Les putschistes nigériens ont également affirmé qu’ils riposteront « immédiatement » en cas d’ « agression ou tentative d’agression » de la CEDEAO.
Les putschistes au Niger dirigés par le général Tiani ont déclaré jeudi soir dénoncer plusieurs accords militaires conclus avec la France, qui concernent notamment le « stationnement » du détachement français et le « statut » des militaires présents dans le cadre de la lutte antijihadiste, dans un communiqué lu à la télévision nationale. « Face à l’attitude désinvolte et la réaction de la France relativement à la situation » au Niger, « le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, militaires au pouvoir), décide de dénoncer les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec cet État », a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, membre des putschistes.
La France, qui a évacué 577 de ses ressortissants au Niger mardi et mercredi, compte 1 500 soldats déployés pour la lutte antijihadiste, dans ce pays miné par les violences de ces groupes armés.
Rappel des ambassadeurs
Les militaires auteurs d’un coup d’État survenu il y a huit jours ont également annoncé mettre fin aux « fonctions » d’ambassadeurs du Niger dans quatre pays, dont la France. « Il est mis fin aux fonctions des ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de la république du Niger (…) auprès de la République française », du « Nigeria », auprès de « la République togolaise » et « auprès des États-Unis », indique le même communiqué.
La France, qui semble être la cible privilégiée des militaires au pouvoir, et les États-Unis, deux alliés du président Mohamed Bazoum renversé par le coup d’État, ont dénoncé le putsch. Le président du Nigeria, Bola Tinubu, dirige la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a prononcé des sanctions contre les putschistes au Niger.
L’organisation avait décrété dimanche la suspension des transactions financières et commerciales avec le pays, le gel des avoirs des militaires responsables du coup d’Etat, et a prononcé un ultimatum d’une semaine pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, n’excluant pas le recours à la « force » s’il n’est pas respecté.
Dans le même communiqué, les putschistes ont déclaré à propos des déclarations de la Cédéao que « toute agression ou tentative d’agression contre l’Etat du Niger verra une riposte immédiate et sans préavis des Forces de défense et de sécurité nigériennes sur un de ses membres, à l’exception des pays amis suspendus », faisant allusion au Burkina Faso et au Mali, dirigés par des militaires et avec qui le Niger souhaite collaborer.
Source : autre presse