Situation sociopolitique en Côte d’Ivoire: Pr Maurice Kakou Guikahué (Pdci-Rda) parle d’Affi N’guessan, du Fpi de Gbagbo, du gouvernement Gon et projette des actions d’envergure
Le secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda, Pr Maurice Kakou Guikahué a fait le point à la presse de la 138e réunion du Secrétariat exécutif qu’il a présidée.
M. le secrétaire exécutif en chef, de quoi a-t-il été question lors de cette 138e Session du Secrétariat exécutif?
D’abord, le secrétariat a entendu le compte rendu des rencontres de zones qui se sont déroulées du 20 juillet au 31 aout 2019, depuis Abidjan en passant par Daloa, Duékoué, Daoukro, Abengourou et Katiola pour la zone Nord. Nous allons continuer sur ce dossier la semaine prochaine parce qu’il y aura un autre secrétariat mardi prochain. Ensuite, nous avons parlé du bureau politique du mois de novembre 2019, dont le rôle est de convoquer la convention pour le choix du candidat du Pdci-Rda. Nous avons également parlé du meeting que l’opposition va organiser et cette fois-ci la date a été arrêtée. Le 14 septembre à 11h au stade Champroux à Marcory. Ce meeting est organisé par le Pdci et tous les partis de la plateforme et par le Fpi-Laurent Gbagbo et la plateforme de EDS. Ensuite, nous avons parlé aussi du meeting que nous allons avoir à Yamoussoukro, le 19 octobre 2019, cette fois-ci sous la présidence du président du parti, dans le cadre de l’anniversaire de la naissance du président Houphouët-Boigny. Et saisir l’occasion, pour présenter le Pdci que les gens disent avoir vidé et qui a disparu. Ce meeting sera étendu à toutes nos délégations. Donc, en même temps que nous ferons le meeting à Yamoussoukro pour le territoire national, les délégations générales de l’extérieur aussi feront des meetings au même moment pour montrer la mobilisation à l’intérieur et à l’extérieur du Pdci-Rda.
N’avez-vous pas parlé de la CEi alors qu’il y a du nouveau depuis ?
La Cei, on n’en a pas parlé parce que nous avons notre position. Nous avons contesté la loi, nous avons dit que la recomposition n’était pas équilibrée, que ça ne répondait pas aux injonctions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Nous avons fait un recours au Conseil constitutionnel qui nous a déboutés, mais comme nous avions épuisé la procédure interne, nous avons fait le recours à Aroucha et actuellement, notre avocat, Me Blessy se trouve en Tanzanie auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Donc, nous avons engagé une procédure. Et pendant que cette procédure est en cours, nous avons reçu une correspondance du gouvernement qui nous demandait de leur choisir un représentant à la Cei. Nous avons dit que n’étant pas d’accord avec cette Cei, nous n’y envoyons personne et nous avons écrit noir sur blanc. Et comme le gouvernement nous avait envoyé une lettre, nous avons écrit également pour dire que nous n’envoyons pas de représentant à cette Cei. Donc, nous n’avons pas débattu de la Cei à cette réunion, parce que déjà, nous avons pris position. Pour nous donc, pour l’instant, il n’y a pas de nouveau en ce qui concerne la Cei.
Le président Affi N’guessan a été reçu par le gouvernement lundi comme si des négociations sont à nouveau ouvertes, quelle est votre appréciation ?
