Or donc il y a longtemps Kablan Duncan joue à double jeu: Les langues se délient…il a émargé à la Primature, sous Aké N’gbo, en pleine crise Rhdp-Lmp
Au moment où l’affaire juridico-politique de l’extradition ou non, de Justin Koné Katinan, porte-parole du président Laurent Gbagbo tend vers son dénouement, et alors que le régime Ouattara tente de le diaboliser en évoquant un «casse» imaginaire de la BCEAO à Abidjan, les langues se délient. Et pointent du doigt l’actuel ministre des Affaires étrangères… qui aurait profité du prétendu «casse». Explications. Selon une source qui à l’époque des faits était membre du cabinet du professeur Gilbert Aké N’gbo, en février 2011, au moment où la crise post-électorale battait son plein, l’actuel vice-président de la République, alors ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, avait adressé une correspondance confidentielle à celui que le Conseil national de la presse (CNP), pour lui réclamer le paiement de sa rente viagère d’ancien premier ministre qui avait été suspendue fin décembre 2010.
Ayant pris connaissance du contenu du message, le professeur Gilbert Aké N’gbo a demandé à l’émissaire de Kablan Duncan qui lui a transmis un «courrier porté», c’est-à-dire, une lettre non enregistrée et remise en mains propres au destinataire, pour ne point laisser des traces compromettantes, les fondements d’une telle requête, pendant que Kablan Duncan et son parti politique, le Pdci-Rda refusaient de reconnaitre la légalité des institutions incarnée par le président Laurent Gbagbo. En réponse, l’émissaire de l’ancien Premier ministre du président Konan Bédié avait évoqué un motif humanitaire. Il a indiqué que son mandant était un grand malade, et les coûts des médicaments et ses soins étaient très élevés. Il a ajouté que Kablan Duncan avait épuisé son épargne en deux mois, et ne pouvait plus supporter financièrement ses soins. Par conséquent, le non-paiement de sa rente viagère l’exposait à un danger irréversible.
Selon la même source, au vu de la correspondance et du plaidoyer pathétique de l’émissaire du dignitaire du Pdci-Rda, Aké N’gbo a sollicité l’avis du président Laurent Gbagbo pour la conduite à tenir, dans la mesure où le budget de la Primature, relativement au contexte de crise et des encaisses de l’ex-Bceao nationalisée, ne prenait pas la prise en compte des dépenses de cette nature. En réponse, le président Laurent Gbagbo, au regard du pronostic vital engagé, a demandé à Aké N’Gbo de faire diligence pour payer avec rappel, la rente viagère de Kablan Duncan qui selon Laurent Gbagbo «a été un grand serviteur de l’Etat et ne devrait pas perdre la vie pour une affaire de vote». C’est ainsi qu’ont été payés par les services financiers de la Primature, en février 2011, à l’actuel ministre des Affaires étrangères de monsieur Ouattara, deux mois de rente viagère pour qu’il ait la vie sauve pendant que le «commando invisible» sévissait &p>Monsieur Duncan au moment où il recevait sa rente viagère (receleur ?) n’ignorait certainement pas que l’argent qu’il a reçu provenait de ce que lui-même appelle aujourd’hui «le casse de la Bceao» (en réalité la réquisition de la BCEAO suite aux manœuvres de la France et de l’UEMOA pour asphyxier économiquement la Côte d’Ivoire) au nom duquel le gouvernement auquel il appartient a engagé une procédure d’extradition contre Justin Koné Katinan…
Notre source révèle aussi que pendant la crise post-électorale, nombreux étaient les cadres du Pdci et du Rdr, pensionnaires de l’hôtel du Golf, Directeurs généraux ou centraux ou encore Présidents de conseils d’administration de sociétés d’Etat, qui ont prétexté des liens de fraternité avec des membres du gouvernement Aké N’gbo pour se faire payer leur indemnité et/ou leur salaire pendant 4 mois. Par ce biais, ils ont ainsi assuré leurs soins de santé et évité la famine à leurs familles respectives, nonobstant leur positionnement politique au Rhdp. Notre source indique qu’une simple consultation des registres de paiements desdites sociétés permettra de révéler, les noms de tous les militants du Rhdp qui accusent aujourd’hui à gorge déployée Justin Koné Katinan et qui ont bel et bien émargé durant la crise postélectorale sur le budget de l’Etat. S’il n’y avait pas de «justice de vainqueurs», ces militants zélés du Rhdp devraient être poursuivis en qualité de co-auteurs du «casse de Bceao» en ce qu’ils ont été «receleurs» des produits de cette activité qu’ils estiment aujourd’hui illégale.
Enfin, selon notre source, même certains militaires qui avaient fait défection pour se retrouver à l’hôtel du Golf auprès de monsieur Ouattara pour combattre les Fds ont continué de percevoir leurs salaires issus du «casse de la Bceao». Le comble, a-t-elle ajouté, c’est que bien qu’étant au Golf, les officiers des Fds transformés le 17 mars 2011 en Frci, remettaient des procurations à leurs chauffeurs ou gardes de corps pour toucher en leurs noms, les primes alimentaires journalières dites «Haut les cœurs» que le président Laurent Gbagbo faisait payer tous les quinze jours depuis 2002, à chaque élément des forces de défense et de sécurité, au titre de l’effort de guerre.
Comme on peut le constater l’argent du prétendu «casse» de la Bceao par Koné Katinan Justin aura bénéficié à tous les ivoiriens que l’on soit pro-Gbagbo ou pro-Ouattara. Il a surtout permis de payer les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat en décembre 2010, janvier, février 2011 et de positionner les salaires de mars 2011. Monsieur Kablan Duncan, qui a bénéficié des fruits du prétendu «casse de la Bceao» et qui a repris goût à la vie, est devenu par la suite, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Ouattara. C’est le gouvernement auquel il appartient qui a instruit le procureur de la République de Côte d’Ivoire pour geler depuis bientôt 17 mois, l’épargne de près 210 personnalités estimées proches de Laurent Gbagbo, y compris Gilbert Aké N’gbo et Justin Koné Katinan. Lui qui n’a pu tenir à l’époque que deux (2) mois, ne se soucie guère aujourd’hui, de la faim ni de la maladie encore moins des conséquences sur le pronostic vital de ceux dont les avoirs sont gelés et des membres de leurs familles respectives.
Ainsi va la nouvelle Côte d’Ivoire du «vivre ensemble», à la recherche d’un consensus politique pour aller à la réconciliation et où l’on rend le bienfait par le mal. Mais comment le ministre Kablan Duncan envisage-t-il la réconciliation avec Bohoun Bouabré, Gnan Raymond, Gomont Jean-Baptiste et les membres de leurs familles respectives ?
Encerclé et bombardé par la France et l’Onuci, le président Laurent Gbagbo continuait de pratiquer la vertu, en nourrissant et soignant des militants du Rhdp qui étaient dans le grand besoin. Il a été déporté à La Haye, et par pure haine, 210 de ses partisans au moins ont leurs comptes bancaires gelés depuis 17 mois, à la grande indifférence des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme si regardantes sur le droit à la vie, et à la satisfaction des besoins vitaux des individus.
In LE NOUVEAU COURRIER