Pr Kakou Guikahué, S.E du Pdci-Rda catégorique: «Finies les tergiversations, la liquidation du Pdci a échoué… voici ce qu’on prépare»
A l’issue de la 117ème Session du secrétariat exécutif qu’il a présidée, Pr Maurice Kakou Guikahué, comme d’habitude s’est prêté volontier à toutes les questions visant à éclairer l’opinion en général et les militants du Pdci-Rda en particulier.
Monsieur le Secrétaire exécutif en chef, quels sont les grands points sur lesquels vous avez échangé lors de cette 117ème Session qui vient de se tenir ?
A cette 117ème Session du secrétariat exécutif, nous avons fait le bilan du 6ème congrès extraordinaire qui s’est tenu le 15 octobre dernier à Daoukro. Le secrétariat exécutif s’est félicité du discours d’orientation du président du parti qui était un discours mobilisateur et la satisfaction du secrétariat exécutif du Pdci, c’est que nous avons fini avec les tergiversations. Et aujourd’hui, le Pdci est bel et bien sorti du Rhdp. Il garde son indépendance et le Pdci est en train de préparer avec toutes les forces vives du pays, une plateforme. Donc, la liquidation du Pdci a échoué et nous nous en réjouissons. Il nous appartient maintenant de prendre notre destin en main et de travailler pour que nous puissions aller aux objectifs et comme le président Bédié l’a dit un jour, à la réunion des délégués départementaux, le 11 janvier 2018, un parti politique se crée pour gérer le pouvoir. C’est donc dans ce sens que dorénavant, nous allons. Tous les faux palabres : unifiés, pas unifiés sont derrière nous. On a le cap maintenant sur 2020 en harmonie de tous les militants.
Avez-vous fait le point des dernières élections municipales et régionales ?
Oui, deuxièmement, nous avons fait le point des élections. Mais là, je vais me limiter à quelques points d’autant plus qu’il y a une conférence de presse qui est prévue la semaine prochaine. Ensuite, nous aurons une réunion de tous les élus avec le président du parti, vendredi à Daoukro. Je peux vous donner les résultats provisoires proclamés par la Cei. Nous avons gagné 50 mairies, alors qu’en 2013, au même stade, nous avions gagné 41 mairies. Donc, aujourd’hui, nous avons 9 mairies de plus. Sans tenir compte de l’atmosphère actuelle. Vous êtes en Côte d’Ivoire, vous êtes des électeurs, vous connaissez l’atmosphère qui a entourée ces élections. Au niveau des régions, nous avions 4 régions Pdci, nous en avons 6 aujourd’hui. Donc, le Pdci seul a progressé. Il ne faut pas oublier qu’il y a 7 communes qui sont Pdci, dont tous les militants sont Pdci parce qu’à toutes nos élections, c’est 80 à 90% de voix. Les têtes de listes de ces mairies ont basculé au Rhdp, le dernier jour du dépôt des candidatures. Donc, nous n’avons pas pu avoir la possibilité de désigner de nouvelles personnes. Je peux vous citer ces mairies. C’est Sifié, Treichville, Dimbokro, Tiébissou, Djékanou, Attiégouakro ou c’était des mairies acquises au Pdci, parce que là-bas, tous les électeurs sont Pdci. Il faut tenir compte de cela. Ensuite, les inversions de résultats à Koumassi, à Port-Bouet, à Bassam. Ça nous fait également des mairies et ce qui est notre satisfaction, c’est que dans le corps à corps que nous avons fait, nous avons arraché 6 mairies au Rdr, nous leur avons arraché Aboisso, Arrah, Duékoué, Oumé, Tortiya, en plein cœur du pays sénoufo, nous leur avons arraché cette mairie. Et il y a une autre mairie que je ne cite pas que nous avons arrachée. Donc, la progression est bonne. Quand on voit l’environnement, les intimidations, les menaces, les limogeages, les chantages. Vous savez que mardi dernier, Serge Vremen candidat aux régionales dans le Gontougo a été appelé à la police. Et au moment où je vous parle (ce mercredi vers 20 heures), Mme Cissé Seye Assetou, superviseur aux municipales à Grand-Bassam, pour le compte du maire Georges Ezaley est à la préfecture de police. Pourquoi ? Personne ne sait ce qu’on lui reproche. Elle est assise là-bas. On attend les décisions de la hiérarchie, il n’y a aucun grief contre elle. Tout ça, ce sont les intimidations qui continuent. Donc, malgré cela, voici les résultats que nous avons eu dont nous sommes très contents. Pendant cette période, nous battions campagne, nous organisions des bureaux politiques, nous répondions à la justice et nous organisions un congrès. Et voici les résultats que nous avons eu. De très bons résultats et nous pensons qu’avec le problème de liquidation du Pdci réglé, avec la clarification, on veut maintenant des militants qui s’engagent à militer. J’ai toujours dit que 10 bons militants valent mieux que 1000 faux militants. Donc, même si nous ne sommes pas nombreux, mais engagés, on fera de bonnes choses. Ce n’est pas la peine d’aller avec des gens sur qui, on ne peut pas compter. Et je l’ai toujours dit, vous ne pouvez pas entrer dans un tunnel avec des gens à qui vous n’avez pas confiance. Et le 6ème congrès extraordinaire a été clair. Avant, on parlait de militant actif, le 6ème congrès extraordinaire est allé plus loin : militant actif discipliné pour être candidat. Il y a d’autres décisions, mais vous les apprendrez lors de la conférence de presse, après que le président ait opiné. Parce que nous faisons également d’autres propositions. Le secrétariat a donc fait le point critique. Effectivement, nous pensons que l’espoir est permis et aujourd’hui même, si encore c’était des indépendants qu’on débauchait, ce qui est de bonne guerre, mais encore, on veut débaucher des élus Pdci. Au moment où je vous parle, on est en train d’harceler le maire Pdci de Duékoué pour qu’il rejoigne le Rhdp. C’est anormal. Si le Pdci est faible et qu’on pense qu’on a gagné, mais laissez le Pdci avec sa faiblesse. Pourquoi voulez-vous prendre des élus Pdci ? Même si les cadres vont, les militants sont Pdci. Pour nous, quelque soit la position de la tête de liste de Tortiya, nous considérons que Tortiya est mairie Pdci jusqu’aux prochaines élections.
