Université FHB Cocody/Révocation du Directeur du Cercom: Le droit sous les bottes d’Abou Karamoko…

Université FHB Cocody/Révocation du Directeur du Cercom: Le droit sous les bottes d’Abou Karamoko…

Il ne règne pas une bonne ambiance au Centre d’Etudes et de Recherche en Communication (CERCOM) de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan Cocody. En cause, la révocation du Directeur du Centre d’Etudes et de Recherche en Communication (CERCOM) par la Présidence de l’Université Abou Karamoko. « L’Eléphant » a essayé d’y comprendre quelque chose.
Dr N’Guessan Julien Atchoua était le Directeur du Centre d’Etudes et de Recherche en Communication (CERCOM) nommé par Arrêté ministériel n°100/MESRS/ CAB du 20 février 2018 jusqu’au jour du 20 septembre 2019 où, la direction de l’Université Félix Houphouët-Boigny a outrepassé ses prérogatives pour installer dans les locaux du CERCOM un nouvel occupant, un collègue au premier directeur, après une passation de charges non ouverte et qui s’est tenue dans la salle du Conseil de l’Université le 19 septembre 2019, en son absence.
Que dit le décret ?
Le professeur Abou Karamoko a-t-il connaissance des textes qui régissent les universités ? Bon, lisons ensemble le Décret n° 2012 du 10 octobre 2012 déterminant les attributions, l’organisation et le fonctionnement des universités signé par le Président de la République, dont une copie certifiée conforme à l’original est signée le 10 octobre 2012 par les doigts du Secrétaire Général du Gouvernement, en son article 31 :
« Les filières de Formation, les Départements, les Instituts, les Centres de Recherche et les Laboratoires sont créés conformément aux engagements définis dans le cadre des contrats pluriannuels. Les Responsables chargés de l’animation et de la coordination des filières de Formation, les Départements, les Instituts, les Centres de Recherche et les Laboratoires rattachés aux UFR sont nommés par arrêté ministériel. Ils ont rang de Sous-directeur d’Administration Centrale. »
C’est donc malgré toutes ces dispositions que la révocation de Dr Atchoua aura lieu.
Paysage avant le passage en force
Le 09 juillet 2019, Dr N’Guessan Julien Atchoua reçoit par l’entremise d’un agent temporaire du CERCOM, une photocopie d’un soit-transmis à l’attention du Doyen de l’UFR Information, Communication et Arts avec pour objet : « Un exemplaire original de la Décision n0 19 082 portant nomination de Monsieur TOA Agnini Jules Evariste en qualité de Responsable du Centre d’Etudes et de Recherche en Communication (CERCOM) de l’UFRICA. Le soit-transmis est signé du Directeur des Ressources Humaines de l’Université Félix Houphouët-Boigny.
Aucune notification orale et écrite n’est faite concernant ce soit-transmis ni aucune information. Il a donc adressé un courrier au Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour l’informer de ce qu’il vient d’observer. Le courrier a été acheminé à la DRH du ministère qui l’a reçu et entendu.
Le 11 septembre 2019, il reçoit officiellement une note signée du Secrétaire Général de l’Université qui dit ; « objet : Passation de charges. Suite à la nomination d’un nouveau responsable du Centre d’Etudes et de Recherche en Communication (CERCOM), par le Président de l’Université, je viens par la présente, vous informer que la passation de charges aura lieu le jeudi 12 septembre 2019, à 15 h00 dans la salle de réunion commune aux UFR de l’EX Flash. Recevez Monsieur le directeur l’expression de mes cordiales salutations ».
Il a reçu un appel du vice doyen N’Goran Modeste chargé de la pédagogie cinq(5) minutes avant la réception de la lettre l’informant d’une lettre qui lui parviendrait dans les minutes qui suivraient et il devrait se préparer à l’exercice d’un bilan moral et financier du CERCOM pour le lendemain à 15h à la passation.
Aucune information ne lui a été adressée avant ce moment. Alors il répond à la lettre dont voici le contenu que le pachyderme a pu obtenir :
« Monsieur le Secrétaire Général,
Faisant suite à votre courrier en date du 11 septembre 2019 m’informant d’une passation de charges ce jeudi 12 septembre 2019, je voudrais, avec votre permission, noter que la nomination du Directeur du CERCOM, que je suis, s’est faite par l’arrêté ministériel n°100./MESRS/ CAB du 20 février 2018 ; que vous trouverez en pièce-jointe.
En outre, jusqu’à ce jour, aucun autre arrêté ministériel, ni même une décision écrite ne m’a été notifié (e) pour signifier ma révocation et mon remplacement par un autre collègue.
Je vous prie par conséquent ; d’accepter que je ne puisse pas me présenter à cette passation de charges pour la Direction du CERCOM.
Recevez, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de mes salutations distinguées.
Ampliations : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Dir Cab MESRS, DRH du MESRS, Président de l’UFHB, Doyen UFRICA ».

