JUSTICE / DOSSIER SORO.  : Bras de fer à l’horizon entre la Cour africaine des droits de l’Homme et le pouvoir d’Abidjan.  Voici pourquoi

  L’affaire Soro, du nom de l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, pourrait totalement gâter les rapports entre la Côte d’Ivoire et l’Union africaine. De fait, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), basée à Arusha en Tanzanie et de laquelle s’est retiré le pouvoir d’Abidjan  sans préavis d’un an,  n’entend pas abandonner pour autant l’affaire Guillaume Soro.

En effet, l’institution panafricaine avait ordonné à la Côte d’Ivoire, mercredi 22 avril 2020, de suspendre son mandat d’arrêt contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro et de remettre en liberté 19 de ses proches emprisonnés depuis quatre mois.

 La CADHP, qui avait été saisie début mars 2020 par M. Soro et ses proches,  avait aussi exigé  ‘’ à l’Etat défendeur (la Côte d’Ivoire) de surseoir à l’exécution du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro », dans un arrêt publié ce mercredi.

Dans sa décision, la cour avait, en outre, ordonné aux gouvernants ivoiriens de « surseoir à l’exécution des mandats de dépôt » contre 19 proches de M. Soro accusés de complicité à divers degrés, actuellement détenus en Côte d’Ivoire, et leur mise en « liberté provisoire. » 

En réponse à l’arrêt de la CADHP, le gouvernement ivoirien a plutôt durci sa position, en se retirant, mercredi 29 avril 2020, de la Cour africaine basée Arusha, après avoir fait juger et condamner Guillaume Soro à 20 ans de prison ferme, 4,5 milliards Fcfa d’amendes, la confiscation de sa résidence d’Abidjan-Marcory et la privation de  ses droits civiques pour 5 ans.

Aux dernières nouvelles, on apprend, de sources diverses, que Cour africaine des droits de l’homme et des peuples  n’entend pas lâcher l’affaire Guillaume Soro et qu’elle reste saisi de ce dossier au regard de la décision no 003/2014 de cette institution  qui engage les pays membres.

D’un, il est écrit ‘’ qu’un préavis d’un an doit être respecté pour que le retrait d’un pays membre soit effectif’’. De deux,  il est mentionné que la CADHP ‘’conserve sa pleine compétence pour les affaires engagées avant le retrait de ce pays membre’’.

On le voit, la Cour africaine pourrait faire usage de ces dispositions pertinentes pour donner une réponse contraire à la volonté du gouvernement ivoirien. En tout état de cause,  il à croire que dans l’épineux dossier Soro, un bras de fer se profile à l’horizon entre le pouvoir d’Abidjan et la Cour de justice de l’Union africaine (UA). Wait and see.

Par Jacques VANIE

 

 

 

 

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