Présentée sous la forme d’un projet de loi constitutionnelle avec le soutien du chef de l’État Jacques Chirac et du Premier ministre Lionel Jospin, la réforme vise à réduire la durée du mandat du président de la République française en remplaçant le septennat, instauré en France en 1873, par le quinquennat.
Alors qu’il y était initialement hostile, Jacques Chirac se résout en juin 2000 à accepter le dépôt d’un projet de loi sur le sujet. Il était pressé en ce sens par son prédécesseur Valéry Giscard d’Estaing, dont il ne retient cependant pas l’idée du mandat renouvelable une seule fois. De son côté, le chef du gouvernement socialiste, qui se refusait à relancer le débat sur le quinquennat en pleine troisième cohabitation, soutenait cette mesure depuis la campagne présidentielle de 1995.
Après l’adoption du texte par le Parlement, le président de la République privilégie l’organisation d’un référendum à la convocation du Congrès (Assemblée nationale et Sénat). Une large partie de la classe politique se prononce alors en faveur du « oui ». À l’inverse, l’extrême droite, une partie de la droite et du centre droit ainsi que quelques personnalités de gauche plaident pour le maintien du septennat. Une des principales craintes exprimées par les opposants au quinquennat est l’émergence d’un régime présidentiel.
Appelés à répondre à la question « Approuvez-vous le projet de loi constitutionnelle fixant la durée du mandat du président de la République à cinq ans ? », les électeurs se prononcent pour le « oui » à une large majorité (73,2 % des suffrages exprimés), mais dans un contexte d’abstention (69,8 % des inscrits) et de bulletins blancs ou nuls (16,1 % des votants) records.
Appliqué pour la première fois à la suite de l’élection présidentielle de 2002, le quinquennat aurait, selon de nombreux constitutionnalistes, accru la « présidentialisation » du régime commencée avec l’élection du Président au suffrage universel direct. Cette tendance résulterait du vote en 2001 de l’inversion du calendrier électoral — l’élection présidentielle se tient juste avant les élections législatives et non l’inverse, afin de donner au président de la République une majorité cohérente à l’Assemblée nationale — et du renforcement du fait majoritaire en découlant.