Jeudi 5 février 2004, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, était reçu à l’Elysée, pour une rencontre de réconciliation avec Jacques Chirac, un an après avoir été reçu par le chef de l’Etat français pour se faire notifier qu’il devait céder l’essentiel de ses pouvoirs à un « gouvernement de réconciliation nationale » et un premier ministre « de consensus » issus des négociations à Marcoussis
Convoqué pour entériner cette « transition » en Côte d’Ivoire, un sommet à Paris, en présence du secrétaire général des Nations unies, était à peine achevé que Laurent Gbagbo fut renvoyé dans son pays. « Je ne viens pas au déjeuner prévu ? », s’était-il alors enquis. « Non, rentrez chez vous et rétablissez l’ordre ! », fut la réponse.
Lors de leur tête-à-tête à l’Elysée, suivi d’un « déjeuner de travail » élargi à une dizaine d’officiels, Jacques Chirac et Laurent Gbagbo devaient se mettre d’accord sur les préalables pour garantir, à l’échéance prévue d’octobre 2005 en Côte d’Ivoire, des « élections libres, transparentes et ouvertes à tous ».
Laurent Gbagbo comptait insister sur le désarmement « rapide et totale » de la rébellion, déjà sous haute surveillance de l’armée française dans son fief du nord, et une « relance vigoureuse » de la coopération française.
De son côté, Jacques Chirac entendait « obtenir des garanties pour la mise en œuvre des réformes prévues dans l’accord de Marcoussis », notamment l’amendement du foncier rural, du code de la nationalité et des conditions d’éligibilité à la présidence ivoirienne.
A.S.