Pour mater ses opposants en 2020: Ouattara fait passer du simple au double voire au triple le nombre de policiers à Gagnoa, Daoukro, Ferké et Bouaké
Situation politico-sécuritaire/ A 14 mois de la présidentielle Ouattara déploie massivement des policiers à travers le pays Environ 10 000 éléments affectés. Les villes de Gagnoa, Daoukro, Bouaké, Ferké fortifiées…
Des localités jugées « inflammables » ont vu les effectifs passer du simple au double voire au triple.
Un vaste mouvement d’affectation est entré en vigueur depuis, dimanche 18 août 2019, touchant un total de 7 336 fonctionnaires de police, tout grade confondu, si l’on en croit une source proche du ministère de l’Intérieur et de la sécurité. La police est une force permettant d’assurer le respect des lois et de protéger les personnes et les biens, tout en luttant contre les violences urbaines, la délinquance et l’insécurité routière.
Après les Commissaires de police et autres officiers supérieurs, ces récentes affectations multiples touchent principalement des fonctionnaires de police issus des rangs des officiers subalternes et des sous-officiers. Ainsi, capitaines-majors, capitaines, lieutenants, sous-lieutenants, officiers stagiaires, adjudants-chefs major, adjudants-chefs, sergents-chefs et sergents, dont certains totalisent entre quatre à cinq ans à leur poste, ont été mutés ailleurs. Un mouvement qui intervient à quelques 14 mois de l’élection présidentielle prévue pour se tenir au mois d’octobre 2020, date constitutionnelle.
Ce sont les premières affectations de grande ampleur, depuis l’arrivée du chef de l’État, Alassane Ouattara, au pouvoir en 2011. Ce sont 23 capitaines-majors, 266 capitaines, 354 lieutenants, 49 sous-lieutenants, 11 officiers stagiaires, 18 adjudants-chefs major, 339 adjudants-chefs, 2 027 adjudants, 4 634 sergents-chefs et 1 372 sergents qui sont concernés. Aucun service de la police, aucune ville ivoirienne dotée en poste de police, n’a été omis.
Ces affectations ont pour particularité de combler des « déserts » sécuritaires, mais aussi et surtout de renforcer la présence policière dans des zones jugées notoirement sensibles à l’approche de la présidentielle. Avec plus de 150 nouveaux éléments affectés à la préfecture de police, au district et dans les deux commissariats de Gagnoa, la région natale de l’ancien chef de l’État, Laurent Gbagbo, arrive en tête des villes qui ont vu leur socle sécuritaire solidifié.
Outre Gagnoa, le fief de Guillaume Soro, Ferké, ainsi que les villes de Bouaké, Daoukro ont été fortifiées.
A l’ouest, la ville de Duékoué a été bien servie en policiers. Viennent ensuite Didievi, Lakota, Bouaflé, San-Pedro, Yamoussoukro, Daloa, Bongouanou, Korhogo, Odienné, Vavoua, Katiola, Guiberoua, Divo, Mankono, Man, Bouna, Bondoukou et Abengourou, des villes qui s’irritent ou s’enflamment facilement.
L’urgence sécuritaire à l’approche des élections présidentielles a, par ailleurs, poussé Alassane Ouattara et son ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Sidiki Diakité, à étoffer, conséquemment, les effectifs dans les villes d’Assinie, Niablé, Kouto, Minichan, Frambo-Tiapoun, Soubré, Issia, Affery, Ouangolo, Noé, Bonoua, Saïoua, Botro, Niellé, Hiré, Guiberoua, Tanda, Gbéléban et Tingrela.
Il en va de même pour des communes du district d’Abidjan, dont Abobo, Yopougon, Cocody, Port-Bouët, Koumassi et Attécoubé.
La police nationale, faut-il le rappeler, est placée sous l’autorité d’un Directeur général (Dg) nommé en Conseil des ministres.
En 2010, elle comptait un effectif de 143 659 éléments, tous grades confondus. Selon ses missions, elle concourt, sur l’ensemble du territoire, à la garantie des libertés et à la défense des Institutions de la République, au maintien de la paix et de l’ordre public et à la protection des personnes et des biens. Elle protège aussi le pays contre le terrorisme et les atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation.
La police ivoirienne a été fondée en 1961.
Linfodrome.com via Opera news