C’est avec le cœur meurtri que les victimes des maisons de placement d’argent rappellent au chef de l’Etat sa promesse faite lors de sa campagne électorale en 2010. Ceux-ci demandent à être indemnisées avant la fin du second mandat du président Ouattara.

« Le président Ouattara nous a trahis ». C’est en ces mots que Sidibé Bakari, président de l’association des victimes de maisons de placement d’argent, a entamé sa prise de parole lors d’une rencontre avec les adhérents à son association. C’était le samedi 2 juin 2018, dans la commune de Yopougon. Le président Sidibé Bakari a interpellé le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Pour lui, le président d’honneur du Rdr  n’a pas respecté ses promesses faites lors de sa campagne présidentielle en 2010 et 2015. « Que ce soit en 2010 ou en 2015, nous avons largement participé à la prise du pouvoir du président Alassane Ouattara. Il avait ouvertement promis aux souscripteurs des maisons de placement d’argent de procéder aux remboursements immédiats dès son accession à la magistrature suprême. Nous avons attendus en vain jusqu’à ce jour. A son premier mandat, Ouattara et son entourage nous ont fait comprendre que le chef de l’Etat avait besoin d’un deuxième mandat pour se pencher sur notre situation. Ce qui a été fait. Nous avons voté massivement pour Alassane Ouattara afin de prendre le pouvoir pour la seconde fois. Cependant, il est presque à la fin de son second mandat, nous ne voyons rien. Notre dossier semble ranger au placard pour toujours. Nous dénonçons avec véhémence cette attitude »,a-t-il affirmé. Le président Cissé Sidibé a ajouté par ailleurs que les victimes réclament la somme de 37 milliards de Francs Cfa. « Les victimes sont fatiguées. Nous avons même compté des personnes mortes dans nos rangs et plusieurs malades. Ce sont des gens qui ont tout perdu. Le président Ouattara nous a fait des promesses et il nous a carrément  oubliés », s’est –il plaint. A en croire le président des victimes, le cœur attristé, les nombreuses victimes que compte son association ne savent plus à quel saint se vouer. Pour lui, toutes les voies  recours dans les différentes instances, notamment au tribunal, restent sans suite. Pis, leur rencontre avec la ministre Mariatou Koné a accouché d’une souris. « Nous avons une  rencontre avec la ministre Mariatou Koné, à notre grande surprise à cette rencontre avec toutes les associations de victimes, la ministre a refusé de nous écouter. Mais nous ne baissons pas les bras, nous continuons à mener le combat pour la cause des nombreuses victimes. Nous avons toujours foi. Car nous savons que le président Alassane Ouattara peut faire quelque chose avant. C’est avec  toute notre énergie que nous lui lançons ce cri du cœur. Nous souffrons, nous avons besoin d’aide et c’est le chef de l’Etat qui peut décanter notre situation. », a-t-il déclaré. Pour la circonstance, de nombreuses victimes ont pris d’assaut la salle de conférence du Baron bar de Yopougon lieu de la rencontre.

Parfait ZIO