La fête de la République italienne a été créée en 1947 pour commémorer le 2 juin 1946, jour où les citoyens italiens ont été appelés aux urnes. Une élection qui relevait d’un véritable événement en Italie pour trois raisons :
C’est le premier scrutin depuis 1924 car après avoir gagné l’élection cette année-là, Benito Mussolini a instauré la dictature ;
C’est la toute première fois que les Italiennes peuvent voter ;
La convocation aux urnes est non pas un droit mais, comme en Belgique, une obligation. Il faut dire qu’en plus de voter pour élire leurs députés, les Italiens et Italiennes doivent répondre à une question cruciale en 1946 : faut-il conserver la monarchie ou instaurer la République ?
Une division nord-sud entre républicains et monarchistes, comme la Question royale
À l’époque, il a fallu plus d’une semaine pour que les premiers résultats soient annoncés. Mais comme des recours ont été formulés, ce n’est en fait que le 18 juin, seize jours plus tard, que les résultats définitifs sont proclamés : le « oui » à la République l’emporte.
Mais ce référendum révèle une Italie très divisée au plan géographique. En moyenne, il y a 54% de votes en faveur de la République. Mais le Nord a voté aux deux tiers pour la République et dans le Sud, c’est exactement l’inverse : on dénombre deux tiers de citoyens en faveur de la monarchie. En d’autres termes, Milan et Turin sont républicains, Naples et Palerme monarchistes et à Rome, c’est 50/50.
Une division nord–sud en Italie qui s’apparente à celle qui aura lieu quatre ans plus tard en Belgique, en faveur ou non du roi Léopold III. Les résultats du référendum en Belgique sont juste inversés : c’est en majorité le Nord, la Flandre, qui se montre favorable au Roi et le Sud, la Wallonie, vote plutôt contre. Le point commun aux deux situations, c’est que les causes de ces référendums sont à trouver dans la Seconde Guerre mondiale.