Le chef de junte burkinabè, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a le dos au mur, alors qu’approche le délai de cinq mois qu’il s’est lui-même fixé, pour annoncer des avancées notables dans la lutte contre le terrorisme. Mardi 21 juin 2022, après avoir refusé de libérer le président élu déchu Roch Marc Christian Kaboré, il s’est résolu à le laisser libre, le temps d’un entretien avec lui, sur la crise sécuritaire.
Pour masquer le camouflet, il a aussi fait appel à l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo. « Le Président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a reçu en audience, ce matin les anciens Chefs d’Etat, Roch Marc Christian Kaboré et Jean-Baptiste Ouédraogo. Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et ses deux prédécesseurs à la tête de l’État burkinabè ont échangé sur les questions sécuritaires, la conduite de la Transition et bien d’autres sujets d’intérêt national », a indiqué une note d’information de la Présidence du Faso.
« La rencontre entre ces trois personnalités témoigne de la volonté de réconciliation du Chef de l’État, pour un Burkina uni, déterminé et solidaire dans la lutte contre l’hydre terroriste. Elle traduit la matérialisation de l’appel à l’unité nationale et à la cohésion sociale lancé par le Président du Faso pour plus de cohésion sociale et pour un Burkina réconcilié avec lui-même et son histoire », a rappelé le communiqué.
Une rencontre à trois, sans l’ancien chef d’Etat Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire et condamné par contumace, pour l’assassinat de Thomas Sankara. Une audience pour tenter de sauver la face alors que la situation sécuritaire ne s’améliore pas, en dépit du coup d’Etat militaire et de la promesse des hommes en armes qui contrôlent désormais Kosyam, de mater les terroristes. Une promesse qui avait motivé l’adhésion de nombreux Burkinabè au coup d’Etat contre Rocha Kaboré.
Source : Autre Presse