet argent. » Mathieu Goha a également apporté des précisions sur le nombre de policiers pénalisés par ce retard et la somme à payer par le fonds. « Il y a cinq promotions de policiers qui sont concernées par cette situation et une sixième promotion, celle de 2019, qui vient de s’ajouter. C’est environ trois cent policiers retraités qui sont concernés et la somme à payer est estimé à plus de deux milliards F CFA. Et si on prend en compte la nouvelle promotion qui vient de s’ajouter, on peut estimer la somme à payer entre trois et quatre milliards F CFA », a-t-il expliqué.
Contacté par « L’Eléphant », Kadjané Amouyé Jacques, directeur général du Fppn a apporté une réplique. « Les policiers font de la diffamation parce que moi, j’ai trouvé une situation très précaire. Aujourd’hui, nous avons essayé de rééquilibrer les choses. En fait, nous avons trouvé une dette de près de six milliards F CFA. Et c’est en même temps que nous payons la dette que nous payons les policiers. Et c’est ce que nous avons réussi à faire jusqu’à présent. Que les policiers comprennent cela », a-t-il expliqué. Avant de conclure : « En réalité, parmi ces policiers, il y a certains à qui le fonds doit la somme de 300 mille, 400 mille F CFA. Aujourd’hui, je suis en train de négocier et bientôt on va nous donner un peu d’argent, on va les payer et ils vont se taire. Mais est-ce que c’est moi Kadjané qui ai créé la situation d’endettement du fonds ? Je suis venu trouver la situation, je l’ai redressée, jusqu’à amoindrir la dépense. Il faut que les gens reconnaissent au moins cela. Pourquoi les policiers sont aussi ingrats ? Je ne supporte plus ça. Ces mêmes policiers, ils étaient avec les gens qui ont géré le fonds et qui l’ont enfoncé. Et aujourd’hui, ce sont eux qui se plaignent », a expliqué sur un ton colérique le directeur général du Fppn. Message bien transmis.
N.K.