Le 20 juin 1963, le « protocole d’accord entre les États-Unis d’Amérique et l’Union des républiques socialistes soviétiques concernant l’établissement d’une liaison de communication directe » est signé à Genève. Cette entente initiale est renouvelée et mise à jour au fil des décennies par des accords subséquents : le 30 septembre 1971, le 17 juillet 1984, le 24 juin 1988, le 2 juin 1990, le 15 octobre 1999 et le 30 octobre 2008.
Cette dénomination de « téléphone rouge » est en réalité un raccourci lexical repris et popularisé par les médias occidentaux, la ligne étant au départ une ligne de téléscripteur, sa supposée couleur rouge symbolisant simplement le fait qu’il s’agissait d’une ligne d’urgence. Cette ligne de communication, reliant la Maison-Blanche au Kremlin, permet par la suite de désamorcer des situations conflictuelles mettant aux prises les deux blocs que sont l’URSS (devenue en 1991 la fédération de Russie) et les États-Unis d’Amérique lors de la guerre froide.
Si un « téléphone rouge » est souvent présenté comme un dispositif permettant de prévenir les crises et l’escalade, sa mise en place peut être faite dans un but essentiellement psychologique et politique : rassurer les populations contre le risque de guerre accidentelle, montrer une amélioration des relations entre deux États et pour ceux-ci, en faire une question de prestige, la ligne de communication directe démontrant l’importance de son pays par rapport aux autres.
Par la suite, d’autres lignes de communications ont été installées dans divers pays : liaisons Inde-Pakistan (2004 et 2011), liaisons Chine-États-Unis (2007 et 2015) et liaison Corée du Nord-Corée du Sud (2018).