Je ne connait pas la teneur. Nous n’avons pas reçu d’invitation pour de nouvelles discussions. A ce que je sache en lisant le compte rendu, le président Affi et sa plateforme Afd se sont rendus aux discussions avec le gouvernement et là, ils ont demandé deux choses. Un, que le président de la République, prenne une ordonnance pour élargir la recomposition pour la rendre plus équilibrée et ensuite, ils ont demandé que les négociations s’ouvrent sur certains points comme le code électoral, la liste électorale, le contentieux électoral et l’autonomie de la Cei. Donc, continuer encore les discussions. Et dans le communiqué Affi a même dit que les négociations n’étaient pas arrivées à terme. Et la loi a été prise. Si vous demandé au président de prendre une ordonnance, cela veut dire que la loi qui a été votée, ne vous sied pas. Le ministre de la Défense avait dit que dans la journée, il aura une réponse. Pour l’instant, nous ne savons pas quelle réponse, a été donnée. Affi a dit qu’il fallait d’abord que la loi soit modifiée avant qu’il ne propose un représentant dans cette Cei. C’est deux approches différentes. Affi nous avait joint pour dire qu’on envoyait aucun représentant à la Cei et c’est d’un commun accord qu’on a pris la décision. Il était le premier a déclarer, nous aussi, on a déclaré. Mais nous, nous avons fait suivre notre déclaration d’un acte. On a déclaré et on a écrit au gouvernement pour dire qu’on envoie personne. Affi a déclaré, mais il a suivi une autre approche de dire avant d’envoyer notre représentant, changer la loi. Donc, c’est une question d’approche.
Affi N’guessan a-t-il avisé le Pdci-Rda et les autres partis de l’opposition avant de rencontrer à nouveau le gouvernement ?
Affi, il est autonome. On a vu dans les médias qu’il sortait d’une rencontre avec le gouvernement, ce qui est son droit.
Souhaitez-vous que les discussions qui ont recommencé avec Affi s’élargissent aux autres partis de l’opposition ?
Si vous voyez notre position, nous avons dit qu’il fallait discuter autour d’un cadre. Donc notre offre est toujours d’actualité. Pour nous, il n’y a pas eu de discussions. Il faut que les gens comprennent que pour le Pdci, il n’y a pas eu de discussions. D’ailleurs, même Affi qui a discuté a dit que les discussions ne sont pas arrivées à terme et le gouvernement a fait voter une loi.
Certaines personnes estiment que le président Affi torpille l’opposition en allant seul à ces nouvelles discussions ?
Je n’ai pas de commentaires à faire. Le président Affi gère un parti et une plateforme, il est autonome, donc, il conduit les choses selon les intérêts de son parti.
Vous venez de faire une tournée dans les 6 zones géographique du Pdci-Rda. Que doit-on retenir ?
C’est la première tournée. C’était une tournée d’information, parce qu’en 2018, le Pdci a connu beaucoup de péripéties. Il y a eu plusieurs membres du bureau politique, mais tout le monde n’est pas membre du bureau politique. On l’a dit aux délégués, ils ont rendu compte, mais le compte rendu peut ne pas être homogène, comme le processus est terminé, c’est la raison pour laquelle, nous avons pris notre bâton de pèlerin pour aller regrouper les militants zone par zone, pour leur parler, leur faire la genèse de ce qui s’est passé en 2018 et faire le point des décisions que nous avons prises. Nous avons remarqué qu’il y a eu une mobilisation importante. Nous avions à peu près 10 000 personnes auxquelles, nous devions parler. En nous basant sur les signatures de présences, il y a eu à peu près 9400 personnes qui ont signées, alors qu’il y a des gens qui venaient en retard et qui ne signaient pas. Donc, plus de 9000 personnes nous ont écouté, pendant un mois et demi. Sur le plan de la mobilisation, chapeau. Je profite de l’occasion pour féliciter tous les délégués sur le terrain. Ceux qui nous ont reçus, ceux qui ont encadré les militants, qui les ont mobilisés. Ça été vraiment une grande mobilisation. Deuxièmement, les interventions des bases étaient d’un haut niveau. Sans langue de bois, ils ont mis le doigt sur ce