Premier président russe élu par la population peu avant la dislocation de l’Union soviétique (URSS), en 1991, Boris Eltsine connait un mandat difficile. Sur le plan économique, il supprime le contrôle gouvernemental sur les prix des denrées qui augmentent substantiellement. Malgré sa décision de compenser en augmentant le salaire minimum, le mécontentement persiste. Ses politiques de libéralisation rapide et d’austérité auraient contribué à réduire l’inflation, mais l’important déficit et la décroissance du produit intérieur brut sont problématiques. De plus, les forces russes sont embourbées dans le conflit en Tchétchénie depuis la fin de 1994. Les opposants d’Eltsine connaissent du succès aux législatives de décembre 1995. Aussi, quelques mois avant l’élection présidentielle du 3 juillet 1996, les chances de réélection du président, dont la santé est fragile, semblent faibles. Mais lors de sa campagne, il a l’appui de proches, d’oligarques ainsi que des médias qui l’aident à améliorer son image, en plus de rappeler avec des publicités les malheurs liés au passé communiste de l’URSS. Promettant d’augmenter les dépenses sociales, de pacifier la Tchétchénie et d’abolir la conscription, Eltsine progresse dans les sondages. Son principal adversaire, le communiste Gennadi Ziouganov, est bien organisé et populaire dans les régions, mais son refus de modérer sa plateforme ne lui permet pas d’élargir sa base. Il ne peut non plus rivaliser avec les ressources financières et médiatiques d’Eltsine. Celui-ci déjoue les pronostics le 16 juin 1996 en obtenant 35,8 % des voix contre 32,5 % pour Ziouganov. Troisième avec 14,7 %, Alexandre Lebed se rallie au président qui le nomme à la tête du Conseil de sécurité. L’ex-leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev récolte pour sa part 0,5 % des suffrages.
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