A la suite de cette réponse, la passation de charges n’aura pas lieu et le Secrétaire Général de l’Université, son Adjoint et le DRH reçoivent au Bureau du SG l’adjoint et lui-même, pour échanges pendant 2 heures 12 mn. Le message qu’il retient est qu’ils mettront tout en œuvre pour le déguerpir du poste de CERCOM. Ils lui ont également reproché de ne les avoir pas informés spontanément de son agression par les étudiants pendant la grève des enseignants. Il s’est inscrit en faux contre ce sentiment. Il leur a donc donné sa version des faits qui, pour lui, semblait les avoir convaincus. La séparation s’est faite sur un ton convivial.
Le 17 septembre 2019, une rumeur qui sera une information verbale officialisée au Conseil d’Université laisse entendre que le jeudi 19 septembre 2019, une passation de charges sera faite. Au cas où Dr N’Guessan Julien Atchoua ne serait pas présent, un huissier se chargerait de défoncer les portes pour installer le directeur entrant du CERCOM.
Une source fiable a indiqué qu’ils justifieraient la révocation d’une part, par le fait de ne les avoirs pas informés spontanément de son agression sur le campus de l’université et d’autre part, par le fait que pendant le colloque qu’il a organisé en mars 2019, il aurait publiquement déclaré que la direction de l’Université n’aurait pas soutenu financièrement l’activité.
Effectivement, il n’a eu aucun soutien financier de la part de l’Université et cela est su de tous. Quant à la divulgation de cette information, personne ne sait à quel moment cela a été fait.
Les faits sur l’agression et les circonstances administratives qui l’entourent
Le jeudi 30 mai 2019 soir, Dr Atchoua fait l’objet d’une agression sauvage (molestation et dépouillement de biens) devant les locaux du CERCOM à l’Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, par un groupe d’étudiants le jour même de l’organisation du congrès de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).
Alors qu’il fait parvenir un courrier au Président de l’Université et un autre au Directeur de l’UFR Information, Communication et Arts (Ufrica), à la date du 06 juin 2019 afin d’informer la hiérarchie des faits d’agression, il reçoit, le même jour, une lettre de demande d’explication émanant de cette même direction dans laquelle l’on lui reproche de n’avoir pas informé « oralement, puis par écrit… » sa hiérarchie. Dr N’Guessan Julien Atchoua répond à la lettre de demande d’explication.
Notons qu’entre-temps, aucun mot de compassion, ou dans une moindre mesure une lettre de demande d’information pour un collègue et un collaborateur agressé, n’a été adressé par la hiérarchie malgré ses courriers et la circulation de l’information portée par des collègues et des étudiants dans des organes de presse.
Même dans la forme, la circulaire du soit-transmis qui n’a pas été notifiée au concerné mais qui a été remise au chef de Département de communication pour nécessité de diffusion d’informations à l’ensemble des collègues.
La phase finale de la révocation
La phase finale de la révocation entre passation de charges et occupation des locaux du CERCOM. Le jeudi 19 septembre, Dr N’Guessan Julien Atchoua trouve une note signée des doigts du Secrétaire Général de l’Université et glissée sous la porte du bureau qui invite à une passation de charges le même jour à 11h en ces mots :
« Monsieur le Directeur,
Le Jeudi 12 septembre 2019, la passation de charges entre le nouveau responsable du Centre d’Etudes et de Recherche en Communication (CERCOM) et l’ancien n’a pu se faire, compte tenu de l’absence du dernier cité.
Après une séance de travail entre le Secrétaire Général, la Direction des Ressources Humaines et Dr ATCHOUA N’Guessan Julien, Responsable sortant, le vendredi 13 septembre 2019, je viens par la présente vous informer que cette passation aura lieu le jeudi, 19 septembre 2019, à 11h 00, dans la salle de réunion commune aux UFR de l’Ex-Flash.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments distingués ».
Après avoir pris connaissance de la note, il formule automatiquement une réponse à la note du Secrétaire Général avec des ampliations. Lisons :
« Monsieur le Secrétaire Général,
