Il y a 124 ans, le lundi 21 août 1911, La Joconde est volée par Vicenzo Peruggia, un ancien vitrier italien ayant travaillé au musée du Louvre. Vers 7 heures du matin, il entre dans la salle des peintures et vole le tableau, plus petit et plus facile à emporter que d’autres œuvres. Le peintre Louis Béroud doit en faire une copie le lendemain. Sauf que lorsqu’il arrive au musée, le cadre manque sur le mur auquel il est censé être accroché.
Le vol provoque un véritable séisme. L’enquête mobilise une soixantaine d’agents, le directeur du musée démissionne. Très médiatisé, cet évènement est celui qui rend La Joconde populaire auprès du grand public, elle acquit un statut de star.
Cachée sous le lit du voleur, puis dans une armoire en bois pendant plus de deux ans, elle n’est pas retrouvée par les enquêteurs. Ces derniers soupçonnent à tort des experts du marché de l’art d’avoir commis l’acte : ils vont jusqu’à penser qu’Apollinaire ou Picasso sont coupables.
Un vol patriotique ?
Selon le petit-fils du bandit, il aurait volé La Joconde par esprit de provocation, pour se venger des nombreuses œuvres d’art volées en Italie par Napoléon Bonaparte. Le 10 décembre 1913, Peruggia prend contact avec un antiquaire italien ainsi que le directeur des offices de Florence. Ce dernier n’hésite pas à dénoncer le malfaiteur aux autorités hexagonales. Le tableau est ainsi restitué au Louvre en 1915, même si le motif du vol plaît au peuple transalpin.
La peine qu’inflige l’Italie au voleur l’illustre bien : il n’est condamné qu’à un an et un mois de prison. Vicenzo Peruggia était alcoolique, malade et paranoïaque en raison de la xénophobie anti-italienne qu’il a subi en France. Il avait été arrêté à deux reprises pour vol, port d’armes et séjour illégal.
Depuis cette affaire, La Joconde est bien protégée. Maintenue à 19°C, c’est l’œuvre la plus visitée au monde, entourée d’une vitre blindée et hermétique, mais aussi isolée des vibrations et de l’humidité. Elle continue d’attirer l’attention de nos jours : il y a trois ans, l’ex-ministre de l’Intérieur Mattéo Salvini disait travailler avec l’ambassadeur français pour récupérer la pièce de De Vinci, sur un ton humoristique… ou pas.