Les chefs de terre de Ouragahio à la presse: «Bédié est là. C’est notre joker pour la danse»…Ce que le chef de Mama a confié au président du PDCI-RDA et sa réponse directe
Ils ont effectué le déplacement de Ouragahio à Abidjan pour saluer le président du Pdci-Rda, SEM Henri Konan Bédié et lui apporter leur soutien ferme dans son combat pour la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. Eux, ce sont les chefs de terre de la tribu « Brouga » de Ouragahio qui est composé de 7 villages.
Reconnaissants de la démarche du président Bédié envers son jeune frère, l’ex-président Laurent Gbagbo, les chefs de terre se sont mobilisés de leur propre chef pour rencontrer, ce jeudi 20 février 2020, le président du PDCI en sa résidence abidjanaise de Cocody. Henri Konan Bédié avait à ses côtés son épouse, Henriette Bédié et le Secrétaire exécutif en chef du PDCI, Maurice Kakou Guikahué.
Donnant les motivations de cette rencontre, Goli Obou Joseph, chef de terre de Mama a dit à la presse: «Nous sommes venus de nous-mêmes. Personne n’imaginait que Bédié allait aller en Belgique pour saluer son jeune frère, Laurent Gbagbo. Il l’a fait, et cela nous réjouit. C’est un geste que nous saluons et qui démontre la grandeur de l’homme. Même si physiquement, Gbagbo n’est pas là, Bédié est là. C’est notre joker pour la danse », a-t-il expliqué avant de révéler le message qu’ils ont transmis au président. Goli Obou Joseph a dit au président Bédié, pendant l’audience, en substance ceci : «Monsieur le président, Excellence, cela fait aujourd’hui 08 ans que notre fils, votre cadet, le président Laurent Gbagbo est incarcéré à la Cour pénale internationale. Dans cet état de tristesse, nous avons vu et appris la mission que vous avez effectuée à La Haye pour la libération de votre frère. Monsieur le président, cela nous va droit au cœur et vous ne pouvez pas imaginez combien de fois nous sommes fiers de vous. Merci Monsieur le président, «lagôh na paihi gnou» (Ndlr, C’est Dieu qui vous bénira).
Excellence, nous comptons sur vous pour que notre fils, votre frère retrouve définitivement la liberté. Nous comptons sur vous pour que la Côte d’Ivoire renoue avec la paix véritable. Nous comptons sur vous, car, en ce moment précis, il n’y a que vous qui pouvez sortir la Côte d’Ivoire de cette situation. Continuez le combat, nous sommes avec vous».
En retour le président Henri Konan Bédié à répondu aux préoccupations des chefs de terre de Ouragahio en ces termes: « Mes chers frères, mes chers parents de la tribu Blouga, Mme BÉDIÉ et moi-même, nous sommes très heureux de vous recevoir, aujourd’hui chez nous à la maison. Mme BÉDIÉ vous a rendu visite là-bas, vous l’avez bien reçue. Vous êtes venus lui rendre visite et me rendre à moi aussi visite. Et je vous accueille avec joie.
C’est dans la tradition de tous les peuples africains, chez les BÉTÉ comme chez les BAOULÉ, que lorsqu’un frère est en difficulté, on va le voir pour l’encourager dans la lutte, dans l’effort pour sortir des difficultés. C’est ce que j’ai fait moi-même en tant que grand frère, en allant voir mon jeune frère, à Bruxelles. Et aussi pour le saluer et l’encourager lui et son petit frère, BLÉ GOUDÉ. C’est tout à fait normal ce que j’ai fait parce qu’il faut aimer son prochain comme soi-même. Voilà le sens de mon voyage là-bas.
J’ai connu LAURENT GBAGBO ici en Côte d’ivoire chez nous. Nous avons travaillé ensemble quand le Président HOUPHOUËT était Président de la Côte d’ivoire et quand moi-même, j’étais Président de la Côte d’ivoire et quand il était aussi Président de la Côte d’ivoire. Tous, pendant tout ce temps , nous avions l’habitude au moins de laisser ceux qui étaient dans l’opposition tranquilles. Et quand il y’avait des problèmes graves, on les appelait pour discuter et voir quelle solution on pouvait trouver.
Aujourd’hui, vous voyez vous-mêmes, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, ceux qui sont au pouvoir ne parlent plus avec l’opposition. S’ils parlent avec l’opposition, c’est un dialogue de sourds. Ils font ce qu’ils veulent. Tout ce qu’ils font est pour leur clan. C’est pour leurs familles. S’il y’a des nominations, dans l’administration de la Côte d’ivoire qui appartient à tout le monde, ils ne prennent que les gens de chez eux. Aussi, s’ils prennent certains des autres tribus, c’est uniquement ceux qu’ils ont achetés. Tout cela avec beaucoup d’autres vexations qui font qu’en Côte d’ivoire, les Ivoiriens sont étrangers chez eux. Et nous voulons changer cela pour que GBAGBO et BLÉ GOUDÉ puissent revenir chez eux, en Côte d’ivoire, dans leurs villages et sur leurs terres natales pour travailler ensemble avec nous, avec tous les ivoiriens. Voilà ce que nous faisons.
Donc vous avez raison. C’est parce-que nous serons au pouvoir que GBAGBO rentrera en Côte d’ivoire pour vivre en paix et travailler ensemble. Donc, je vous donne raison. Si dans la danse, nous n’avons pas de Bagnon, nous allons trouver dans la danse celui qui ressemble à notre propre Bagnon. Et nous voterons pour lui.
Comme il y’a des Jeunes qui n’ont pas de moyens de faire les papiers pour voter, moi même je vais les aider. Je donnerai un million à GUIKAHUE pour aller aider ces personnes pour qu’elles puissent s’exprimer comme citoyens en Côte d’ivoire.
Celui qui vous parle, c’est celui que vous avez, en son temps en 1993, intronisé OURAGA BABRI.
Quand GBAGBO viendra, nous irons tous ensemble fêter.»
Gilles Richard OMAEL