Je viens de réceptionner une note glissée sous la porte du bureau du CERCOM que j’ai à charge de diriger m’invitant à une passation de charges ce jeudi 18 septembre 2019. La note stipule que « Après une séance de travail entre le Secrétaire Général, la Direction des Ressources Humaines et Dr ATCHOUA N’Guessan Julien, Responsable sortant, le vendredi 13 septembre 2019, je viens par la présente vous informer que cette passation aura lieu le jeudi, 19 septembre 2019, à 11h 00, dans la salle de réunion commune aux UFR de l’Ex-Flash. »
Je confirme, Monsieur le Secrétaire Général, que vous m’avez invité par les soins du Secrétaire Général Adjoint à une rencontre le vendredi 13 septembre 2019 en présence des responsables administratifs cités dans la note et de mon adjoint. Cette rencontre nous a permis dans un ton convivial d’aborder plusieurs sujets liés notamment à mon agression, aux activités du CERCOM et d’autres sujets plus personnels.
Sur la question de la passation de charges au CERCOM, je marque que je n’ai nullement signé ou dit que j’étais d’accord pour une quelconque passation tel que pourrait laisser interpréter la note d’invitation à la passation de ce jour.
Pour moi, les questions liées aux respects des procédures de révocation et donc de l’arrêté ministériel dont je suis bénéficiaire et de son abrogation demeurent et je ne saurais me soustraire à ces principes pour une passation de charges.
Je souhaite donc Monsieur le Secrétaire Général, que vous acceptiez une fois encore que je ne puisse pas me présenter à la passation de charges de ce jour pour la Direction du CERCOM.
Recevez, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de mes salutations distinguées.
Ampliations
 Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
 Dir Cab MESRS
 DRH du MESRS
 Président de l’UFHB
 Doyen UFRICA ».
La passation, certainement au vu du refus de Dr Atchoua N’Guessan Julien d’y participer, n’aura pas lieu à 11h. La presse présente et le public invités sont informés par les organisateurs de la passation que la cérémonie n’aura pas lieu en définitive. Vers 13h 30 de ce 19 septembre, une rumeur qui s’avérera une information confirmée indique que la passation sans la presse, le public et le « directeur sortant du CERCOM » a eu lieu en salle du Conseil de l’Université. Dans les instants qui vont suivre, une visite sera faite au bureau par un huissier commis par la Présidence de l’Université et le Vice-Doyen de l’Ufrica M. Goran Modeste (chargé de la pédagogie) en l’absence de Dr Atchoua N’Guessan Julien.
Ce même jeudi 19 septembre 2019, les clés d’accès du bureau ont été remplacées.
Le vendredi 20 septembre 2019, aux environs de 9h30, toujours en son absence, l’installation du « nouveau directeur du CERCOM » est faite dans le bureau qu’occupait Dr Atchoua N’Guessan Julien jusque-là.
Un groupe d’étudiants sera invité à faire sortir les affaires de Dr Atchoua N’Guessan Julien, emballées et acheminées vers d’autres lieux comme la polythèque avec la consigne qu’il n’a plus accès aux locaux et à quelque document que ce soit
Il faut équilibrer le papier…
Le quadrupède tenait à écouter tout le monde avant de faire paraitre son article. Après avoir essayé de joindre oh combien de fois le président de l’université FHB, monsieur Abou Karamoko, sans succès puisqu’il semble qu’il ne décroche pas les appels inconnus, il a appelé le vice-président, monsieur Atta qui a eu la gentillesse de décrocher. Merci professeur !
Suivons leur conversation :
Bonjour Monsieur Atta. Je suis le quadrupède. Je vous appelle pour équilibrer mon papier puisque l’information a fait déjà le tour du monde.
Il s’agit de la révocation de Dr Atchoua N’Guessan Julien.

  • Oui, je connais « L’Eléphant Déchainé ». Mais appelez le président de l’université lui-même. Il est là, donc appelez-le. Quand la tête est là, le genou ne porte pas le chapeau…
    Et le quadrupède de lui dire : « Mais comme il ne répond pas au téléphone, je ne sais pas pourquoi, alors pouvez-vous m’envoyer son numéro ? »
    Le quadrupède est tellement patient, il attend encore… et s’interroge sur l’immobilisme du ministère de l’Enseignement supérieure dans cette affaire.

Antoine EDO

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