À la fin des années 1960 et au début des années 1970, alors que l’Espagne se préparait à se retirer du Sahara occidental, un territoire colonisé par l’Espagne depuis 1860 et qui attisait la convoitise de ses voisins à cause de ses ressources naturelles, particulièrement en phosphates), le Maroc a cherché à faire valoir ses droits historiques et juridiques sur la région en en revendiquant la propriété. L’initiative a fait suite à un avis consultatif de la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui a reconnu l’existence de liens juridiques d’allégeance entre les tribus sahraouies et les sultans du Maroc, mais n’a pas tranché sur la souveraineté, alors le roi Hassan II entreprit une grande « marche verte » en arabe: المسيرة الخضراء (est une grande marche coordonnée par l’armée et le gouvernement marocain, et partie du Maroc le 6 novembre 1975 vers le Sahara Sahara occidental) le 6 novembre 1975 avec lui, une marée humaine de 350 000 Marocains prend le contrôle symbolique du territoire en brandissant le Coran et le drapeau national. Cette marche a conduit aux Accords de Madrid, qui ont officialisé le retrait de l’Espagne et le transfert de l’administration du territoire au Maroc et a permis à l’Espagne de se retirer, tout en conservant ses investissements dans les mines de phosphates. Selon cet accord, le Maroc reçoit deux tiers du territoire (la partie nord) et la Mauritanie l’autre tiers (la partie sud) puis s’est retirée par la suite. Il profitera du départ de la Mauritanie pour annexer la partie sud.
Cet événement historique pour le Maroc a conduit à une évolution de la perception internationale sur la question du Sahara, illustrée par l’ouverture de nombreux consulats étrangers dans les villes de Laayoune et Dakhla et demeure aujourd’hui une fête nationale au Maroc, célébrée chaque année le 6 novembre, et symbolise l’unité nationale et l’attachement du peuple marocain à son intégrité territoriale. Toutefois, l’opposition d’un mouvement indépendantiste, le Polisario, et celle d’autres pays africains (Algérie, Libye), entraîneront un conflit durable.
Audrey Makado
