12e Bureau politique du PDCI-RDA : Bédié démonte encore les contrevérités du régime Ouattara-Rhdp et fait plusieurs révélations (Discours intégral)

12e Bureau politique du PDCI-RDA : Bédié démonte encore les contrevérités du régime Ouattara-Rhdp et fait plusieurs révélations (Discours intégral)

Jeudi 19 décembre 2019. 12e réunion du Bureau politique d’après le 12e Congrès. Le président Henri Konan Bédié, encore vigoureux, a donné de grands coups au pouvoir Ouattara-Rhdp. Voici le discours intégral où se mêlent dénonciations, critiques et révélations, du leader de l’opposition le plus craint par Alassane Ouattara, président sortant en 2020.

 

DISCOURS D’ORIENTATION DE SON EXCELLENCE HENRI KONAN BEDIE, PRESIDENT DU PDCI-RDA

-Monsieur le Secrétaire Exécutif, Chef du Secrétariat Exécutif du PDCI-RDA;
-Monsieur le Vice-Président du PDCI-RDA, Coordonnateur des activités des vice-présidents du PDCI-RDA;
-Mesdames et Messieurs les membres du Comité des Sages;
– Mesdames et Messieurs les vice-présidents du PDCI-RDA;
-Mesdames et Messieurs les Secrétaires Exécutifs du PDCI-RDA;
-Mesdames et Messieurs les Inspecteurs;
-Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de Discipline et de l’ordre du Bélier;
-Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique;
-chers Compagnons;
-Chers amis de la presse nationale et internationale,
Bien avant d’entamer notre session de ce jour, je vous prie d’observer une minute de silence pour honorer la mémoire des vaillants militants et personnalités de notre parti rappelés à Dieu ces derniers temps.
Les plus illustres sont RabetKanon, El Hadj Doukoure Moustapha Vice-président du PDCI-RDA  et DIBY Koffi Charles, Vice-président du PDCI-RDA  et président du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC).

Que leurs âmes reposent en paix.

Que les engagements et la détermination, dont ils ont su faire preuve, même dans les moments les plus difficiles, au service de notre Parti, nous rappellent, sans relâche, l’obligation qui s’impose à nous de reconquérir, vaille que vaille, le pouvoir d’Etat en Octobre de l’année prochaine.
Revenant aux conclusions de notre précédente réunion, nous avons adopté la convocation de la présente session pour examiner les modalités de l’organisation de la tenue de la convention de désignation du candidat du PDCI-RDA, à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.

Sur cette question, nous avons donné mandat au Secrétaire Exécutif, Chef du Secrétariat Exécutif du parti, désigné, à l’unanimité par le bureau politique, Coordonnateur de l’organisation de cette convention, de nous proposer, pour examen et adoption, à la présente session:

1-la date de la tenue de la convention d’investiture du candidat de notre parti.

2-le lieu de la tenue de ladite convention;
3-le thème de cette convention;
4-les différentes commissions qui seront chargées de l’organisation pratique de cette convention.

La parole lui sera donnée pour nous soumettre, pour examen et adoption, les conclusions des résultats de ces travaux .

Par ailleurs, nous avons, également, adopté la mise en œuvre d’un ensemble de diligences retracé dans le rapport de présentation du Secrétaire Exécutif du parti.
Au regard de la présentation que vient de faire le Secrétaire Exécutif du parti, je note, avec satisfaction, que celles-ci ont été, pour certaines totalement exécutées et pour d’autres en cours d’exécution sur le terrain.

Au titre de l’ensemble de ces activités , j’attache, particulièrement, du prix à la poursuite et à la finalisation de deux activités à savoir:
1-la sélection, dans les prochains jours, du cabinet de communication de notoriété internationale qui sera chargé de conduire, avec la direction de la communication de notre Parti, le plan et la stratégie de communication du parti, avant et pendant l’élection présidentielle.
Je vous informe que depuis hier, le parti s’est doté officiellement d’une radio et d’une télévision web qui sont des supports essentiels pour véhiculer les messages du parti.

Je remercie les bonnes volontés qui ont œuvré efficacement à leur réalisation. Ils méritent notre reconnaissance qui sera matérialisée prochainement par des décorations dans l’ordre du bélier.

