Dans les progrès de la colonisation vers les années 1890, la France envisage la jonction des différents territoires africains en raison de la crise économique et du désir de faciliter la circulation de la main-d’œuvre vers ses autres colonies. Ainsi la colonie de Haute-Volta (nom qui vient de la Volta, fleuve dont la partie supérieure coule dans la région) est créée le 1er mars 1919 dans le cadre de l’Afrique occidentale française (AOF), regroupant des parties des colonies du Haut-Sénégal et Niger, ainsi que des territoires de la Côte d’Ivoire.
Cependant en raison d’une crise économique qui a affaibli l’économie basée sur le coton et pour faciliter l’accès à la main-d’œuvre locale au profit des économies des colonies voisines, la colonie de Haute-Volta est supprimée par un décret le 5 septembre 1932 puis divisée entre la Côte d’Ivoire (partie Sud), le Mali (partie nord-ouest) et le Niger (partie nord-est) et administrée par un gouverneur, portant le titre de lieutenant-gouverneur et d’un conseil d’administration. Cette décision visait notamment à alléger les charges administratives dans un contexte économique difficile, tandis que la Côte d’Ivoire bénéficiait de cette redistribution grâce à la main-d’œuvre voltaïque dont elle avait besoins pour sa production agricole, particulièrement dans les plantations de cacao, café et bois ainsi que la construction de chemin de fer.
Une partie de la main d’œuvre en Côte d’Ivoire travaillant dans des conditions extrêmement difficiles fuyait vers le Ghana pour échapper aux dures conditions d’existence.
Cette suppression suscita une forte opposition parmi les Mossis, attachés à leur unité et à leur chefferie. Le Moogho Naaba, roi des Mossis, dénonça une humiliation et s’engagea dans une lutte politique pour le rétablissement de la Haute-Volta qui va engager des discussions pour le rétablissement de la colonie. Il estime que cette dissolution violait le traité de protectorat de 1897 et qu’il était normal de le rétablir dans ses droits. Il créa ainsi, l’Union voltaïque en 1945 et fait preuve d’un nationalisme prononcé pour unir tous les fils et filles du territoire afin que la colonie retrouve ses limites d’antan.
L’administration coloniale, craignant l’influence du communisme à travers le RDA (Rassemblement Démocratique Africain) au sud du territoire, avait tout à gagner en rétablissant cette colonie, car ce rétablissement permettait de renforcer l’autorité de la chefferie qui était sous leur contrôle et contrer l’expansion de la RDA.
Le 4 septembre 1947, la colonie de la Haute Volta fut rétablie, par un décret présenté par le président du gouvernement dans ses frontières initiales comme territoire d’outre-mer au sein de l’Union française avant de devenir en 1958 la République de Haute-Volta, une république autonome au sein de la Communauté française puis d’accéder à l’indépendance le 5 août 1960. Le 4 août 1984, le pays change de nom pour devenir le Burkina Faso.