Les filières du cacao, de l’anacarde, du karité, des fruits et de l’artisanat, sources vitales de revenus pour de nombreux ménages en Afrique de l’Ouest, font face à des défis majeurs liés à la durabilité et au changement climatique. C’est dans ce contexte que la troisième phase du programme Équité a été lancée ce à Abidjan-Plateau.
Cette initiative, portée par Commerce Équitable France (Cef) et Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières (Avsf), bénéficie d’un financement de 8 millions d’euros (environ 7,5 milliards de FCFA). Selon Kreitmann Magali, directrice adjointe de l’Agence française de développement (Afd), cette phase cible particulièrement la filière cacao en Côte d’Ivoire, avec des actions prioritaires sur la déforestation, le travail des enfants et le changement climatique.
Le programme Équité 3 prévoit d’octroyer des facilités financières pour consolider les organisations de producteurs et accélérer leur transition agroécologique. Ces financements permettront à des coopératives agricoles de se conformer aux nouvelles réglementations internationales, notamment le règlement européen sur la déforestation, qui exigera une traçabilité totale du cacao.
Pour accompagner cette transition, un vaste programme de formation en agroforesterie, en cacao biologique et en pratiques durables sera mis en place. Des innovations agroécologiques seront présentées aux producteurs grâce à des partenariats avec l’Anader et le Conseil du Café-Cacao, renforçant ainsi leur capacité à répondre aux enjeux environnementaux.
Selon Edem Komlan, représentante pays d’Avsf, et Julie Still, déléguée générale de Cef, cette troisième phase s’étendra à quatre pays : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin. Le projet, qui s’étalera sur quatre ans, vise également à promouvoir un commerce équitable garantissant des revenus plus attractifs pour les producteurs.
Lors de la cérémonie, Touré Antoine, directeur de l’évaluation au ministère de l’Agriculture, a salué cette initiative, qui s’inscrit parfaitement dans le cadre du Programme national d’investissement agricole (Pnia 2). « Ce projet permettra non seulement de renforcer la résilience des filières agricoles, mais aussi de lutter contre la pauvreté rurale en améliorant les revenus des agriculteurs », a-t-il affirmé.
Cette phase d’Équité promet ainsi de transformer durablement les filières agricoles ouest-africaines tout en renforçant les moyens de subsistance des populations rurales.
Valerie BOUASSAT