17 janvier 1961-17 janvier 2023
Il y a 62 ans, était assassiné de Patrice Lumumba, ancien premier ministre du Congo ex-belge

Après avoir été destitué de son poste et arrêté, le premier premier ministre de la République du Congo (RDC) indépendante, Patrice Lumumba, est exécuté dans la province sécessionniste du Katanga. Cet événement fait suite à la prise du pouvoir à Léopoldville par le chef d’état-major de l’armée, Joseph-Désiré Mobutu, avec l’appui de pays occidentaux, dont la Belgique.

Après que son Mouvement national congolais soit arrivé en tête des législatives de mai 1960, Patrice Lumumba devient le premier premier ministre de la République du Congo (RDC). Considéré comme un homme de gauche radical, sa présence inquiète les puissances occidentales et la Belgique de qui la RDC a acquis l’indépendance le 30 juin. Particulièrement critique à l’endroit du colonialisme, le discours que Lumumba prononce le même jour indispose d’ailleurs le souverain belge, Baudouin 1er. Dès juillet, une violente mutinerie de soldats congolais contre des officiers belges toujours sur place provoque une instabilité qui va vite s’accentuer. Des troupes belges sont envoyées à Léopoldville, la capitale, et au Katanga, une province minière qui déclare son indépendance le 11 juillet sous Moïse Tshombé. Des milliers de Belges s’y sont réfugiés. Lumumba demande de l’aide, notamment aux États-Unis, aux Nations unies et à l’Union soviétique, pour bloquer cette sécession. Des conseillers soviétiques arrivent en RDC alors que les troupes onusiennes sont sur place le 14 juillet. En pleine guerre froide, le recours aux Soviétiques accentue les tensions. Le président Joseph Kasa-Vubu révoque Lumumba le 5 septembre. Puis, le 14, le chef d’état-major de l’armée, Joseph-Désiré Mobutu, prend le pouvoir avec l’appui de puissances étrangères. Assigné à résidence, Lumumba s’échappe, avant d’être arrêté en décembre 1960 puis transféré le mois suivant à Élisabethville, au Katanga. Il y est exécuté le 17 janvier 1961 avec deux autres alliés politiques, en présence de politiciens katangais et de Belges. Cette nouvelle ne sera rendue publique qu’en février. Des partisans de l’ex-premier ministre tenteront une rébellion, mais seront vaincus par les troupes de Mobutu.