Membres du bureau politique, le plan de communication et la stratégie qui sous-tend les installations, constituent un des atouts de notre victoire à l’élection présidentielle d’octobre 2020.

2-la poursuite et la finalisation, au cours des semaines à venir, du projet de société et du programme de gouvernement 2020-2025.

Il s’agit d’un programme de politique publique conçu sur la base d’hypothèses et d’indicateurs macroéconomiques et micro-économique réalistes.

Pour financer ce programme! Je rappelle que la Côte dispose d’un potentiel fiscal profond à même de faciliter la mobilisation optimale de recettes intérieures découlant de son appareil de production et de création de richesses.

Nous devons nous engager à mettre fin à l’endettement massif de la Côte d’Ivoire et à procéder à une réduction du stock de cette dette qui a franchi le seuil intolérable de 12 000 milliards de francs CFA à fin juin 2019, pour un produit intérieur brut d’environ 23 000 milliards de francs CFA.

Pour cet ambitieux programme de politique publique quinquennale 2020-2025, nous devons nous engager, entre autres, à renouer sur cette période avec une croissance économique soutenue, durable et inclusive, avec comme impact significatif sur:

•la réduction du taux de pauvreté en milieu urbain et rural pour le ramener à moins de 20% à l’horizon 2025, contre un taux de 46,7% à ce jour;

•la réduction du taux de chômage pour le ramener à moins de 25%, contre un niveau actuel situé entre 70 et 90% de la population active, (selon les dernières statistiques de la Banque Africaine de Développement ( BAD);

•l’amélioration des conditions et des modalités de l’autonomisation des femmes en milieu rural et urbain, à travers la création des activités génératrices de revenus, telles que nous l’avions fait de 1994 à 1999.

La réalisation et la finalisation attendue de ces deux activités majeures par notre personnel politique dévolu à ces tâches est à saluer.

Cependant, ces deux activités ne peuvent concourir, efficacement à notre victoire à l’élection présidentielle, que si nous œuvrons, collectivement, à la bonne conduite des opérations d’identification et de recensement des nouveaux majeurs à inscrire sur la liste électorale.

Cette importante tâche incombe aux délégués, aux personnels politiques et aux cadres de toutes les délégations départementales, communales et générales du parti.

J’invite, tous les Vice-Présidents du parti et tous les cadres à s’impliquer efficacement, au niveau local dans la réalisation effective de cette tâche.

C’est vous dire que, tous autant que nous sommes, nous devons nous investir physiquement, matériellement et financièrement pour le succès attendu de cette opération de haute portée.

Vous le savez, cette tâche est précédée de l’acquisition de trois pièces administratives essentielles; à savoir :
-l’extrait de naissance ou le jugement supplétif pour ces nouveaux majeurs,
-le certificat de nationalité de ceux-ci;
-la carte nationale d’identité à établir par ces nouveaux majeurs qui donne droit à l’inscription sur la liste électorale.

En conséquence,
•Vu l’extrême pauvreté de nos populations, dans les zones rurales et même urbaines, incapables pour la majorité d’entre elles de faciliter l’acquisition de la carte nationale d’identité aux nouveaux majeurs.

  • vu, également, le nombre important de ces nouveaux majeurs, environ six millions de personnes; nombre presqu’identique à ceux inscrits, à ce jour, sur l’ancienne liste électorale,

    • Il nous revient d’agir promptement à ce que ces nouveaux majeurs, militants et sympathisants de notre parti, soient effectivement inscrits sur la liste électorale définitive.

    Je voudrais, également, porter à votre connaissance que notre victoire à l’élection présidentielle d’octobre 2020 tire sa source de l’esprit et de la lettre du manifeste adopté le 28 novembre 2019 par les partis membres de la plateforme de la CDRP.

    A travers ce manifeste, nous avons lancé un appel solennel et patriotique aux forces vives de la nation ivoirienne pour qu’elles nous rejoignent pour préserver, comme je l’indiquais, notre pays du chaos et lui rendre l’assurance d’un avenir radieux.

    Chers Compagnons, comment le peuple ivoirien peut-il répondre à cet appel si nous ne nous engageons pas dans l’action politique sur le terrain en venant en soutien financièrement aux populations démunies qui ne peuvent exprimer leur droit de vote que si elles sont inscrites sur la liste électorale?

