Le maréchal Pétain et l’Allemagne signent l´armistice de Rethondes, en forêt de Compiègne, dans le même train que celui de 1918. L’armistice sera immédiatement condamné par la résistance.
L’armistice du 22 juin 1940 est une convention signée en forêt de Compiègne entre le Troisième Reich allemand, représenté par le général Keitel, et le dernier Gouvernement de la Troisième République, dirigé par le maréchal Philippe Pétain et représenté par le Général Huntziger, afin de suspendre les hostilités ouvertes par la déclaration de guerre de la France envers l’Allemagne le 3 septembre 1939, marquées notamment par la bataille de France déclenchée le 10 mai 1940, la fuite de l’armée anglaise et son rembarquement à Dunkerque à partir du 26 mai 1940 et la chute de Paris, déclarée ville ouverte le 14 juin.
L’engagement interallié du 28 mars 1940 qui avait été pris de ne pas conclure de paix séparée avec l’ennemi1 n’empêche pas la signature d’un armistice qui suspend les combats et l’avancée de l’armée allemande, établit les conditions de l’occupation partielle de la France par l’Allemagne, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l’Allemagne.
Du point de vue territorial, il résulte de la convention (en particulier en ses articles 2 et 3) que la France métropolitaine est divisée en deux parties par une ligne de démarcation, la zone occupée par l’Armée allemande et la zone dite « libre ». Un nouveau régime sera instauré en juillet 1940 en France : le Régime de Vichy. En France d’outre-mer, si une majorité des territoires l’acceptent, l’armistice ne sera en revanche jamais reconnu par Félix Éboué qui choisit de continuer le combat et place directement le Territoire du Tchad sous le contrôle de la France libre donnant à celle-ci les attributs légaux d’un État souverain.
L’article 3 reconnaît la souveraineté du gouvernement français sur l’ensemble du territoire sous réserve « des droits de la puissance occupante ». En pratique, la France est divisée en zones à statut différent, les demandes du gouvernement de rentrer à Paris sont toutes repoussées le 7 juillet et la ligne de démarcation devient « une frontière pratiquement étanche ».
Dans la zone occupée, on distinguera immédiatement après plusieurs types de territoires : une zone interdite, au Nord-Est (comprenant notamment deux départements, le Nord et le Pas-de-Calais, rattachés au gouvernorat militaire allemand en Belgique), une « zone réservée » de l’Est où aucun réfugié n’a le droit de retourner ou encore les territoires de l’Alsace et de la Moselle annexés dès le 15 juillet par l’instauration d’un cordon douanier, ainsi que la zone côtière le long des côtes de la Manche et de l’Atlantique. Dans le Sud de la France, l’Italie reçoit également une petite zone d’occupation.
L’entrée en application de cet armistice ne doit se faire qu’après la signature de celui entre l’Italie et la France, signé le 24 juin à 18 h 35. Le cessez-le-feu entre en vigueur six heures après, soit à 0 h 35 le 25 juin 1940.
Une sélection de A.S.