François Tombalbaye – il changera de prénom pour Ngarta dans les années 1970 – devient président du Tchad lorsque ce pays accède à l’indépendance, le 11 août 1960. Son règne est marqué en 1966 par l’avènement du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat), un mouvement défendant les intérêts du Nord musulman, ainsi que la contestation des Toubous, des nomades noirs.
Cette instabilité entraîne l’implication de troupes françaises aux côtés du gouvernement. La lutte qui se poursuit mine la crédibilité du président qui perd des appuis dans le Sud, d’où il est originaire. Son comportement erratique provoque également des tensions croissantes entre lui et l’armée.
Craignant un complot entre des militaires et des forces extérieures convoitant les richesses tchadiennes, le chef d’État fait emprisonner des leaders, comme le général Félix Malloum, en juin 1973.
L’arrestation du chef de la gendarmerie, Djimé Mamari Ngakinar, et de son aide, le colonel Kotiga Guérina, le 2 avril 1975, incite des militaires à préparer un coup d’État. Ils le mettent à exécution le 13 avril.
Le palais présidentiel de la capitale, N’Djamena, est occupé et Tombalbayé tué. Des leaders emprisonnés sont libérés, la Constitution est suspendue et l’Assemblée nationale dissoute. Après une courte transition, Malloum est placé à la tête de la junte, le Conseil supérieur militaire, le 15 avril, avant de devenir président.