    Nous ne devons plus tergiverser car, dans 15 jours, soit le 1er janvier 2020,nous entrons dans l’année électorale donc dans la pré-campagne.

    Le retour du PDCI-RDA au pouvoir d’Etat, tel que nous l’avions répété à chacune de nos grandes rencontres se confirme chaque jour.

    En effet, le régime autocratique du parti unifié RHDP, qui a démantelé tous les ressorts de l’unité nationale et de la cohésion sociale, n’a plus rien à proposer au peuple souverain de Côte d’Ivoire.

    Oui! C’est vrai ; presque toutes les promesses faites, depuis 2010, ont été décalées en 2015, puis en 2020, sans jamais les réaliser être réalisées.

    L’émergence de la Côte d’Ivoire promise en 2020, est désormais censurée dans tous les discours des officiels du pouvoir RHDP unifié, sans explication comme si ce noble objectif ne figurait pas en bonne place dans les différents programmes nationaux de développement de 2012-2015 et 2016-2020, qu’ils ont adopté.

    Chers Compagnons, allons désormais à l’essentiel et ne revenons plus sur ces promesses non tenues du pouvoir RHDP unifié qui demeurent vives dans la conscience collective, malgré les annonces erronées de la construction de huit nouvelles universités en Côte d’Ivoire, depuis 2012.

    Chers Compagnons, c’est avec amertume et regret que je note, avec vous, que le pouvoir RHDP, plutôt que de faire son mea-culpa en reconnaissant publiquement son échec au plan de la gouvernance politique, démocratique, économique et social, s’engage, à nouveau, à confisquer le pouvoir d’Etat en octobre prochain, par le biais :
    -d’une commission électorale non indépendante et non consensuelle, inféodée au Conseil Constitutionnel;
    -d’une restriction des libertés publiques, individuelles et collectives, à travers l’interdiction faite au PDCI-RDA, au FPI et à leurs coalitions politiques respectives de tenir le meeting du 21 Décembre 2019 à la place Figayo;
    -de l’installation des commissions électorales locales à l’exclusion des partis politiques de l’opposition significative que sont le PDCI-RDA, le FPI et les partis politiques, respectivement, membres de leurs coalitions;
    -du démarrage des opérations pilotes de production des cartes nationales d’identité dans des zones sous contrôle des maires issus du parti unifié RHDP.

    Nous devons nous opposer fermement à cette forfaiture et à ces pratiques antidémocratiques en usant de tous les recours démocratiques possibles que nous offrent les lois de la république.

    Le peuple de Côte d’Ivoire, dans une large majorité, est exténué et désespéré du fait de la misère sociale et de la faillite de la quasi-totalité des institutions et des services publics devenus la chasse gardée des tenants du pouvoir RHDP unifié, par le biais du phénomène des tabourets, ( leur propriété exclusive), ou par le biais du rattrapage ethnique

    Chers Compagnons, Notre victoire en 2020 constituera l’oxygène vital attendu par le peuple ivoirien.

    Oui! Nous avons l’obligation devant l’histoire de rendre la souveraineté à notre peuple, en mettant fin, au soir de l’élection présidentielle d’octobre 2020:
    1-au recul démocratique constaté dans les atteintes graves aux libertés publiques et individuelles; avec des condamnations arbitraires, en tout genre des militants et personnalités de l’opposition ivoirienne, par un appareil judiciaire en panne d’efficacité; et de volonté d’indépendance!
    2-à l’affaiblissement de notre système éducatif, constaté à travers l’abaissement regrettable du niveau de la qualité de l’enseignement dispensé dans les cycles scolaire et universitaire, avec un personnel enseignants du supérieur et chercheurs spoliés de leur droit légitime de revendication et privé de leur rémunération et autres avantages attachés à leur statut. Oui cela existe à l’université actuellement.
    De même, l’on constate que les laboratoires détruits, lors de la réhabilitation de l’université de Cocody, n’ont jamais été rééquipés, malgré l’investissement annoncé d’un montant de 143 milliards de francs CFA.
    A ce propos, aucune lumière n’a été faite ,à ce jour, sur le montant détourné qui a vu le limogeage précipité du directeur financier du ministère en charge de l’université; à tel point que les travaux théoriques ont remplacé les travaux pratiques, concourant ainsi à la formation au rabais de nos étudiants.

