Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités de la République démocratique allemande (RDA) érigent une enceinte fortifiée sur la ligne qui sépare à Berlin leur zone, sous occupation soviétique, des zones sous occupation américaine, anglaise et française.
Des policiers et des ouvriers dépavent à la hâte les accès routiers entre la zone d’occupation soviétique, aussi appelée Berlin-Est, et les autres zones, ou Berlin-Ouest. Ils tendent des barbelés, creusent des fossés et entament la construction d’un mur en béton. Dans le même temps, les liaisons ferrées sont aussi coupées.
Dans les jours et les semaines qui suivent, à la stupéfaction du monde occidental, les autorités est-allemandes parachèvent le travail en murant les fenêtres et les portes des constructions situées sur la ligne de démarcation.
Les médias de l’Ouest baptisent spontanément cette initiative de « Mur de la honte ». Le « mur » court sur 43 km à Berlin même et sur 112 km dans les autres parties de la RDA. Il met une touche finale au « rideau de fer » dont Churchill dénonçait la mise en place dès la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le gouvernement communiste de l’Allemagne de l’Est veut, grâce à lui, empêcher ses ressortissants de fuir vers Berlin-Ouest et, au-delà, vers la République fédérale allemande, où démocratie rime avec prospérité.
Il faut dire que, depuis la scission entre les deux Allemagnes, en 1949, pas moins de 3 millions de personnes, soit 20% de la population de la RDA, ont fui vers l’ouest. Le mur va démontrer son efficacité de ce point de vue car, de sa construction à sa chute, le 9 novembre 1989, on évalue à 5 000 seulement le nombre de personnes qui parviendront encore à passer à l’Ouest au risque de leur vie… 239 échoueront et seront abattues par les « vopos », ou garde-frontières, postés dans les miradors.
Source : herodote.net