Tous tenaient à assister à la levée du corps du premier ministre Hamed Bakayoko. Le jeudi 18 mars, personnalités, anonymes et badauds se bousculaient à Ivoirienne de sépulture (IVOSEP) à Treichville où se déroulait la cérémonie.
Alassane Ouattara et son épouse Dominique étaient en première ligne. Suivis par plusieurs membres du gouvernement parmi lesquels figuraient les ministres-gouverneurs Augustin Thiam, Beugré Mambé et les ministres Kouadio Konan Bertin, Anne Ouloto, Myss Dogo Belmonde, Bruno Koné, Alain Donwahi…
Dans la foule compacte amassée dans la cour et aux alentours d’Ivosep, étaient visibles des personnalités du monde culturel, artistique et sportif. L’entrée de la salle Félix Houphouët-Boigny dédiée au cérémonial était filtrée. Toutes n’y avaient pas accès. Le préau était réservé pour recevoir celles qui n’avaient pu accéder à la salle.
Encore plus nombreux, étaient les anonymes et les badauds qui ont effectué le déplacement pour témoigner leur sympathie au défunt et exprimé leur soutien à sa famille. Ils étaient tous présents : nantis, modestes, défavorisés, pour dire au revoir au chef du gouvernement qui rejoint ce jeudi Séguéla, la terre de ses ancêtres.
Toutes les catégories et couches sociales étaient réunies à la levée du corps du premier ministre Hamed Bakayoko. Une configuration qui reflétait l’un des traits de caractère de l’illustre disparu : être le lien entre les générations, les forts et les faibles et entre les chapelles politiques.
Tidiane : « Papa, tu nous a tous doublés »
La levée du corps du Premier ministre Hamed Bakayoko était une cérémonie émouvante. Mais elle a gagné en émotion lorsqu’est arrivé le moment de prise de la parole. En la matière, il était difficile de faire plus que Tidiane, fils du défunt, dont le discours a touché en raison de sa forte charge émotionnelle.
Fixant sa mère, ses deux frères et sa sœur, le jeune homme s’est adressé à son regretté père comme s’il l’avait en face de lui. « Papa, tu nous a tous doublés », a lancé Tidiane, dans une salle tétanisée par la tristesse et l’émotion.
Après un tel discours émouvant, il n’était pas étonnant que le porte-parole de la famille Bakayoko se contentât de parler brièvement. « Les grandes douleurs sont muettes », a-t-il déclaré.
La levée du corps du premier ministre Hamed Bakayoko a été officiée par l’Imam de la grande mosquée du Plateau Cissé Djiguiba. Le guide religieux a encouragé la veuve et les orphelins à supporter la perte de l’époux et du père. Il a confié l’âme du défunt à Allah, le miséricordieux, à qui appartient toute vie humaine
Décédé à 56 ans le 10 mars 2021 à Fribourg en Allemagne, Hamed Bakayoko sera inhumé dans la stricte intimité familiale, ce vendredi à Séguéla, après la grande prière.
Serge YAVO