que le Pdci vit. Donc, il y avait d’abord la situation du Pdci et la situation nationale. C’est ainsi qu’on a remarqué qu’au Nord, malgré la campagne médiatique du gouvernement, il y a beaucoup de villes et villages qui n’ont pas d’eau et d’électricité. Nous avons les listes. Donc entre la campagne à la télévision et la réalité du terrain, c’est complètement différent, parce que nous avons la situation du terrain et aujourd’hui, on peut faire un débat. Si quelqu’un me dit qu’il y a un château d’eau à tel endroit, je peux lui dire que c’est faux parce que j’ai les documents. Donc, on a appris que ce qui est dit à la télévision, n’est pas souvent la vérité. Ensuite, la communion a été parfaite, ils nous ont écoutés. Et ce que j’ai remarqué, il y a une chaine de solidarité qui s’est formée autour du président Henri Konan Bédié et une adhésion massive, sans équivoque à la politique et à la personne du président Bédié. A tel enseigne qu’en conclusion, les responsables nous ont dit : la convention où nous allons, dites monsieur le secrétaire exécutif, au président que tout dépend de lui. Donc, on a tout remis entre les mains du président. En fait, ces tournées nous ont permis de jauger un peu ce que va être la convention. On a vu aussi que les militants étaient très contents. J’ai remarqué qu’ils étaient très heureux qu’on soit parti du Rhdp. Ça c’était ma grande surprise. Parce que j’ai été l’un des responsables du directoire du Rhdp, on partait les voir, mais ce n’était pas ça. Là, ils se sont exprimés. Ils ne se sont jamais retrouvés dans le Rhdp, parce qu’ils disent que les comportements des uns et des autres, ce ne sont pas des comportements francs et qu’aujourd’hui, ils sont à l’aise d’être Pdci. Quelque soit le nombre qu’ils sont, ils vont se mettre au travail. L’enseignement que je peux tirer de cette tournée, c’est que le président Henri Konan Bédié tient son parti. Comme le capitaine, il est vraiment dans l’eau et la décision qu’il a prise en retirant le Pdci-Rda du Rhdp, ça a été une décision unanimement saluée et pour cela, les militants lui disent merci.
Dans 10 jours, c’est-à-dire le 14 septembre, vous avez un meeting conjoint avec le Fpi. A quelle étape d’organisation êtes-vous ?
C’est bien organisé parce que l’organisation commence par la réflexion. La réflexion est terminée, les commissions également. Les lettres vont partir et à partir de demain, (aujourd’hui) le comité d’organisation va se mettre en branle et bientôt, on va convoquer les journalistes pour annoncer officiellement. Déjà en disant aux militants de s’apprêter fait partie de l’organisation.
Quand vous parlez d’un bureau politique au mois de novembre pour convoquer la convention pour le choix du candidat, que doit-on en entendre ?
Le bureau politique, c’est pour convoquer la convention qui va choisir le candidat. Parce que la convention doit avoir un thème, le lieu, la date et le comité d’organisation, c’est tout ça qui est du ressort du bureau politique.
En conclusion, je voudrais réitérer mes remerciements à tous les responsables politiques du terrain. Secrétaires de section, Jpdci, Ufpdci, Grand conseil, Bureau politique, comité des sages, délégués et leur bureau, les vice-présidents qui se sont impliqués à toutes les étapes. Je leur dit vraiment merci et je leur transmets les félicitations du président, en attendant qu’il le leur dise officiellement lui-même, le 19 octobre. Et qu’en fait le rassemblement du 19 octobre, c’est la synthèse des 6 réunions que je viens de tenir dans les zones. Donc qu’ils se préparent dès maintenant à venir massivement à Yamoussoukro pour la date anniversaire du président Houphouët-Boigny, mais également pour la présentation du nouveau Pdci après le départ de quelques uns. Pour montrer que la masse est restée avec le président Henri Konan Bédié. Donc, je leur demande de s’apprêter dès maintenant, pour venir communier à Yamoussoukro. Ça sera un grand moment qui sera suivi d’un pèlerinage au caveau du président Houphouët-Boigny.
Interview réalisée par Gilles Richard OMAEL et D. Sory