L’autorité du président de la Haute-Volta, Sangoulé Lamizana, est minée par des problèmes économiques et un conflit de travail majeur qui perturbe le fonctionnement du pays. Le 25 novembre 1980, il est renversé sans effusion de sang par un Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) qui porte Saye Zerbo au pouvoir.
Sangoulé Lamizana accède à la présidence en janvier 1966, à la suite d’un soulèvement populaire et d’un coup d’État. Il était auparavant chef d’état-major des forces armées. Après une décennie au pouvoir, il fait adopter une nouvelle Constitution en 1977. Elle est suivie par des élections qui se soldent par sa victoire au deuxième tour contre Macaire Ouédraogo. La situation économique de la Haute-Volta, exacerbée par des sécheresses, demeure difficile, forçant le recours à l’aide internationale. Le gouvernement fait aussi face à la contestation du mouvement ouvrier. À l’automne 1980, les professeurs entreprennent une grève qui dure deux mois. Plusieurs autres secteurs du pays sont également affectés, notamment les hôpitaux. Le 12 novembre, une motion de non-confiance est votée à l’endroit du président Lamizana. Deux semaines plus tard, le 25 novembre, il est renversé par un coup d’État effectué par des militaires réunis au sein du CMRPN. Le colonel Saye Zerbo, un ex-ministre des Affaires étrangères, devient le chef de l’État. La Constitution est suspendue, mais le CMPRN en vient à des ententes avec les unions ouvrières. Par contre, la situation va se détériorer par la suite. Zerbo sera renversé à son tour en novembre 1982 par un autre coup d’État qui porte le major Jean-Baptiste Ouédraogo et son Conseil de salut populaire au pouvoir. Pour sa part, Lamizana sera jugé en 1984, puis acquitté. La même année, la Haute-Volta deviendra le Burkina Faso.