Les élections viennent de prendre fin, quelle est désormais la place de la réforme de la Cei dans votre combat politique ?
C’est une question prioritaire pour le Pdci. Donc, regardez, vous verrez.
Au niveau d’Oumé, il est question que Mme Touré Aya Virginie du Rdr est en train de travailler à la reprise de l’élection municipale que son parti a perdue ?
Dans tous les cas, les élections se sont bien passées. En tout cas si elle est mauvaise perdante, c’est sont problème. Mais, même si on reprend Oumé 9O fois, on prend sans faute. Sinon, notre candidat a gagné à la régulière. Oumé est constitué de villages et d’agglomérations à 80% favorables au Pdci, mais Mme Touré Virginie dont vous parlez, c’est le Pdci qui lui a donné le poste de député dans le cadre du sacrifice du Rhdp. On a retiré un militant pour la mettre parce qu’on voulait faire le partage à Oumé. Les sénatoriales, on a encore donné à Oumé. Donc, cela veut dire que le Pdci a fait des sacrifices. Mais dès qu’on s’est séparé et qu’on allait chacun à ces élections, on a récupéré la mairie. Prochainement, on récupère la députation. Donc, qu’elle se tienne tranquille. C’est nous qui lui avons donné la députation, donc elle sait qu’elle est député grâce au Pdci. Donc, c’est normal que le maire soit Pdci. Le maire était Pdci, donc, on a repris notre chose.
Avez-vous le sentiment que le congrès a été positif dans tous les sens ?
Dans tous les sens, apothéose, mobilisation, décisions, résolutions, unanimité, vote parfais.
Surtout qu’après ce congrès, il n’y a plus eu d’attaque judiciaire contre le Pdci ?
A non, il y a Jérôme N’guessan qui a fait un recours préalable à l’inspecteur du parti, donc, on répondra à cela. Mais dans tous les cas, le congrès n’a rien à voir avec le bureau politique. Nous sommes allés à un palier supérieur. Celui qui nous trouve là-bas, ce sont des palabres qu’il cherche.
Le congrès est inattaquable ?
C’est inattaquable, un congrès souverain d’un parti politique est inattaquable.
Que dit ce recours de Jérôme ?
Jérôme a été radié provisoirement du Pdci. Depuis le 6 octobre, il n’est plus militant du parti. C’est dire que les assignations qu’il avait faites avant, c’était en tant que militant, il n’est plus militant du Pdci-Rda. Donc, il n’est plus militant du Pdci. Il peut militer partout où il veut. D’ailleurs, il avait créé un mouvement de lutte pour le 3ème mandat pour Alassane Ouattara. On lui a donné la latitude de s’occuper de ça exclusivement. Donc, il n’a plus rien à voir dans nos affaires du Pdci. C’est le prochain congrès qui va opiner pour l’exclure définitivement, mais pour l’instant, c’est une exclusion temporaire, selon les statuts et les règlements intérieurs du parti.
L’une des grandes décisions du congrès extraordinaire, c’était la convention d’investiture, pouvez-vous nous en dire davantage ?
Elle aura lieu en 2019. On ne peut en dire plus. On va la préparer maintenant. La convention se prépare, ce qui est sûre, elle aura lieu en 2019, vous verrez notre candidat, donc soyez patients.
Avez-vous un appel à lancer aux militants ?
Je voudrais leur dire d’être vigilants, alertes, de ne pas céder à lia panique et au découragement. Tous les harcèlements qu’ils constatent, les arrestations, les convocations à la préfecture de police, ce sont des intimidations. En Côte d’Ivoire, quand on a fait des élections, on a le droit de revendiquer sa victoire, mais dans les formes légales et c’est ce que nous sommes en train de faire. Nous pensons que ce sont des intimidations, il ne faut pas que nos militants cèdent.
Propos recueillis par Gilles Richard OMAEL et D. Sory