Ce qui se passe dans l’enseignement supérieur contre les professeurs est un scandale, pareil au phénomène des orpailleurs clandestins que j’ai précédemment dénoncé.

Ce scandale doit interpeller chaque ivoirien.
3- nous devons nous opposer à la dégradation et à l’obsolescence des plateaux techniques constatées dans la plupart des centres de santé de référence et au manque d’équipements adéquats dans les centres de santé de premier contact, sources de mortalité accrue en zone urbaine et rurale;
4- nous devons nous opposer à la poursuite du déguerpissement forcé des populations des quartiers précaires, sans recasement préalable de celles-ci et sans dédommagement pour certaines d’entre elles;
5- nous devons nous opposer au chômage des jeunes diplômés et aux souffrances des couches sociales défavorisés, dont les femmes sans capacité d’autonomisation;
6- nous devons nous opposer à la politique agricole excluant la mécanisation et l’option d’une agriculture intensive, avec une amélioration des rendements et de la chaîne des valeurs des produits de rente.

Au regard de ces tristes et douloureux constats, vous convenez, avec moi, que la lutte pour la reconquête du pouvoir d’Etat s’impose à nous, au risque de me répéter, comme une œuvre de salut public dans la restauration des ressorts sociaux indispensables à une vie harmonieuse, de progrès social et de paix pour une Côte d’Ivoire unie et prospère.

Oui!! La Côte d’Ivoire et le peuple ivoirien ont besoin d’un nouvel ordre politique, économique et social que seul le PDCI-RDA est capable de leur offrir dans la dignité et le respect des institutions.

En effet, le pouvoir politique RHDP unifié a totalement échoué; en témoignent les deux faits suivants :

1-la mobilisation clairsemée lors de son meeting du 07 décembre 2019, avec une participation faible de moins de 150 000 personnes, convoyées majoritairement par l’entreprise publique dénommée la Société des Transports Abidjanais ( SOTRA), pour un parti qui dit disposer de plus de 3 750 000 personnes en charge de l’encadrement politique de ses militants.

Dans le même espace, le PDCI-RDA a réussi le 19 Octobre dernier une mobilisation compacte de plus de 1,2 millions de personnes selon les experts en dénombrement des foules; lesquels ne peuvent dénombrer plus de 150 000 personnes pour le meeting du RHDP unifié.

Où sont passées les 3 600 000 autres personnes figurant dans la fameuse base des données du RHDP unifié?
Où sont passés également les militants de base du parti unifié RHDP et combien sont-ils ?

2-la réaction de déception et de dégoût de certains de ses propres militants, abandonnés après le meeting à Yamoussoukro, sans repas et sans la somme de 10 000 Fcfa qui leur a été promise pour être convoyés.

Comme quoi, ce jour-là, la corruption a encore sévi dans les rangs du parti unifié RHDP et les pauvres populations convoyées, ignorant pour la plupart l’objet de leur déplacement, sont réparties peinées, furieuses et révoltées.

En conclusion, que peuvent attendre les ivoiriens, dans toutes leurs composantes, de ce régime RHDP unifié qui ne tient aucune de ses promesses, même dans ses relations avec ses propres militants de base ?

La réponse à cette question est simple; à savoir que nous devons nous mobiliser et convaincre l’ensemble de nos concitoyens que seul le PDCI-RDA est à même de répondre efficacement à leurs légitimes aspirations.

Chers frères et sœurs, nous avons l’impérieux devoir de retrousser nos manches et travailler sérieusement pour remporter le scrutin présidentiel du 31 Octobre 2020 pour le bonheur, la prospérité et la paix définitive et durable pour l’ensemble des populations vivant en Côte d’Ivoire.

C’est sur ces propos d’espoir que je voudrais clore le présent discours d’orientation et inviter Monsieur Maurice KAKOU-GUIKAHUE, Secrétaire Exécutif en Chef du PDCI-RDA et Coordonnateur de l’organisation de la Convention de désignation du candidat du parti à la prochaine élection présidentielle d’octobre 2020, à prendre à nouveau la parole pour nous rendre compte des résultats des travaux préparatoires de ladite convention.

Je vous remercie.

Fait à Abidjan, le 19 Décembre 2019
Henri Konan BEDIE

Président du PDCI-RDA

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