Régionales dans le Gbôklè/Jean-Baptiste Pany (Sénateur) très remonté: «Légré Philippe et son épouse ont voté à la place des électeurs, c’est honteux et dégoutant»
Pany Jean-Baptiste, banquier de profession et Sénateur de la région du Gbôklè, candidat indépendant aux régionales 2018 n’est pas du tout content. Comme il le dit lui-même : «Je ne suis pas malheureux mais victime d’une machination électorale orchestrée par la CEI ». Dans cet entretien, il révèle les irrégularités qui ont entaché le scrutin du 13 octobre 2018 dans les Gbôklè.
La CEI a proclamé les résultats des élections, quel est votre sentiment ?
Merci, j’éprouve un sentiment de honte et de dégout concernant la CEI et de la manière dont elle a piloté les opérations de vote. Depuis la haut jusqu’à Sassandra, ils ont tous été nuls. A l’endroit de l’Administration, c’est également un sentiment dégoutant qui m’anime et cela est déplorable. En tout cas, l’élection s’est très mal déroulée et heureusement qu’on n’a pas eu à déplorer des dégâts matériels et des pertes en vie humaines comme ça a été le cas sous d’autres cieux. Je félicite donc les populations qui ont fait preuve de maturité.
Quelles sont les raisons qui vous motivent à contester les résultats ?
Personne n’est d’accord avec ces résultats ni même la CEI n’est d’accord, mais elle s’est crue obliger de donner ce résultat. Il y a plusieurs faits qui nous poussent à contester ce résultat. Trois semaines avant les élections, des candidats notamment le député Frégbo Basile et monsieur Légré lui-même, se sont arrogé le droit de modifier la composition des agents électoraux avec la complicité du préfet de région et la CEI centrale. Les collaborateurs de Légré et Basile ont été transformés, à l’occasion, en agent électoraux pour conduire le scrutin. Nous avons contesté cela auprès du coordinateur de la CEI centrale, surtout que la CEI ne nous a pas informés. Au vu de ce qui s’est passé, nous avons eu raison de contester. Comment peut-on engager des gens qui n’ont jamais été agents de bureau de vote à la veille des élections pour conduire une opération aussi importante ? L’objectif était d’orchestrer une fraude manifeste. Ce qui s’est passé avec les bourrages d’urnes. Prenons le cas du bureau de vote de Datieville où les résultats ont été annulés parce que le nombre de votant était plus élevé que les personnes inscrites sur le listing. Le manque de stickers sur les bulletins était une volonté manifeste de frauder. Les cas de fraudes sont légions. Dans plusieurs villages comme à Dassioko, c’est monsieur Légré Philippe et son épouse qui ont voté à la place des électeurs. Il a lui-même émargé avec son empreinte sur les listings. En plus des bourrages d’urnes, il y a eu des tripatouillages des résultats comme ce qu’a fait un agent de bureau de vote, Ladji Léonce qui l’a reconnu. Le vote s’est mal déroulé avec une fraude à grande échelle. C’est malheureux et dégoutant.
Face à tout ce que vous dénoncez, que comptez-vous faire ?
Déjà, il faut savoir que nous avons instruit nos avocat, au fin de déposer devant la chambre administrative de la cour suprême un recours en annulation du scrutin dans la région du Gbôklè. Nous espérons avoir gain de cause pour respecter la volonté du peuple du Gbôklè dont le vote a été détourné. Nous profitons pour leur dire de garder leur calme et leur sérénité comme ils ont su le faire jusqu’à maintenant.
Sercom du candidat